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Critique de Amakir


Moi, Ma Vie, Mon Oeuvre... ou encore Me, I and Myself. Mais certainement pas les Mémoires de l'Enfer.
Quel enfer d'abord ? Brian Warner ? L'enfer de la Société ?
À part le fait d'avoir hérité d'une identité pur jus américain, je ne vois pas. Non pas que je lui cherche un enfer à nous conter, je fais juste référence à la traduction validée par ses soins, dont le titre américain me parle davantage "The Long Hard Road Out Of Hell"
Ne l'aurait-il pas écrit à 33 ans comme symbole ? Possible, j'ai oublié.

J'ai lu ce livre il y a plus de 10 ans. Aujourd'hui, j'ai parcouru quelques pages car impossible de me souvenir de mon ressenti en détails. C'est plutôt mauvais signe.

Brian Warner, bambin blond aux tâches de rousseur, est né dans une famille américaine classique. Avec un père absent, une mère protectrice. Des grands parents qui semblent assumer un rôle de nourrice.
Honteux ? de quoi ? de ne pas avoir été violé pour exprimer son désarroi et ses souffrances ?
Mais grand bien lui fasse au garçon, de ne pas avoir été choqué au point de ne jamais se remettre sur une voie sociale et intime.

Alors quoi ? Il s'invente des histoires pour noircir le tableau ? C'est gros comme le nez au milieu de la figure. Je lui accorde très peu de crédits.
Du coup c'est Papy qui prend. En partie. Peut-être que Papy Jack était un pervers pépère qui se tirait la nouille dans la cave. Possible. Brian Warner en rajoute et fait de lui un être gluant et puant.
Je la fais courte. La mise en scène est longue. Brian Warner n'a pas l'esprit synthétique. C'est assez ennuyeux et crasse.

Et puis pour l'adolescence, je comprends encore qu'un jeune de moins de 15 ans ait peu de respect pour les filles, mais là c'est l'homme qui s'exprime ! C'est d'un mauvais goût.
Rien d'anormal non plus pour un ado d'éjaculer avant une pénétration. le sexe fait sa maturité au fil du temps. Rares sont ceux qui peuvent s'enorgueillir d'une première fois glorieuse. Même tard.
Alors c'est sûr que pour une icône dite du sexe, qui se proclame God Fucker, ça pollue un peu le mythe !
Tout God Fucker qu'il souhaite être, il est avant tout un être humain, avant même d'être un homme.

Ensuite, l'artiste nous propose quelques-unes de ses nouvelles écrites bien avant Marilyn Manson. C'est généreux. Certes, mais c'est mauvais. Ça se veut trash mais c'est juste poisseux, immonde et/ou super chiant. Necrophilie, une mère digne de Kathy Bates dans Misery et j'en passe...
Il a tenté une édition pour un magazine de SF. On l'a gentiment remercié, d'autant que ce n'est certainement pas fantastique ! Depuis il ne les a pas publiées. Peut-être s'est-il rendu compte de la mauvaise qualité.

J'en retiens quoi de positif finalement ?
Car MM je le suis depuis de nombreuses années. En tous les cas je l'écoute malgré le temps qui passe. Car sa voix rocailleuse et ses murmures outre-tombe m'ennivrent. Il fait partie de ses personnes qui font de l'art une matière première très intime pour aboutir à une finalité de marque.
De ceux qui bandent en exprimant leur passion. de ceux qui peuvent vous faire perdre la notion du temps à leur écoute. MM baise avec sa musique.
Le rendu est délicieux.

L'exercice est difficile pour moi. Descendre le livre d'un auteur, dont la musique et les références me fascinent, ça me pousse dans mes retranchements.

J'ai découvert MM en vidéo alors que j'étais clouée au lit pour quelques semaines. J'ai failli me décoller une vertèbre à son apparition sur scène sur échasses ! La longueur de son corps prenait toute sa démesure. Des kilomètres de peau.
Fascinée par le son dérangeant et complexe ainsi que l'inharmonie veillant sur l'ensemble, je me procure l'intégrale de l'artiste. Depuis, il ne quitte plus ma médiathèque.

De ce livre, je retiens que Brian n'a pas été suffisamment entendu et qu'il a voulu devenir un culte qu'on adule. Lui qui prône la liberté d'expression est finalement parfois pire que tout ce qu'il combat. MM est un paradoxe ambulant.
Il a choisi son nom de scène en référence à tout ce que l'Amérique est de plus glamour (Marilyn Monroe) et de plus sordide et cruel (Charles Manson).
Il s'insurge contre les femmes qui écrivent des lettres sucrées aux pires meurtriers. Il fera à son tour de ses fans des objets sexuels qui se tatoueront MM sur les seins.
Il sera atteint au plus profond par les événements dramatiques de Colombine. Pointé comme bouc émissaire facile, il devra s'exprimer devant la justice américaine, sans fards ni paillettes.
Vulnérable.
De cet épisode catastrophique, il sortira un album de taille qui est aussi celui que j'ai le plus écouté. HOLY WOOD. Un opus chargé de colère. Cette saveur lui va si bien. Il arrive à la matérialiser. C'est fort et puissant.
En homme d'affaires, il se languit de récupérer ses fans qui l'ont délaissé depuis un album électrique et glam où le mistral gagnant vous acidule les papilles. Ce dernier m'avait séduite, une oeuvre colorée et disco qui n'est pas sans rappeler David Bowie. MECHANICAL ANIMALS.
Ses admirateurs lui avaient nettement préféré l'oeuvre précédente en co-prodution et co-ecriture avec Trent Reznor (Nine Inch Nails), qui a chouchouté ce travail en commun pour le traiter comme une de ses créations personnelles. ANTICHRIST SUPERSTAR. Un univers élaboré de mains de maître. Sombre, angoissant, recherché et percutant. Ça sera la réalisation la plus aboutie des deux artistes.

Trent Reznor trop intelligent aurait fini par faire de l'ombre a celui qui se fait tour à tour appeler Antichrist, le Révérend, Oméga, Mercure et j'en passe... MM le remercie.
MM veut être le seul maître à bord. Il se sépare de tout ce qui prend de l'importance, après s'être grassement servi. Cependant, MM ne peut agir seul. Sans l'alchimie d'une équipe, le charme n'opère pas. Ses talents de musiciens restent à prouver et surtout il a vraiment besoin d'être entouré pour exercer son pouvoir. MM comme aiMe Moi.
Intéressé ? Calculateur ? Déloyal ? Démesurément Égocentrique et Orgueilleux ? Affabulateur ?
Une lichette ...

Viendront ensuite des albums non moins intéressants comme The Golden Age of Grotesque où il revêt une tenue de Dandy. Épris de la superbe Dita van Teese, Blanche Neige remasterisée en pin-up, les morceaux sentent le sexe et la passion. Ils forment, à eux deux, un excellent produit marketing.
Puis d'autres comme EAT ME DRINK ME, BORN VILAIN, ou THE PALE EMPEROR où il arbore un costume blanc. La classe lui sied à ravir.
Depuis, HEAVEN UPSIDE DOWN ne démérite pas non plus.

MM, j'aurais juste souhaité de la sincérité de cette autobiographie. Je n'attendais rien d'extraordinaire. Uniquement une vérité racontée avec intérêt et animation. Une émotion qui sorte de vos tripes, peu importe le vécu.
Willy Wonka et Bowie ne vous accompagnent-ils pas ?
Le schéma semblait pourtant porteur : "quand j'étais un ver, déformographie, comment mes ailes ont poussé".
En dépit de quelques photos et visuels séduisants, l'interieur est creux et la magie ne peut pas opérer pour moi. J'attendais d'autres épices. Peu d'intérêt.
Quel gâchis.

Lu en février 2005
Parcouru en août 2019.
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