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Critique de Madame_lit


Composé de 14 nouvelles, ce recueil démontre le talent indéniable de Katherine Mansfield pour la rédaction de nouvelles. D'ailleurs, cette dernière est considérée comme l'une des plus grandes nouvelliste du vingtième siècle. Dans ce recueil, il est question de la vie quotidienne de personnages et de leurs sentiments. Tout est dans la façon de présenter les descriptions des émotions des personnages ou encore dans celles de la nature. Il y a de la poésie et c'est beau. En voici un exemple :

« Que pouvez-vous faire, si vous avez trente ans, et qu'en tournant l'angle de votre propre rue, vous vous sentez envahie, soudain, par une sensation de félicité, d'absolue félicité ? Comme si vous veniez tout à coup d'avaler un morceau brillant de ce tardif soleil d'après- midi, qui continuerait à brûler dans votre poitrine, envoyant de petites fusées d'étincelles dans chaque parcelle de votre être, dans chaque doigt et chaque orteil ?… » (p.119)

Mais encore, dans les nouvelles, il est question de jeunes filles rêveuses, d'épouses et d'époux qui ne se comprennent plus, d'enfants pauvres, etc. Katherine Mansfield sait très bien décrire les sentiments féminins. D'ailleurs, ma nouvelle préférée est celle qui donne le titre au recueil et elle met en scène une jeune épouse. Ainsi, une jeune femme heureuse prépare un souper. C'est le printemps, le poirier est en fleurs, elle aime son époux et elle adore sa petite fille. Tout va bien pour elle et sa famille. Sa nouvelle maison lui plaît aussi beaucoup. Elle a 30 ans et la vie devant elle en compagnie de sa petite famille. Son époux, Harry, a décidé qu'ils allaient vivre à la campagne. Durant le souper, parmi les invités, elle ressent une vague d'amour intense pour son époux. Elle le désire ardemment. Cependant, ce sentiment sera de courte durée, car alors que tous les invités quittent la demeure, elle voit son mari embrasser son amie. Cruelle cette nouvelle, non? le sentiment de félicité ressenti par le personnage féminin apparaît ainsi fugace…

En tous les cas, j'ai apprécié les descriptions dans ce recueil. Pour exprimer les émotions de ses personnages, Katherine Mansfield insère des images se référant à la nature. En voici un exemple tiré de la nouvelle «Révélations» :

«Combien la vie est terrifiante! Songeait Monica, affreuse! C'est la solitude qui est épouvantable. Nous tourbillonnons comme des feuilles et personne ne sait, personne ne se demande où nous tombons, ni quelle sombre rivière nous entraîne.» (p. 273)

Ainsi, Monica ressent une émotion forte et ce sentiment parle du vent, de l'automne et inévitablement de la mort, car la rivière dans la citation est sombre. L'autrice associe même la lectrice ou le lecteur à l'émotion de son personnage, car elle a recours au «nous». Ces éléments créent une tension narrative m'apparaissant assez puissante.

De plus, le signifiant félicité dans les nouvelles est associé à divers référants. Il y a la félicité, le prénom félicité et le verbe féliciter. Ces référants se retrouvent ici et là dans le recueil.

Par ailleurs, j'aime beaucoup la couverture de mon édition Archipoche. Je trouve que la maison d'édition a bien choisi son graphisme. C'est délicat…

L'autrice est décédée de tuberculose alors qu'elle n'avait que 33 ans. J'aurais aimé lire un roman d'elle car je dois avouer que la nouvelle n'est pas mon genre littéraire préféré.
https://madamelit.ca/2024/01/26/madame-lit-felicite-de-katherine-mansfield/


Lien : https://madamelit.ca/2024/01..
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