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Critique de Henri-l-oiseleur


On ne retient ordinairement de Théodose que sa soumission à la pénitence que l'évêque de Milan lui imposa, et que la loi de 392 interdisant l'exercice public des cultes païens. Cela suffit à faire de lui un empereur bigot, surtout quand cette loi de 392 devient "interdiction du paganisme" sous la plume de journalistes pressés.

L'intérêt du livre de Pierre Maraval est donc évident : cet historien connu de l'Antiquité tardive restitue une figure complexe, dans laquelle la dimension spirituelle ne suffit pas à tout expliquer, ni à juger. le règne commença avec le difficile problème posé par des migrants goths invités dans l'empire sans la moindre condition, ces mêmes Goths qui vainquirent et tuèrent ensuite son prédécesseur Valens et avant d'aller saccager Rome en 410. Agissant sur ce front-là, sur celui des usurpations romaines sans cesse renaissantes, et sur tous les fronts ouverts par la situation politique de la fin du IV°s, Théodose est donc plus qu'un chrétien, c'est un empereur fort occupé, un stratège, un administrateur, qui laissa un souvenir positif même parmi les élites païennes dont il avait neutralisé la dernière tentative de prise de pouvoir.

Au-delà des simplifications et de l'apologétique, on lira ce livre avec plaisir, car il restitue une période historique riche et passionnante.
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