Citations sur Widdershins, tome 2 : Le Pacte du mensonge (10)
- Pourquoi diable est-ce toujours à moi qu'on fait porter le chapeau ? ne put s'empêcher de bougonner Widdershins.
Elle ne pensait pas qu'on l'entendrait, mais son murmure ne fut pas perdu pour tout le monde.
- A cause de tes cachotteries, suggéra Igraine. Et de ton impétuosité. Et puis, il faut bien le dire, tu te retrouves au coeur des ennuis trop souvent pour ton propre bien. Sans compter ce je-ne-sais-quoi d'étrange, voire de surnaturel, qui émane de toi et que certains d'entre nous peuvent percevoir. Mais, par-dessus tout, je dirais que c'est parce que tu as vraiment le don d'énerver au plus haut point ton entourage.
- Dès que tu auras fini de faire l’imbécile, on pourra y aller, la cingla Igraine.
- Non, allons-y plutôt maintenant : ça nous mettrait en retard.
(p. 255)
- […] Croyez-moi, je n’ai aucune intention de vous faire du mal si je peux l’éviter.
- Aucune importance.
L’aristocrate ne put masquer sa surprise.
-Vraiment ? Et pourquoi donc ?
- Parce que dans un cas comme dans l’autre, Widdershins vous tuera pour ce que vous venez de faire.
- Ah ! Mais, ma chère Robin, c’est précisément le but de toute l’opération.
(p. 225)
L'espace d'un instant, Widdershins, qui avait assisté au massacre d'une vingtaine de ses coreligionnaires, perdu deux de ses plus proches amis à peine six mois plus tôt, affronté non seulement la trahison, mais un démon au sens propre du terme, sans jamais renoncer, Widdershins, donc, baissa les bras.
- Navré.
- Si c'est l’Écureuil, je vais le tuer, marmonna Widdershins, la mine sombre. Puis je vais trouver un guérisseur pour le ressusciter, et je vais le tuer une deuxième fois.
- Je n'ai rien entendu, commenta Julien d'un ton neutre. Je suis sûr que tu viens de dire que tu allais lui demander, poliment, s'il n'avait pas vu ta lame.
Cela dit, ajouta-t-elle sans laisser le temps à Widdershins de répliquer, en ce qui concerne les évènements actuels, il se trouve que je te crois. Ou, pour être plus exacte, je suis disposée à envisager la possibilité que tu puisses dire la vérité.
Son plan, qui à l'origine s'était résumé à quelque chose comme "Débouler dans le bureau de Rémy ou du Seigneur Voilé et les forcer à écouter", avait évolué depuis vers la tactique bien plus subtile et bien plus politique de "Frapper poliment, puis débouler dans le bureau de Rémy ou du Seigneur Voilé et les forcer à écouter".
Pendant environ cent cinquante ans (bon, peut-être un tout petit moins, encore qu'elle ne l'aurait pas juré), la voleuse et le major se dévisagèrent. Ou plutôt, regardèrent dans la direction approximative l'un de l'autre, car aucun n'osait croiser le regard de son vis-à-vis plus d'une fraction de seconde.
Et pourtant, cet être-là était capable d'effrayer un dieu.
Un dieu certes minuscule, faible, doté d'un seul adepte, mais un dieu tout de même.
- Allons, Olgun ! C'est l'heure de la partie la plus amusante ! Tu sais, l'attente. Quoi ? Mais bien sûr que c'est amusant d'attendre ! Sinon, pourquoi y passerait-on autant de temps, d'après-toi ? Pour un dieu, je trouve que tu manques sérieusement de logique.
Puis :
- Je le sens, quand tu me fais ce genre de grimace, tu sais ?