Citations sur Esprit du Vent, tome 1 : La main gauche du diable (20)
Si l’adversaire te tourne le dos, n’attends pas qu’il se retourne.
C’est un duel à la loyale à 3 contre 1 ?
Si on veut ton pistolet, donne tes balles.
Le Shérif d’Eureka mourra le pistolet au poing. Il se fiche complètement des codes des tribunaux. Il décide lui-même des condamnations et les signe avec son pistolet. Un homme comme lui ne se laissera jamais juger.
- Toute cette destruction, cette fumée qui monte et qui obscurcit le ciel, cette odeur qui pourrit l’air… Peut-on appeler « travail » ce massacre ?
- C’n’est pas qu’on a choisi d’respirer du charbon ! Si on pouvait économiser quelques sous, on s’achèterait un bout d’terre pour la cultiver. Mais tant qu’on est dans la misère, on n’a pas le choix !
- Pourquoi ont-ils fait ça ?
- De quoi parles-tu ?
- De arbres, Poe. Les pins, les genévriers, les pourpiers… Ils les ont tous abattus, même les jeunes plantes. Aucun bûcheron ne ferait ça.
- D’ailleurs ce ne sont pas eux les responsables, mais les usines à charbon.
- Mais s’ils continuent ainsi, ils n’auront bientôt plus rien à couper ! Ne comprennent-ils pas qu’ils sont en train d’assécher la source même de leur richesse ?
- Non, car ils ne sont pas riches, Ned. Les patrons des usines métallurgiques ont un gros besoin de charbon, qu’ils prétendent payer à bas prix… Pour survivre, les charbonniers doivent en produire en grosse quantité.
- Et ils n’ont pas le pouvoir de faire monter les prix !
- En effet Ned. Ici, le pouvoir est aux mains des propriétaires des mines… […] Ce sont de vrais bourreaux ! Ils contrôlent le flux des travailleurs et établissent les règles sociales avec une poigne… de fer, c’est le cas de le dire ! Ils usent parfois de moyens, illégaux, pour couper à la racine tout début de rébellion !
- Combien de fois t’ai-je répété de ne jamais t’asseoir dos à la porte, Pool ? Comme si ça ne suffisait pas, tu t’es mal comporté et voilà le résultat : tu t’es fait piéger comme un débutant !
- Ça n’arrivera plus, monsieur. Je vous le jure !
- Tu n’as pas besoin de promettre, j’en suis sûr !
BANG
Pour Coleman, une seule version possible : la sienne !
- Barney Pool, au nom de la loi tu es en état d’arrestation pour viol commis dans la ville de Tybo sur la personne de Nellie Holder !
- Vous n’avez pas l’droit de m’arrêter ! Cette garce a commencé par me provoquer puis a changé d’avis ! L’a eu que c’quelle méritait !
- Génial argument pour ta défense, Pool ! Essaye un peu de répéter ça devant le juge Holder !
Eureka est la capitale de l’industrie métallurgique du Nevada. Elle compte une douzaine de fours qui crachent leur fumée nuit et jour et couvent la ville, les rues, les boutiques et chaque chose d’un manteau de brume épaisse… Au milieu de ce sombre brouillard, le mouvement est incessant : c’est un va et vient permanent de gens, étrangers pour la plupart… Des Chinois, des Suisses et mêmes des Italiens…