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Critique de Larsen_Sideral


L'entièreté de l'oeuvre m'a semblé s'enrouler autour d'un motif récurrent : le croissant. Il apparaît sous plusieurs formes, notamment sur le front du chien enragé et dans l'éclipse de soleil. J'y ai tout de suite prêté attention puisque deux lectures de Gabriel Garcia Marquez m'ont appris à attacher de l'importance aux symboles. Or, la forme de croissant caractéristique que prend une éclipse est due à l'obstruction de la lumière par l'ombre et il semble que toute la trame vire volte autour de cette seule allégorie. Une jeune fille abandonnée de tous, seule au monde, qui chante merveilleusement bien et emprunte la voix de oiseaux, est retenue captive sous prétexte qu'elle est possédée par le démon.
Dans un premier temps la superstition, les apparences et la bêtise humaine (l'ombre) aveuglent complètement les personnages qui ne cessent de profaner la jeune princesse païenne. Ensuite lorsqu'un prêtre exorciste est appelé à intervenir, une scène-clé nous permet de décrypter les signes qui se cachent dans tout le roman : le prêtre regarde l'éclipse jusqu'à ce que son oeil en soit meurtri ce qui le contraindra à porter un bandeau. Et tandis qu'il tentera de chasser le démon de la païenne, il ne cessera de voir à chaque instant l'éclipse dont l'image sera restée incrustée dans sa rétine.
Cependant, lorsqu'il en tombe amoureux, l'éclipse s'efface et il contemple pour la première fois la jeune païenne, Siérva Maria, comme il se doit.
Comme d'habitude, c'est très agréable à lire et la beauté se trouve dans la symbolique. Cependant je trouve l'oeuvre moins travaillée et aboutie que ses oeuvres antérieures et je note aussi une profonde similarité à 100 ans de solitude dans la construction puisque l'on ressent aussi le profond sentiment d'éloignement d'un âge d'or à jamais révolu et le plongeon inexorable de l'ensemble de l'univers dans un marécage de goudron dont seules les âmes pures resteront immaculées.
Je retiendrai de ce livre deux éléments :
- Une citation magnifique : « aucun fou n'est fou tant qu'on se plie à ses raisons »
- Un instrument : le théorbe, que je ne connaissais pas et qui est très plaisant à écouter.
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