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Critique de florencem


J'ai accroché très rapidement. Ce qui ne m'arrive pas forcément tout le temps, mais là, dès les premières pages, j'ai été prise dans l'histoire. Il faut dire que l'auteur a su mettre en place une intrigue étrange et mystérieuse qui fait qu'il est impossible de ne pas être sensible à l'histoire qui se déroule sous nos yeux. Des personnes qui tuent de façon très étrange les personnes qu'elles aiment le plus... C'est morbide mais en même temps intriguant. On veut savoir pourquoi ! Qu'est-ce qui peut bien les pousser à agir de façon aussi atroce. Alors, avec facilité, on suit l'enquête du DCI McKenna et de l'agent Rhymes du FBI.

J'ai beaucoup aimé McKenna. Déjà parce que c'est un personnage masculin fort, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, mais aussi parce que l'auteur nous permet de le voir sous un tout autre angle. le père de famille largué, veuf, qui essaye de concilier son travail et le peu de vie de famille qui lui reste. le DCI est alors un être fragile, perdu, qui a du mal à garder la tête hors de l'eau. Nous n'avons pas pitié de lui, mais il est impossible de ne pas s'attacher, de ne pas vouloir que sa vie s'arrange. Il devient un personnage tout autre, avec ses multiples facettes, et j'ai adoré ce personnage.

L'agent Dahlia Rhymes est beaucoup plus complexe. On s'attache aussi à elle, mais pas de la même façon. Son passé très douloureux lui donne ce côté froid et distant. Mais à travers cette carapace, on parvient à voir la jeune femme blessée, qui doute, qui essaye de s'en sortir tant bien que mal. du fait, McKenna et elle sont très bien assortis... Même si leur collaboration est un peu tendue au début. C'était un sacré duo. Peut-être un peu cliché par certains côtés, mais efficace et prenant.

L'histoire en elle-même est très intrigante. Déjà pour le modus operandi. Comme je l'ai dit plus haut, les meurtres sont dérangeants mais surtout on ne les comprend pas. Et ce que j'aime par dessus tout, c'est comprendre, surtout dans ce genre de roman. C'est quasiment vital. Pour moi, un thriller où on ne saisit pas le motif même d'un meurtre perd toute crédibilité. Bien entendu, l'auteur nous éclaire plus tard dans le récit, mais c'est cette envie de savoir qui pousse à égrainer les pages très rapidement. Et plus on comprend ce qu'il se passe, plus la tension monte. Certains événements cependant n'ont pas été une réelle surprise. Il y a de nombreux indices qui nous mettent sur la voie et cela dès les premiers chapitres. La condition de Nils par exemple, ou bien la rencontre de Dahlia avec la personne qui est derrière tout cela. J'ai tout de suite senti que ces événements auraient leur importance. J'aurais aimé me tromper... Mais ils étaient si flagrants qu'il était difficile de ne pas les voir.

L'originalité du récit repose, selon moi, sur trois points : la gestion de la mort et du deuil, l'ésotérisme et aussi le fonctionnement du cerveau. A lire comme cela, ce n'est pas évident de faire le rapprochement, mais ce sont ces trois thèmes qui m'ont fait grandement apprécier le roman. La mort est très présente dans Celui dont le nom n'est plus. C'est une évidence, vous allez me dire, on est dans un thriller, mais cela va beaucoup plus loin que cela. L'auteur nous permet de voir comment on peut gérer la mort d'un être cher, l'impact que cela peut avoir sur nous. Presque tous les personnages que l'on rencontre ont le malheur de devoir gérer cela, chacun à sa manière, mais il n'en reste pas moins que la douleur ressenti change la personne à jamais. Nous ne sommes pas dans une approche psychologique, l'auteur est même très sobre et respectueux avec ce sujet, mais il est très bien traité et donne du sens à l'intrigue.

L'ésotérisme est aussi très présent. Dahlia étant une spécialiste, cela tombe assez sous le sens. Mais on sent que l'auteur s'est documenté et l'approche même de son intrigue s'en ressent de façon très positive. J'avais peur au début que ce ne soit qu'un "prétexte" facile mais non. le dernier thème, plus scientifique, m'a aussi beaucoup plus. Il est assez survolé par certains côtés, mais mettre en avant le fait que le cerveau est une machine absolument incroyable et dont on ne connaît encore presque rien... c'était très réussi. On rejoint d'ailleurs la gestion de la mort, et ce dont le cerveau est capable de faire face à cela.

J'ai donc passé un excellent moment avec ce roman, vous l'aurez compris. Même si je l'ai trouvé extrêmement triste... La fin m'a beaucoup marquée... Il y a une once d'un petit espoir, mais il est tellement infime que l'on n'arrive pas à s'y accrocher. Cependant, on ne peut pas nier de la grande réussite de ce thriller, autant pour son dynamisme, son originalité et le fait qu'il soit aussi prenant. Je me laisserai volontiers tenter par d'autres récits de l'auteur, d'ailleurs.

Je remercie pour finir Babelio et les Editions Kero pour cette superbe découverte !
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