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Citations sur 1491 (7)

Qui voudrait aujourd'hui vivre dans la Grèce de Platon et de Socrate, où régnaient l'esclavage, les guerres perpétuelles, la pédérastie institutionnalisée et l'élimination des excédents de population? Athènes n'en possède pas moins une brillante tradition dans les domaines de la rhétorique, du drame lyrique et de la philosophie. On peut en dire autant de Tenochtitlan et des autres cités de la Triple Alliance. En fait, le corpus d'oeuvres écrites en nahuatl classique, la langue de l'Alliance, est encore plus large que celui des textes en grec ancien.
La philosophie mexica, arrêtée dans son élan par Cortés, n'a pas eu l'occasion de se développer comme les pensées grecque ou chinoise, mais les traces qui nous restent indiquent qu'elle était en voie d'y parvenir. Les piles de manuscrits en nahuatl conservés dans les archives du Mexique décrivent des rencontres entre tlamatinime (penseur-professeur en français) échangeant idées et commérages, comme les intellectuels viennois, les philosophes français ou les membres de l'école de Kyoto à l'ère Taisho.
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Depuis longtemps, les chercheurs en linguistique s'interrogeaient sur la diversité et la fragmentation extraordinaire des langues amérindiennes. La Californie à elle seule était le foyer de 86 langues. Sur l'ensemble du continent américain, on pratiquait 1200 idiomes différents classés en 180 familles. L'Europe n'en compte pour sa part que quatre - l'indo-européen, le basque, le finno-ougrien et le turc - et la grande majorité de sa population parle une langue indo-européenne. Les linguistes se demandent pourquoi les Amérindiens auraient développé un tel nombre de langues dans les 13 000 ans qui les séparent de la culture Clovis et du corridor de glace de la Béringie, quand les Européens se retrouvaient avec si peu en 40 000 ans, depuis l'installation du genre humain dans la région.
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La technologie européenne éblouit peut-être les Indiens de prime abord, mais le rapport de forces entre les deux parties était moins déséquilibré qu'il n'y paraît. Des recherches récentes tendent à prouver que les indigènes de Nouvelle-Angleterre n'étaient pas technologiquement inférieurs aux Britanniques, ou, plus précisément, que les termes de supériorité ou d'infériorité sont impropres à qualifier la relation entre les deux technologies.

p. 75
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Dans l'Amérique pré-colombienne, les Indiens constituaient une espèce clé pour la quasi totalité de l'hémisphère. Les indigènes géraient en effet leur environnement depuis des millénaires : brûlage annuel des broussailles, défrichage et reboisement des forêts, construction de canaux et de champs surélevés, chasse au bison et pêche au saumon, récolte du maïs, du manioc et des autres plantes formant le Complexe Agricole de l'Est ...
Après 1492, l'espace américain se vida de ses occupants - l'historien Francis Jennings parle à ce propos de paysages "endeuillés". Le brutal dérèglement écologique eut l'effet d'un tremblement de terre sur une tasse de thé. A côté des espèces invasives, telles la chicorée ou le rat, les populations locales, libérées du contrôle des Indiens, se déchaînèrent avec une égale vigueur. Le paysage que les premiers colons prenaient pour une forêt primaire et immuable était en fait la proie de violents chamboulements et d'un effondrement démographique.

p. 357
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(Amazonie). Certains scientifiques ont conclu depuis à une sous-évaluation. "Je suis persuadé, me disent Clement, que l'ensemble de la forêt a été façonné par l'homme." C'est également l'avis d'Erickson, l'archéologue de l'université de Pennsylvanie qui m'a déclaré lors de notre voyage en Bolivie que les forêts tropicales des basses terres d'Amérique du Sud comptaient parmi les plus belles oeuvres d'art de l'humanité. "Plusieurs de mes confrères me jugeraient bien catégorique", a-t-il néanmoins reconnu. Au dire de Peter Stahl, anthropologue à l'université de New York, une foule de chercheurs pensent que ce que "la mythologie écologiste se plaît à considérer comme un univers primitif, pur et intouché, est en réalité le résultat plurimillénaire d'une gestion humaine." D'après Erickson, la notion d'"environnement construit" s'applique à la plupart des paysages néotropicaux, sinon à tous.

p. 347
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A en juger par le contenu de Nomads of the Longbow, Holmberg ignorait tout de cette culture antérieure - celle à qui l'on doit les chaussées, les tertres et les bordigues. Il ne s'aperçut pas que les Sirionós évoluaient dans un paysage que d'autres avaient modelé. Avant Holmberg, une poignée d'observateurs européens s'étaient interrogés sur la présence des ouvrages en terre, même si certains hésitaient à attribuer une origine humaine aux chaussées et aux îlots boisés. Cela dit, ils n'attirèrent massivement l'attention des chercheurs qu'en 1961, avec la venue en Bolivie de William Denevan. Préparant un doctorat, il avait entendu parler des singularités du paysage de la région lors d'un séjour au Pérou en tant que journaliste stagiaire, et s'était dit qu'il pourrait en tirer un sujet de thèse intéressant. A son arrivée, les géologues envoyés par les compagnies pétrolières, seuls scientifiques présents dans la région, lui apprirent que le Beni regorgeait probablement de vestiges d'une civilisation inconnue.
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Lorsqu'un enfant indien élevé parmi nous, initié à notre langue et habitué à nos coutumes, vient à rendre visite aux siens et fait une seule excursion en leur compagnie, il n'y a plus moyen de le ramener vers nous. Mais si un Blanc, homme ou femme, a été enlevé dans sa jeunesse par les Indiens, et a partagé un moment leur vie, ses amis auront beau le racheter et lui prodiguer tous les égards imaginables pour le convaincre de demeurer avec eux, il se lassera très vite de nos usages et de notre mode de vie, et saisira la première occasion de repartir dans les bois, où il est impossible de le retrouver. (citation de Benjamin Franklin)
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