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Critique de meeva


Voilà, je retrouve avec plaisir Yeruldelgger, Solongo, Gantulga, Oyun et quelques autres.
Pourtant, les reproches faits au tome 1 sont toujours vrais et même pires peut-être.
Je les retrouve comme des vieux potes – oui, je sais, je m'attache vite - avec leurs défauts. Des vieux potes que tu fréquentes à un endroit bien précis, genre des potes de vacances, que tu vois une fois l'an, quelques jours ou quelques semaines tout au plus et surtout, toujours au même endroit.

Parce que le style de Manook me semble assez particulier, sans que je puisse trop vous dire pourquoi. Les dialogues y sont pour beaucoup, certainement. Et une façon de te décrire dans le détail une broutille au milieu de l'action.

L'intrigue, c'est portnawak, certes. Mais comme ça part vraiment dans tous les sens, niveau violence, niveau moyens, niveau implication de tout un tas de services, ça m'a semblé un peu du portnawak à la Tarantino, donc avec un certain charme.

Tout ça renforcé par une légère irruption du surnaturel, cependant contrecarrée à d'autres moments par des explications rationnelles d'actions qui le semblaient peu, comme pour perdre un peu plus le lecteur sur les intentions de l'auteur.

Enfin, les descriptions récurrentes de bouffe en tout genre renforcent ce décalage entre le sérieux de l'enquête, le sérieux qu'elle devrait engendrer en tout cas, et l'attitude relâchée des enquêteurs. Elles pourraient être un peu lassantes, mais je les ai prises comme des gimmicks.

Finalement, dans les points les plus négatifs, je citerais le manque de caractère propre des personnages. Attention, ils ne manquent pas de caractère, loin de là. Mais justement, certains se ressemblent trop. Zarza est beaucoup trop proche dans sa manière d'agir, de penser, d'être de Yeruldelgger : j'ai passé d'ailleurs beaucoup de pages à me demander s'il ne s'agissait pas de Yeruldelgger lui-même, planqué sous un faux nom, pour une raison obscure qui n'aurait pas dénotée au milieu de tout le reste… Et puis le journaliste français a la même manie de prendre le temps de se délecter des spécialités culinaires locales, même à des moments plutôt inopportuns pour le commun des mortels…

« - Ici, mon gars, tu as au moins un kilo d'oignons, une belle demi-livre de beurre et un bon verre de calva dans ces tripes-là. le Petit Louis, c'est le seul à les cuisiner comme ça en dehors de la Ferté-Macé. Tu trouveras ça nulle part ailleurs. Mijotées huit heures au four dans une tripière en grès et tenues par une vraie billette en noisetier. Et que de la panse et du pied de bovin adulte, hein ! Ce n'est plus de la gastronomie, c'est du patrimoine culturel. Et ne dis pas à Petit Louis que tu aimes la sauce, parce qu'il n'y a pas de sauce dans la Ferté-Macé, il n'y a que du jus. du jus, mon gars. Allez, bon appétit !
Ils dégustèrent les tripes en silence et Zarza s'étonna d'aimer ça. »

Bref, à bien y réfléchir – j'écris mon avis plusieurs semaines après avoir lu le livre – je suis bien obligée de reconnaître que ce livre est bourré de défauts.
Mais je suis aussi bien obligée de constater que je lui ai, instinctivement, attribué quatre étoiles. Deux conclusions s'imposent donc : d'une part, malgré tous ses défauts, Les temps sauvages a quelque chose de plaisant à lire ; d'autre part, même hors cadre scolaire, je sur-note (on se refait pas).

Lien : https://chargedame.wordpress..
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