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Critique de Anneso


Alban est un brêcheux : marqué par le diable avant même d'avoir vu le jour alors qu'il était encore dans le ventre de sa mère, il est doté d'un énorme bras davantage animal qu'humain, possède des yeux jaunes à la pupille verticale et des cheveux blancs, alors qu'il n'a que dix-sept ans. de plus, il est forcé de porter constamment un masque de cuir pour dissimuler son visage. Sa mère étant morte peu après sa naissance, il vit avec son père, le seigneur Garmon de Tournemire dont il est le fils aîné, Dame Jacint, qui est la nouvelle épouse de son père, et Enric, son demi-frère. Seul depuis sa plus tendre enfance, rejeté et raillé par les hommes, il a pour ami Lop, un loup. Car il faut savoir qu'Alban possède un don un peu spécial : celui de communiquer avec les animaux. Alors qu'il est parti défendre le royaume des malbestes, sortes d'animaux monstrueux, avec son père, celui-ci est gravement blessé par une « faïna ». Mais, Alban parvient à s'en sortir grâce à l'aide du célèbre Enguerrand de Trencavel, un traquebeste dont il eut la chance de croiser la route. Suite à ses blessures, Garmon décède. le royaume revient de droit à Alban, mais sa belle-mère ne compte pas le laisser aussi facilement monter sur le trône, car elle rêve de cette place pour Enric. Par ailleurs, Enguerrand offre à Alban l'opportunité de se joindre à lui dans le clan des Traquebestes. Choix difficile pour Alban, qui sera sans aucun doute lourd de conséquences…

Tout d'abord, je tiens à souligner la qualité des personnages qui nous sont servis dans ce roman. Alban est un héros qui tente de combattre le regard des autres, et parfois même sa propre vision qu'il a de lui. Car oui, il faut le reconnaître, il a l'apparence d'un monstre, mais il faut le dire également, un courage à toutes épreuves et un altruisme incroyable. Peu après la mort de son père, un saltimbanque se fait jeter en prison pour avoir volé des saucisses. Alban lui vient en aide, non seulement en le sauvant d'une peine de mort, mais il conserve également son luth, auquel ce « trobador » tient tant afin de lui remettre plus tard. Il est également très émouvant et m'a beaucoup touchée lors du décès de son père. Ce dernier lui demande de lui pardonner de ne pas avoir été un bon père, de ne pas l'avoir défendu comme il aurait dû le faire, et Alban semble toucher son plus bel espoir du doigt : son père lui fait part de son amour et reconnaît ses erreurs. Sa relation avec Lop est très belle, basée sur une amitié sincère et une confiance réciproque. Dame Jacint est une vraie marâtre avec ce pauvre Alban : après l'avoir éloigné de son père pendant son enfance et son adolescence, elle espère maintenant l'évincer du pouvoir. Il est clair qu'elle déteste Alban. Il en va de même pour Enric, qui n'hésite pas à se moquer de son frère en public tout en prenant un malin plaisir à le faire. Mais Alban va avoir la chance de rencontrer Enguerrand puis, par la suite, un groupe de saltimbanques. Chacun mettront, à leur façon, un peu d'espoir dans sa vie.

C'est avec beaucoup de plaisir que je me suis laissée embarquer par l'auteur dans cet univers, d'autant plus que ce dernier utilise parfois un vocabulaire moyenâgeux, ce qui colore son récit. Il le raconte d'ailleurs à la manière d'un troubadour, en s'adressant à son lectorat, en l'entraînant là où il le désire, en explicitant plus précisément certains passages, comme s'il souhaitait nous éclairer de ses lumières. Grâce à cette plume agréable, nous avons l'impression que le récit date du Moyen-Age, s'accordant ainsi parfaitement avec la narration qu'il nous propose. L'écrivain nous offre quelques citations en vieux français, qui sont bien sûr traduites mais qui nous emmène encore un peu plus loin dans ces sentiers médiévaux. Un petit lexique à la fin nous explique quelques rudiments concernant cette époque et nous définit certains vocables particuliers que l'auteur a choisi d'employer.

L'histoire est donc très prenante. Les éléments s'enchaînent rapidement, bien que Jean-Luc Marcastel insiste là où il faut. le passage de la mort du seigneur est retranscrit avec beaucoup d'émotions. de même la colère d'Alban lorsque… non ça je ne peux pas vous le dire. Quoi qu'il en soit, ce livre vous prend aux tripes. On suit le cheminement d'Alban, dans ses doutes, ses décisions et son parcours. Certains passages sont vraiment époustouflants. L'auteur nous décrit avec brio ces décors du sud de la France, ces paysages sylvestres et ces légendes du pays d'Oc. Grâce à son écriture belle et fluide, son amour pour cette région transparaît dans son récit. Quelques illustrations sublimes se trouvent en fin du livre, nous offra
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