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Elna et Vivi, deux filles d'ouvriers, sont devenues correspondantes. L'une habitait dans le nord du pays, à Sandviken, l'autre dans le sud, à Landskroma. Une correspondance qui s'accrut au fil des années, devenant aussi plus intime, s'échangeant leurs pensées, des fleurs séchées et leurs rêves d'avenir. Si bien qu'elles envisagent de se rencontrer. Mais en cette année 1939, la guerre, à la fois très lointaine et très proche, éclate et il faudra attendre. Au printemps 1941, à 17 ans, elles décident de se rencontrer quand même. Quelques jours de congé, des vélos et des sacs de couchage, c'est tout ce qu'il leur faut pour aller découvrir la frontière avec la Norvège. Malheureusement, elles rencontrent deux soldats, passent une soirée avec eux et boivent plus que de raison. Elna se fait violer et tombera enceinte. Sa tentative d'avortement se passe mal et le bébé arrivera. Eivor, cette enfant non désirée, chamboulera à jamais sa vie...

Ce dernier roman paru mais le premier écrit par Henning Mankell en 1982 est, finalement, à l'image de ce que nous offrira l'auteur. Il nous dépeint sans concessions la société suédoise, notamment la place de la femme, l'avortement, les conditions de travail à l'usine, les ravages de l'alcool et de la drogue ou bien encore la jeunesse aspirant à une certaine liberté, tout au long de ces 40 années. Empreint de mélancolie, parfois de pessimisme, ce récit retrace la vie des ces deux jeunes filles, Vivi et Elna puis d'Einor, la fille de cette dernière auxquelles on s'attache assez vite. Aucune ne semble avoir la vie facile et elles devront faire face aux aléas de la vie et lutter pour leurs droits. Mankell, avec ce premier roman, entrait dans la cour des grands. Preuve en est: ses nombreux romans sur l'Afrique ou avec Wallander. Même si son talent n'est plus à prouver, ce premier manque de finesse parfois, certains passages cassent le rythme, d'autres sont trop longs. L'écriture, elle, un brin simpliste, souffre de quelques faiblesses et de répétitions. On pardonne, parce que c'est Mankell...

Elles étaient les Daisy sisters...
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Eivor à la tristesse du temps de ce jour : froid, gris, pluvieux et brumeux. Elle regarde par la fenêtre.
Elle ne rêvait pas de cette vie-là. Elle aurait voulu être libre et indépendante, pas comme sa mère. Jacob n'était pas tout à fait comme les autres. Pourtant un jour il avait oublié de se protéger, juste une fois. Ils s'étaient mariés, ils étaient si jeunes. Jacob avait changé, Jacob n'était plus tout à fait le même.
Eivor comprend à retardement ce que sa mère, Elna, a subi. Elna et sa meilleure amie ont un jour, près d'une vingtaine auparavant, décider d'aller faire un voyage à vélo. La deuxième guerre mondiale gronde juste derrière les frontières de la Suède. Elles rencontreront deux soldats. Elna sera violée par l'un d'eux.
Un roman de Henning Mankell qui nous plonge dans le milieu du vingtième siècle. Plus que plonger je devrais dire nous immerge, tellement cette histoire se déroule au ralenti. Prenant le temps de notre décrire en détail les situations, les réflexions, les états d'âmes de chacun ... ou plutôt de chacune. Les femmes de cette époque n'ont pas voix au chapitre. Les hommes pour cacher leurs faiblesses, leurs petitesses les ignorent, les ridiculisent, les amènent plus bas que terre, pour mieux les enchainer, les asservir. Parfois cela est fait violemment, parfois plus sournoisement, toujours pour le profit des hommes, qui n'ont qu'une envie : satisfaire leurs petits plaisirs. On parle alors de sa femme comme de sa voiture, bien qu'ils passent plus de temps à parader devant ces dernières.
Lors de ce premier roman, la patte de Mankell est déjà là. C'est le regard d'un homme pour dénoncer la condition des femmes. Un premier roman plein de maitrise.
Nous avons enjambé depuis un moment le vingt et unième siècle. La situation-a-t-elle vraiment changé ?
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Une jolie jaquette d'une blondinette radieuse sur son vélo dans un été ensoleillé.

Tromperie ou cynisme? Car il faut peu de pages pour se retrouver englué dans une histoire triste et morose concernant la condition des femmes suédoises au milieu du 20ème siècle.
L'émancipation n'est pas encore d'actualité pour les Daisy Sisters, deux jeunes adolescentes qui deviennent amies par correspondance, rêvant ensemble de s'affranchir de leur modeste condition sociale. Leur première rencontre pendant l'été 1941 à des conséquences dramatiques pour Elna qui se retrouve enceinte.
Et l'avenir de sa fille ne s'annonce pas plus radieux, le combat sera long...

Premier livre de l'auteur, longtemps sans traduction, il désarçonne par sa tristesse latente. La société suédoise y est observée à la loupe, dans un quotidien où les hommes sont parfois violents et imbibés d'aquavit, et où les femmes restent enchaînées à un cercle familial. Un cercle infini de galères dans une Suède face aux problèmes d'avortement et d'égalités des sexes.

Avant même de comprendre que Mankell fait là son entrée en littérature, j'ai été dérangée par une plume molle et sans saveur, plus que par un contexte pessimiste qui s'annonçait intéressant.
La construction est également curieuse, nous attachant au sort des deux amies dans un premier temps pour en abandonner le parcours au profit du destin de la fille d'Elna.

Pas convaincue. Une réelle volonté de s'impliquer dans un réalisme social plombé par une narration plate et redondante ( sur plus de 500 pages...)
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Elles s'étaient choisi pour nom les « Daisy Sisters », Vivi et Elna avaient des rêves pleins la tête lorsqu'elles décidèrent de faire un voyage à bicyclette près de la frontière norvégienne.
Cette virée va rapidement tourner au cauchemar. Elna se fait violer par un jeune soldat et tombe enceinte.
Nous faisons la connaissance d'Eivor, sa fille, 18 ans plus tard alors que la jeune fille a aussi des rêves d'un avenir plus radieux, loin de cette ville qui l'étouffe. Un destin houleux, dur, mais exaltant, que l'on suit des années de guerre aux années 1980, dans cette société en plein essor qui va devenir le « modèle suédois ».
Ce premier roman d'Henning Mankell se lit avec plaisir, mais on est encore bien loin d'y trouver les qualités qui ont fait le succès de la plupart de ses oeuvres, « les chaussures italiennes » par exemple.
Un livre à lire certes, mais pas en priorité dans l'oeuvre de Mankell.

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Coup de coeur pour ce premier roman de l'auteur dont je n'avais encore lu qu'un thriller! Effectivement, pour moi, Henning Mankell était classé (sans doute à tord) uniquement parmi les auteurs de policier et thriller… Avec ce roman là, je découvre tout autre chose et ces pages m'ont emportée loin dans les réflexions, m'ont passionnée faisant naître bien des émotions, et m'ont permis d'appréhender tout un pan d'histoire de la Scandinavie.
C'est dire, je l'ai fini «à petites doses», presque page après page car je ne voulais pas en sortir. Je souhaitais rester avec ces personnages tellement humains qu'il a su créer.

Publié en 1982 en Suède, le récit retrace le destin de deux femmes, mère et fille, entre les années 1941 et 1981, soit 40 ans mêlant la petite et la grande Histoire. Jeunes filles naïves et la tête pleine de rêves d'avenir, elles deviennent mère sans le choisir, puis épouse et doivent travailler pour s'en sortir. Elles entreront à tour de rôle dans la classe ouvrière où la place de la femme n'est pas toujours appréciée.
La condition féminine semble tenir à coeur à l'auteur car il en démêle ici les tenants et les aboutissants. Il le fait de façon très pudique sans jamais juger, juste faire apparaître. Subissant le désir des hommes, en manque d'affection, soumises à des maternités non choisies, obligées de refouler leur rêve de jeunesse, nous avons là de magnifiques portraits de femmes plein d'humanité. Bien qu'elles n'aient pas décidé d'être mère, elles aiment toutefois leurs enfants et les élèvent du mieux qu'elles peuvent. Ce qui m'a frappée, c'est la difficulté de communiquer entre mère et fille, quelle que soit l'époque (entre Dagmar et Elna, entre Elna et Eivor, puis entre Eivor et Linda). C'est aussi cet éternel recommencement comme si le destin devait se répéter d'une génération à l'autre.

A travers ce récit, transparaissent des idéaux sociaux et politiques par le biais de nombreuses références à la Grande Histoire. On suit l'évolution de la société sur 40 ans, traversant la Seconde Guerre Mondiale, la société de consommation puis celle qui connaîtra les débuts du chômage. On évoque les conflits avec la Norvège et le Danemark au cours de la guerre, l'émigration finlandaise puis yougoslave dans les usines, mais aussi de nombreuses références culturelles mondiales, surtout musicales.

J'ai beaucoup aimé la dimension chorale que revêt régulièrement le récit. L'auteur s'interroge sur tous ces thèmes et pose directement les questions comme si l'on entendait les personnages s'exprimer ensemble au même moment, par exemple lors d'un nouvel an (p. 63)

La nature n'est pas oubliée et Henning Mankell nous offre de splendides descriptions du cadre extérieur, des paysages pétris de froid, souvent liés aux réflexions des personnages.

Bien des phrases de ce roman restent gravées dans ma mémoire! Profond, émouvant et troublant à la fois. Inoubliable!
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En ouvrant pour la premier fois un roman de Henning Mankell, je m'attendais à lire un polar scandinave. Grande fut ma surprise en constatant assez rapidement qu'il n'en était rien et que "Daisy sisters" se révélait être un roman social.

De 1942 à 1981, nous suivons le destin plutôt banal et tragique d'Elna Skoglund qui, lors d'une virée estivale avec sa grande amie Vivi, se retrouve enceinte à seize ans. Dans les années 40, autant dire que les mentalités en Suède n'étaient pas encore particulièrement émancipées tendance féministes. Pour Elna, c'est le rejet et les impasses sociales qui se succèdent. Eivor, sa fille, semble connaître, vingt ans après sa mère, les mêmes déboires. Est-ce qu'une fatalité s'obstine à mettre des bâtons dans les roues aux femmes Skoglund ?

J'ai été surprise par le rythme plutôt lent du récit malgré les fréquentes ellipses. Il y a tour à tour de l'action, de la contemplation, de l'analyse et du suspense dans cette narration très colorée Suède, ce qui d'ailleurs a été le point le plus plaisant pour moi qui aime et connaît bien ce pays.

"Daisy sisters" est un roman écrit par un homme en 1982 et, quelque part, c'est un roman social et féministe. Il décrit la condition de la femme suédoise issue d'un milieu populaire et ouvrier et ses tentatives pour accoucher dans la douleur d'une existence qui lui soit propre. C'est un roman qui vibre de colère, de révolte mais aussi de résignation et d'illusions perdues. L'espoir et l'endurance chevillés aux corps, les héroïnes avancent dans la vie en aveugle, subissant plus que faisant des choix. Des vies contraintes, étouffées, des papillons qui ne savent comment sortir de leur cocon et qui, au bord du gouffre, se jettent dans le vide, font le grand saut, se fichant des risques et des conséquences ; un courage et une audace nés du désespoir, quand on se trouve au pied du mur.

Je découvrais le style de Henning Mankell et j'ai globalement apprécié. Mais, je le répète, ce qui m'a le plus séduite fut de me retrouver dans les paysages familiers de Suède, dans des endroits visités, et de me replonger dans cet état d'esprit. Mise à part la cuisine - qui pour un Français est une vraie torture - la Suède mérite qu'on s'intéresse à elle.


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Le difficile destin d'une jeune fille, puis de sa fille qui va à son tour subir sa vie, et voir s'envoler ses rêves.
Mélancolique et pas très passionnant, je m'attendais à mieux au vu de la couverture.
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Daisy Sisters est une des premières oeuvres de Henning Mankell, datant de l'époque où il n'était pas encore le grand auteur aujourd'hui regretté. Et ça paraît. On peut y lire divers éléments qui feront plus tard sa plume mais aussi beaucoup d'erreurs de débutant. Un peu comme s'il avait voulu tout mettre dans ce roman, un brique de plus de 500 pages dans l'édition de poche. Mais bon, c'est intéressant de voir ses débuts. Et aussi, le roman est agréable à lire même s'il ne s'agit pas d'une grande oeuvre.

Daisy Sisters s'ouvre avec Elna Skoglund qui entreprend une correspondance avec Vivi Karlsson. La première habite le nord et la deuxième, la Scanie, bien au sud de la Suède. Début intéressant. Elles grandissent et, vers la fin de l'adolescence, se rencontrent enfin. Alors, la Seconde guerre mondiale fait rage, des réfugiés norvégiens traversent la frontière. Tout le monde est un peu inquiet mais les deux amies profient de leur jeunesse, veulent connaitre l'amour. Toutefois, on change complètement de ton : Elna se fait violer et devient enceinte. Pourquoi pas ? Je suis prêt à suivre Mankell partout où il veut m'amener.

Malheureusement, on se rend compte rapidement que ces 100 premières pages ne servaient qu'à amener le personnage principal du roman : Eivar Maria Skoglund, la fille illégitime d'Elna. Quinze ans plus tard, le bébé est une adolescente comme sa mère l'était. Elle veut profiter pleinement de la vie, vivre de nouvelles expériences. Et c'est alors qu'elle croise la route de Lasse Nyman, un jeune délinquant, qui l'entrainement sur le mauvais chemin. Vol de banque, poursuites en voitures, etc. Elna s'en sortira indemne, heureusement.

Ainsi, un autre épisode de la vie d'Eivar s'ouvre, la vie d'adulte. Vie de famille, travail à l'usine, besoin d'émancipation, etc. Je vous épargne ses multiples péripéties : toutes aussi ennuyeuses les unes que les autres. Après 400 pages, j'avais seulement envie de crier à l'héroïne de se ranger, et même parfois de jeter le livre au loin pour arrêter de le lire. Mais impossible, c'est un Mankell !

Je n'ai pas oublié Elna et Vivi, les deux Daisy Sisters. Elles font des apparitions de temps à autres, mais elles jouent un rôle plus que secondaire, presque inutile. Pourquoi alors s'être attardé aussi longtemps à leurs aventures de jeunesse ? Pourquoi les avoir choisi pour titre ? (C'est le même, en suédois.) Sans doute l'auteur croyait écrire une grande fresque, une saga familiale.

Toutefois, tout n'est pas négatif. Ce que j'ai apprécié du roman, c'est le portrait que Mankell dresse de son pays. Il a su partager les transformations que la Suède a subies des années 40 aux années 80 : Seconde guerre mondiale, essor de la classe moyenne, la condition de la femme, l'avortement, mais aussi des sujets plus controversés comme le viol. À cela, il faut ajouter une kyrielle de référents culturels (les modes importées importées des États-Unis, le cinéma, la musique, les cocktails, etc.). Pour moi qui n'ai pas connu cette période, ces aspects du roman étaient insctructifs. de plus, les personnages s'y fondaient naturellement et ils étaient vraiment crédibles. C'est tout de même un début qui était très prometteur pour un jeune auteur.
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Une mer bleue. Un ciel sans nuage. Une jolie jeune fille s'avance à vélo. Son rire illumine toute l'image. Son court ensemble blanc rehausse le bronzage de sa peau. C'est l'été. Promesse de joie de vivre chez cette blonde cycliste aux faux airs de Gwyneth Paltrow. Une couverture qui attire par la fraîcheur et le bonheur qui s'en dégage...

Ou comment se faire avoir et apprendre à ne pas se fier aux apparences! En effet, le premier roman de Henning Mankell n'est pas vraiment un livre joyeux. Certes il y est question de balade estivale à vélo. Qui finit par un viol et une grossesse non désirée pour Elna, dix-sept ans, en 1941. Eivor, sa fille, naît en mars de l'année suivante. Son destin ne sera guère plus réjouissant.

Mankell dresse dans ce récit le portrait de deux femmes, la mère et sa fille, et toute la douleur, tous les non-dits entre elles. En filigrane se dégage la Suède et son évolution, depuis sa neutralité durant la seconde guerre mondiale jusqu'aux prémices de la récession économique fin des années 1970-début des années 1980. On suit plus particulièrement Eivor dans ses rêves de femme libérée et indépendante. Rêves mis à mal par la réalité, par l'époque, par les hommes.

J'ai trouvé que parfois le roman perdait un peu de souffle et de cohérence. Certains agissements des personnages m'ont semblé difficiles à admettre. Pourtant j'ai été captivée par l'histoire. La lecture s'avère assez douloureuse et amère au final. Non par manque de qualité mais par la teneur de l'intrigue, les sentiments et les émotions d'Eivor surtout. Certains passages m'ont vraiment noué la gorge. Notamment quand, adolescente de quatorze ans, elle considère sa venue au monde comme un accident. Quelque chose qui aurait dû être évité. Une erreur... Quel terrible poids et quelle culpabilité à encaisser.

Pour un de ses premiers ouvrages, Henning Mankell frappe fort. On sent qu'il a déjà trouvé son style, qu'il peaufinera par la suite. Les questions de société occupent également une part importante de la trame de son histoire. Et il se montre d'emblée habile conteur. Respect, Monsieur Mankell!
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Un roman très émouvant, de beaux portraits de femmes.
Elna a 17 ans et des projets d'avenir, lorsqu'un soldat la viole. Enceinte et écrasée de honte, elle doit subir l'échec d'un atroce avortement clandestin, puis se battre pour préserver sa dignité et élever sa fille, Eivor. À son tour Eivor voit ses rêves brisés par des circonstances tragiques. Sa vie n'est qu'une succession de coups du sort, dont elle se relève avec une force incroyable, mais comme le dit son amie finlandaise Liisa : "Tant qu'elle ne cherchera pas les explications à l'extérieur d'elle-même, elle sera condamnée à avancer dans la vie comme une handicapée à qui on a volé ses béquilles." Liisa représente la conscience sociale et politique d'Eivor.
On traverse l'histoire de la Suède entre 1941 et 1981 : la complaisance au nazisme et la "neutralité" pendant la Seconde guerre mondiale ; puis les Trente Glorieuses qui voient le pays s'ouvrir au monde, à la modernité et à l'américanisation. Enfin on voit arriver la crise des années 70.
Ce roman est une plongée dans la classe ouvrière suédoise. C'est le portrait de toute une génération, une génération qui a rêvé de posséder sa propre voiture (de préférence une américaine pleine de chromes) à une époque où le carburant ne coûtait presque rien ; tandis que les mères, elles, se relevaient de leurs parquets frottés à genoux, pour adopter le lino et l'aspirateur.
Une génération qui a cru à l'ascenseur social, et qui se retrouve en rade au pied de l'escalier. Les conflits politiques et syndicaux sont évoqués, mais au travers des portraits d'Elna et Eivor, c'est avant tout l'histoire de l'émancipation féminine qui est retracée avec une grande justesse par cet auteur masculin.
Traduction parfaite d'Agneta Sigol et Marianne Sigol-Samoy.
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