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Critique de Isacom


Un roman très émouvant, de beaux portraits de femmes.
Elna a 17 ans et des projets d'avenir, lorsqu'un soldat la viole. Enceinte et écrasée de honte, elle doit subir l'échec d'un atroce avortement clandestin, puis se battre pour préserver sa dignité et élever sa fille, Eivor. À son tour Eivor voit ses rêves brisés par des circonstances tragiques. Sa vie n'est qu'une succession de coups du sort, dont elle se relève avec une force incroyable, mais comme le dit son amie finlandaise Liisa : "Tant qu'elle ne cherchera pas les explications à l'extérieur d'elle-même, elle sera condamnée à avancer dans la vie comme une handicapée à qui on a volé ses béquilles." Liisa représente la conscience sociale et politique d'Eivor.
On traverse l'histoire de la Suède entre 1941 et 1981 : la complaisance au nazisme et la "neutralité" pendant la Seconde guerre mondiale ; puis les Trente Glorieuses qui voient le pays s'ouvrir au monde, à la modernité et à l'américanisation. Enfin on voit arriver la crise des années 70.
Ce roman est une plongée dans la classe ouvrière suédoise. C'est le portrait de toute une génération, une génération qui a rêvé de posséder sa propre voiture (de préférence une américaine pleine de chromes) à une époque où le carburant ne coûtait presque rien ; tandis que les mères, elles, se relevaient de leurs parquets frottés à genoux, pour adopter le lino et l'aspirateur.
Une génération qui a cru à l'ascenseur social, et qui se retrouve en rade au pied de l'escalier. Les conflits politiques et syndicaux sont évoqués, mais au travers des portraits d'Elna et Eivor, c'est avant tout l'histoire de l'émancipation féminine qui est retracée avec une grande justesse par cet auteur masculin.
Traduction parfaite d'Agneta Sigol et Marianne Sigol-Samoy.
Challenge Globe-Trotter (Suède)
Challenge Solidaire
LC thématique de juillet 2022 : "Les prénoms, saison 2"
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