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Critique de kade_read


Encore une fois, je me suis fait bernée par l'annonce de l'éditeur qui écrit en gros, en large et en travers : policier. Alors oui, certes, la seconde et troisième partie du roman relate bien d'une (rapide) enquête policière, mais toute la première partie n'est qu'une simple romance. le rythme n'est pas du tout celui d'un polars où les enquêtes se mettent vite en place. Là, il faut le temps de mettre en route l'histoire … Un peu comme un thriller … Sauf que ce n'est pas non plus un thriller, vu qu'on ne se sent pas du tout inquiété ni oppressé par l'ambiance qui entoure l'intrigue, à ce moment-là. Pour moi qui ne suis, en règle générale, pas une grande fan de polars ces petits détails ne m'ont pas plus dérangés que ça. J'ai apprécié ma lecture, bien que la couverture ne m'inspirait pas grandement.
Les personnages sont intéressants. Comédienne, Agathe est une jeune femme assez réservée et visiblement incapable de dire non et de s'imposer. Affaiblie par les erreurs passées de sa mère, elle va veiller à mener une vie complètement contraire aux enseignements de cette dernière afin de ne jamais lui ressembler. Un mode de vie qui va la guider dans les bras de Laurent, un comédien marié et bien plus vieux qu'elle. Laurent a une personnalité un peu brouillonne, à mes yeux. Il est possessif, jaloux, manipulateur à la limite de la folie, mais jamais on a une once d'explication concernant le trouble qui l'anime. Il est comme ça, et puis c'est tout ! À prendre ou à laisser. Hubert, quant à lui, est le personnage foncièrement bon de cette histoire. Il traîne un passif douloureux, mais il se relève et va de l'avant en compagnie de son neveu orphelin et handicapé. Celui qu'on appelle Finnigan est un personnage fantôme, mais un personnage qui va se révéler très important. Pour moi, c'est le personnage qui caractérise la force brute dans ce roman. La force physique, morale mais surtout la force de la dignité et de l'amour.
Par contre, l'utilité des forces de l'ordre dans cette intrigue n'est pas primordiale bien qu'il s'agisse d'une enquête policière. Pourquoi ? Parce que l'enquête, ou du moins la véritable enquête, c'est Hubert qui la mène. Et c'est Hubert qui la résout.
Fidèle à la première partie du roman, l'histoire s'achève davantage comme une romance … Une promesse de nouveaux lendemains … Pas sans problèmes, mais jamais sans amour. Une note d'espoir donc dans la vie, jusque là, perturbée d'Agathe.
De mon côté, je n'ai pas vraiment trouvé que l'oeuvre était parcouru d'un suspens insoutenable. Au contraire, tout est devinable … Et tout se devine rapidement d'ailleurs puisque les indices sont disséminés trop clairement sur notre trajectoire.
Au niveau grammatical, j'ai un problème. Un vrai problème ! Pourquoi, mais pourquoi, tartiner la fin des phrases par ces points d'interrogation doublés de points d'exclamation, comme si on tartinait une biscotte de beurre et de confiture ? En langue française, et il me semble, si je ne me trompe pas, comme toutes les autres langues, on ne double jamais les ponctuations … Sauf peut-être dans les bandes dessinées pour censurer une vulgarité. J'en ai souvent saigné des yeux, car le roman est largement parsemé de ces petites attentions.
Autre point négatif : l'anglais. le Canada est certes un pays polyglotte, mais ce n'est pas le cas de tous les pays. Et surtout de la France, qui n'est pas faussement réputé pour être le pays le plus mauvais en langues étrangères. Certains passages peuvent donc bloquer, irriter voir énerver les lecteurs qui n'y comprendront pas grand chose.
Toutefois, j'ai apprécié retrouver quelque expressions propres au français canadien, comme « fermer la lumière » au lieu « d'éteindre la lumière ». C'était amusant et agréable d'appréhender leur dérivé du français. 
Autre fait que j'ai grandement apprécié, c'est le rapide exposé sur les pierres précieuses et minéraux. Je trouve ça toujours agréable d'apprendre et de découvrir de nouvelles choses en lisant une oeuvre qui ne présage pas forcément de grand apprentissage. Notre culture devrait s'étoffer en chaque circonstance, et lire est à mes yeux, le moyen le plus adéquat. Je salue donc l'auteur qui a voulu nous faire découvrir un aspect géologique quelque peu méconnu à travers un roman policier (c'est sûrement à cause du manque de découvertes culturelles, d'ailleurs, que je n'apprécie pas vraiment les romances).
En bref, disons que c'était un petit roman sympathique qui se lit sans difficulté. L'écriture est simple et correspond bien au genre littéraire. Personnellement, il m'a rappelé l'oeuvre de Pascal Bussy, « Maman a tort » avec le petit Malone et le mystère qui entourait son existence. Les deux oeuvres manquant cruellement de suspens à mes yeux, j'ai malgré tout préféré, de peu mais quand même, l'oeuvre de Marineau.
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