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Critique de lilicrapota


1875. Hans Bengler se rend en Afrique à la recherche d'un insecte inconnu, y trouve un petit garçon orphelin qu'il décide de ramener en Scanie. Il tente de l' « éduquer », lui apprendre sa langue ainsi que les usages du pays, avant de vouloir gagner sa vie grâce à lui en le « montrant » (à cette époque les noirs étaient inconnus du peuple suédois), et finalement il le laissera dans une famille, avant de repartir pour l'Afrique.

Le garçon, Molo, rebaptisé Daniel, ne cessera de rêver et d'être habité par les voix de ses parents défunts. Il ne pensera qu'à rentrer chez lui, voulant même apprendre à marcher sur l'eau, ne se confiant ni ne se fiant à personne, à quelques rares exceptions près. Il finira par mourir dans ce pays qu'il ne connaît pas.

Le livre dépeint très justement le fossé existant entre deux cultures, l'ignorance, les fausses interprétations et donne à montrer, à travers le manque d'intérêt total que ressent Bengler pour son fils adoptif à qui il n'a même jamais demandé comment il s'appelait, le ressenti de ce petit garçon noir par le filtre de sa culture et de ses croyances ; mais parce qu'elles sont si éloignées de la façon de penser suédoise, elles en deviennent inconcevables (pas seulement incompréhensibles) et Molo fait figure de fou ou d'attardé alors que tous ses actes sont justifiés (par ses croyances à lui car lorsqu'il tue Sanna, la jeune fille qui fut son amie mais qu'il considèrera comme une traitresse)…

Ce qui est assez surprenant c'est que le style laisse peu de place aux sentiments : les descriptions y sont plutôt concises, les faits sont exposés plus que les états d'âme, c'est un style qui m'a semblé vouloir me tenir un peu « à l'écart » ; et pourtant impossible de ne pas s'attacher à ce garçon, de ne pas être troublé par les phénomènes qu'il projette (les esprits de ses ancêtres, la maladie qui est un trou puant de son corps, l'antilope gravée dont son père lui a laissé la garde…) et de ne pas rester interdite par l'étrangeté de sa fin…
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