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Critique de Little_stranger


Le dernier livre d'Hillary Mantel, morte toute récemment. Un tome final pour le conseiller et je remercie les Editions Sonatine et NetGalley de m'avoir permis de le lire. Les deux précédents étaient fascinants et orne ma bibliothèque saturée..
Un livre qui nous conte la fin de l'histoire entre Henri le VIIIème, de la famille des Tudor (l'enfant roi, car il ressemblait étrangement sur sa fin de vie à un gros bébé trop nourri et à la jambe gâtée par une blessure) et Thomas Cromwell, le bras droit du roi, fils brutalisé d'un forgeron, soldat, marchand, apprenant plus vite que son ombre, s'adaptant à toutes les situations avec aisance, mais surtout énormément de réflexion.
Le texte commence et finit par une décapitation : une tradition du roi joufflu. J'y ai noté l'amour du travail bien fait de la part du bourreau français pour Anne Boleyn : la qualité française, c'est important. J'ai eu quelques incompréhensions surtout quand il s'agit de faire appel aux qualités de la femme qui sont celles qui sont malheureusement inchangées dans beaucoup de pays pour certains hommes : beauté, calme, sérénité, faire bonne figure, bonne reproductrice de mâles. L'étonnement aussi que manifeste les hommes face à la cruauté de l'autre sexe, me laisse pantoise : en quoi différons-nous physiologiquement et humainement parlant des hommes ? Notre appareil reproducteur est différent, mais nous sommes équipés de poitrine tous les deux. la haine et l'envie de tuer est commune aux deux sexes. Nous ne parlerons donc pas du futur et de Mary Stuart dite Bloody Mary et d'Elisabeth Ière, qui en digne fille de son père, la décapita. Elizabeth qui ne se maria jamais : les hommes pensaient au mariage comme un remède pour empêcher une femme de penser : intéressant Diafoirus ! L'animal tue si il a peur si on pénètre sur son territoire ou pour se nourrir. le plaisir de tuer est très humain. J'ai retrouvé aussi les HA-AH : Henri-Anne qu'il fallut faire disparaître rapidement de tous les endroits au Royaume pas encore très unis et qui désigne aussi une belle vue sur un paysage (Henri et Anne formait un beau couple). le roi est devenu le représentant de l'Eglise où les Evangiles doivent être traduits en anglais pour être compris par le peuple. C'est donc un autocrate qui gouverne, enfin plutôt un aigle à deux têtes et celle de Cromwell est toujours menacée. On retrouve beaucoup de références bibliques bien sûr dont celle de Caïn et Abel pour les rapports entre frères.. Il va falloir qu'on m'explique la différence entre des gens éduqués et des luthériens : qu'est ce que l'éducation ? connaissance, respect des rites ? La question de la survie du roi et d'un potentiel empoisonnement m'a fait sourire, car il est tellement facile de tuer avec des plantes anodines glissées en poudre au dernier moment dans le plat d'Henri VIII. le lierre qui s'attache grâce à ces crampons aux maisons, les abîme lentement. Evidemment, il y a de la chasse à courre : le sport des anglais et la croix entre les bois du cerf pour St Hubert.
La discussion sur les divinités m'a aussi fait sourire : aujourd'hui aussi certains ont leurs petites divinités : réseaux, portable ... L'histoire de Dédale me fait dire qu'il n'est pas responsable de la chute.de son fils. C'est Icare qui s'est voulu l'égal du soleil. Les références à Saint Luc qui est ébréché m'ont inquiété : quand la lumière est ébréchée, l'obscurité s'installe. Etre intelligent est dangereux pour certains qui ne pensent pas et écoutent le dernier chien coiffé qui passe.
Un fort beau texte qui rend hommage à l'homme qu'était Cromwell, qui aimait son roi et les évangiles, mais qui pour certains naviguaient dans des eaux troubles, dont ils ne pouvaient saisir l'importance pour l'avenir de l'Angleterre. le miroir s'est brisé et la lumière s'est éteinte.
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