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Critique de Sachenka


Daisy Sisters est une des premières oeuvres de Henning Mankell, datant de l'époque où il n'était pas encore le grand auteur aujourd'hui regretté. Et ça paraît. On peut y lire divers éléments qui feront plus tard sa plume mais aussi beaucoup d'erreurs de débutant. Un peu comme s'il avait voulu tout mettre dans ce roman, un brique de plus de 500 pages dans l'édition de poche. Mais bon, c'est intéressant de voir ses débuts. Et aussi, le roman est agréable à lire même s'il ne s'agit pas d'une grande oeuvre.

Daisy Sisters s'ouvre avec Elna Skoglund qui entreprend une correspondance avec Vivi Karlsson. La première habite le nord et la deuxième, la Scanie, bien au sud de la Suède. Début intéressant. Elles grandissent et, vers la fin de l'adolescence, se rencontrent enfin. Alors, la Seconde guerre mondiale fait rage, des réfugiés norvégiens traversent la frontière. Tout le monde est un peu inquiet mais les deux amies profient de leur jeunesse, veulent connaitre l'amour. Toutefois, on change complètement de ton : Elna se fait violer et devient enceinte. Pourquoi pas ? Je suis prêt à suivre Mankell partout où il veut m'amener.

Malheureusement, on se rend compte rapidement que ces 100 premières pages ne servaient qu'à amener le personnage principal du roman : Eivar Maria Skoglund, la fille illégitime d'Elna. Quinze ans plus tard, le bébé est une adolescente comme sa mère l'était. Elle veut profiter pleinement de la vie, vivre de nouvelles expériences. Et c'est alors qu'elle croise la route de Lasse Nyman, un jeune délinquant, qui l'entrainement sur le mauvais chemin. Vol de banque, poursuites en voitures, etc. Elna s'en sortira indemne, heureusement.

Ainsi, un autre épisode de la vie d'Eivar s'ouvre, la vie d'adulte. Vie de famille, travail à l'usine, besoin d'émancipation, etc. Je vous épargne ses multiples péripéties : toutes aussi ennuyeuses les unes que les autres. Après 400 pages, j'avais seulement envie de crier à l'héroïne de se ranger, et même parfois de jeter le livre au loin pour arrêter de le lire. Mais impossible, c'est un Mankell !

Je n'ai pas oublié Elna et Vivi, les deux Daisy Sisters. Elles font des apparitions de temps à autres, mais elles jouent un rôle plus que secondaire, presque inutile. Pourquoi alors s'être attardé aussi longtemps à leurs aventures de jeunesse ? Pourquoi les avoir choisi pour titre ? (C'est le même, en suédois.) Sans doute l'auteur croyait écrire une grande fresque, une saga familiale.

Toutefois, tout n'est pas négatif. Ce que j'ai apprécié du roman, c'est le portrait que Mankell dresse de son pays. Il a su partager les transformations que la Suède a subies des années 40 aux années 80 : Seconde guerre mondiale, essor de la classe moyenne, la condition de la femme, l'avortement, mais aussi des sujets plus controversés comme le viol. À cela, il faut ajouter une kyrielle de référents culturels (les modes importées importées des États-Unis, le cinéma, la musique, les cocktails, etc.). Pour moi qui n'ai pas connu cette période, ces aspects du roman étaient insctructifs. de plus, les personnages s'y fondaient naturellement et ils étaient vraiment crédibles. C'est tout de même un début qui était très prometteur pour un jeune auteur.
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