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Critique de Sachka


Je ne vais pas vous mentir, j'aime la poésie, j'aime que les mots me fassent rêver, voyager, loin... Et le roman de Frédéric Mars ne s'y prête pas vraiment mais de part son sujet, il mérite qu'on lui accorde un peu d'attention.

Que feriez-vous si demain on vous offrait la gloire de l'Écrivain, la reconnaissance de toute la profession, le Goncourt, votre portrait à la Une de tous les journaux, les interviews et la vie qui va avec sans que vous ayez à faire preuve d'un quelconque talent ?

Le style d'écriture de Frederic Mars est pertinent, caustique et cela apporte une dynamique tout au long de ce court roman dont le récit se situe entre le pamphlet et le billet humoristique. L'auteur dégomme allègrement le petite monde fermé et élitiste de l'édition et des médias culturels. de l'éditeur en passant par le lectorat, personne n'est oublié !

Frédéric Mars n'a pas la langue dans sa poche c'est le moins que l'on puisse dire. Il manie l'art de l'ironie et de la joute verbale à la perfection et au final il ne fait que dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas en nous racontant cette histoire dont le narrateur (anonyme) est un jeune apprenti écrivain à l'égo surdimensionné (étudiant en Sociologie à la Fac de Nanterre) qui voit son manuscrit publié du jour au lendemain et vend des milliers d'exemplaires de ce qui sera son premier mais aussi son dernier roman.
Un unique texte intitulé "Mon canard", un nanar au pouvoir étrange et qui, pour des raisons dépassant l'entendement, devient le best-seller de tous les temps et rafle tous les prix, Goncourt, Renaudot, Flore, Médicis, etc... du jamais vu !

Son ascension est fulgurante. Il quitte son modeste
5 m2 de la Cité U pour un 155 m2 rue de Vaugirard. Il prend le "melon" (le contraire eut été étonnant), se vautre dans la luxure avec la belle Fadila, écume les soirées mondaines en compagnie de Bernard son éditeur et de Jean-Gilles son pseudo-mentor.
Mais la gloire est éphémère et le soufflet peut parfois retomber aussi bas qu'il est monté très haut car c'est bien de sa cellule de prison que le narrateur nous confesse son histoire. L'histoire d'un texte, mauvais, qui par l'on ne sait quel sortilège se transforme au contact du lecteur qui s'en approprie la lecture puisqu'il y lit ce qu'il veut bien y voir. Étrange, non ?

Une satire qui donne matière à réfléchir notamment sur la manière dont les prix (toujours plus nombreux) sont attribués et les romans mis en avant dans l'univers impitoyable qu'est le milieu de l'édition.
Un court roman qui ne pas rendue dingue comme le laissait présager son titre mais qui m'aura permis de passer un agréable moment de lecture. Toutefois j'aurais bien apprécié quelques pages supplémentaires sur la fin qui elle m'a laissée un peu sur ma faim !

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