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Critique de LydiaB


LydiaB
12 septembre 2010
On pourrait se dire qu'il s'agit d'un énième livre sur le massacre d'Oradour-sur-Glane et y passer à côté sans y prêter la moindre attention. Oui, on le pourrait... Cependant, à mon sens, il s'agirait d'une lourde erreur. En effet, il y a les livres, sur ce triste événement, avant Jean-Louis Marteil, et puis il y a celui-là, qui ne ressemble à aucun autre. L'écrivain s'est rendu sur les lieux et nous fait part de sa sensibilité, de ses émotions au fur et à mesure de son cheminement. Il revit lui même, non sans référence à la mémoire de son père, les événements. Ce cheminement physique est mimétique du cheminement spirituel. Ils sont étroitement liés. L'auteur-narrateur est un poète. Il s'adonne à ses réflexions avec un style qui vous accroche, qui vous happe, qui ne vous lâche plus. Un poète engagé... engagé dans une cause humble: comment réagir face à la barbarie ? L'auteur est un Humaniste, et j'y mets une majuscule. Non pas au sens où nous l'entendons aujourd'hui, galvaudé par des siècles de faiblesse sémantique. Non, un Humaniste au sens étymologique du terme: il est en quête de savoir mais également de transmission. Il livre ses idées, ses interrogations, s'interroge et nous laisse face à nous-mêmes, face à nos propres doutes: qu'aurais-je fait en ce temps-là ?

Vous commencez à feuilleter ce livre et, je le disais, vous ne le lâchez plus. Son intensité croissante, jusqu'à la dernière page, jusqu'au dernier mot, réveille en vous une sensibilité à fleur de peau. Au fur et à mesure de la lecture, une boule dans la gorge se forme, cette fameuse boule que vous connaissez bien, qui monte en puissance et qui finira par éclater, aidée par ce style ô combien remarquable. Voilà ce que j'ai ressenti. J'ai refermé ce livre avec des larmes dans les yeux. Il m'a fallu un long moment après la lecture pour pouvoir faire autre chose. Rares sont les livres ayant produit cet effet sur moi. Habituellement, je cherche de suite le prochain livre à lire. Là, je n'ai pas pu. J'ai vécu, j'ai ressenti ces "larmes de pierre".

Il me sera difficile de lire un autre livre sur Oradour sans avoir une pensée pour celui-ci.

Un grand merci à Jean-Louis Marteil qui nous a permis, sur le Forum Nota Bene, de débuter nos partenariats.
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