Même si le chrétien Théodose considère que les intérêts de l'état et ceux du christianisme sont liés, on ne peut dire qu'il y ait eu sous son règne proclamation d'une religion d'état, moins encore soumission de celui-ci à celle-là. (...) Lui-même a gardé d'excellentes relations avec de nombreux païens -Thémistios, Libanios, Symmaque, Pacatus et bien d 'autres. Aussi les païens contemporains l'ont-ils toujours hautement estimé et considéré comme l'empereur de tous les Romains, païens ou chrétiens. Libanios, dans les discours qu'il lui adresse, le considère visiblement comme tel.
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Peut-être espérait-on que, comme d'autres Barbares installés en Asie Mineure ou en Italie, les Goths finiraient par devenir des citoyens à part entière, qu'ils seraient bientôt, selon le voeu de Thémistios, "compagnons de libations, compagnons de table, compagnons de combat, compagnons de charges". Mais était-il encore possible de les romaniser ? En réalité, pour la première fois, les membres d'une nation germanique s'installaient à l'intérieur des frontières non plus comme des sujets, mais comme des alliés indépendants ; d'autres les suivraient dans les années à venir qui, loin de s'assimiler, s'affranchiraient totalement de la tutelle romaine.
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Trois préoccupations principales inspirent la politique des empereurs romains: Affirmer leur propre légitimité, assurer la sécurité aux frontières, maintenir l'ordre public. (p.310)
Si ce n'est pas lui [l'empereur] qui a défini la doctrine, c'est lui qui a choisi celle qui sera désormais la seule tenue pour orthodoxe, avec pour conséquence que les doctrines dissidentes seront tenues pour hérétiques et leurs partisans soumis, au moins en principe, aux rigueurs de la loi. ((p.126)
Cette politique (religieuse de Théodose) est dans la continuité de celle de Constantin: elle affirme son soutien à la religion chrétienne, qui à son époque a pris un essor auquel même l'empereur Julien n'a pu faire obstacle et dans laquelle il voit facteur d'unité pour son empire. (p.318)
Rien d'utile ne peut être tiré de ces monnaies, où l'image de l'empereur n'est en aucune façon un portrait, mais se conforme à un canon stéréotypé utilisé par les monnayeurs. (p.302)
La politique impériale du IVè siècle [...] vise au maintien de l'individu dans sa fonction, son rang, son métier, sa situation matérielle et même sa résidence. (p.91)
Un usurpateur ne conserve ce titre que s'il a été battu; sinon il devient légitime, mais rien ne doit laisser paraître ce qu'il peut y avoir eu d'irrégulier dans son accession au pouvoir. (p.41)
L'Antiquité privilégie la tradition pas la nouveauté. (p.320)
Seuls les conquérants ont bonne presse dans l'histoire. (p.319)