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4.16/5 (sur 85 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1955
Biographie :

Jean-Louis Marteil fait partie de ces auteurs atypiques qui d’emblée sont attachants et sympathiques. Après un courte carrière à la Sécurité sociale puis une autre comme vendeur d’appareils photos, Jean-Louis Marteil a tout abandonné pour se lancer dans l’écriture.

Passionné d’histoire médiévale, il "avale" littéralement tous les ouvrages qui paraissent sur le sujet, devenant petit à petit incollable sur cette période.

C’est de là que va naître une série de romans historiques se déroulant entre l’ombre et la lumière des XIIe et XIIIe siècle. Son premier opus, “Soleil Noir” (Éditions Ramuel, 1996), est aujourd’hui épuisé. Suivront ensuite “La Relique” (Dire Éditions, 1999), et la trilogie “Et Dieu reconnaîtra les siens” (Éditions de L’Hydre, 2002).

Romancier prolixe, entre temps Jean-Louis Marteil a fait la connaissance du patron des éditions de L’Hydre, jeune et énergique maison d’édition installée en Dordogne. Le contact est immédiatement positif et JL Marteil prend la direction littéraire des éditions.

Lauréate du prix mémoire d’Oc, récompense décernée par la CRAM, “La Chair de la Salamandre” n’a pas attendu d’être auréolée de ce prix littéraire régional pour connaître l’estime du public.
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Source : www.arkheia-revue.org
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Bibliographie de Jean-Louis Marteil   (15)Voir plus

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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
- Qu'est ce qu'elle t'a dit ? demanda Abdon fasciné.
Le jeune homme, de plus en plus pâle,préféra baisser la tête plutôt de répondre.
Ce fut son compagnon le plus âgé qui , un regard aigu croché aux fesses de la fille, la voix brisée, le fit à sa place :
-Qu'elle était grosse, mais qu'elle ignorait de qui...
Jérôme, à son tour, la regarda et laissa tomber, sur le ton d'un connaisseur estimant le prix d'un cheval :
- Pardi ! Si tu t'affalais dans un roncier, mon pauvre frère, saurais-tu dire avec certitude quelle épine t'a piqué plutôt que telle autre ?
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Dans son coin, Alix tapait du pied : elle n'en pouvait plus d'attendre que l'on s'intéressât à elle. Vivement, elle partit en courant vers les écuries où elle se vengerait sur quelque garçon d'écurie. Ce faisant, elle se glissa entre Pierre-Roger de Cabaret et les Bons Chrétiens.
"Pardon", lança-t-elle, "un compte à solder !"
Surpris, les quatre hommes la regardèrent s'éloigner et Bernard de Simorre demanda d'un ton curieux : "Qu'est-ce que c'était ? Garce ou garçon ?
- Garce ", répliqua Raymond, gaiement... "Elle entend bien le montrer du reste."
La phrase s'adressait à Pierre-Roger, dont les traits se détendirent aussitôt. Le chevalier n'ignorait rien des frasques ni des sentiments d'Alix pour sa personne : la jouvencelle était à Cabaret comme chez elle, entrait partout, galopait à Quertinheux, en revenait, cherchait toujours à se montrer, se trouvant à chaque occasion sur le passage du seigneur.
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Corneille (vieille) : nom d’oiseau ambigu. Une grosse corneille est communément appelée corbeau. Une petite corneille pourrait être apparentée à un merle. Une vieille corneille est alors un vieux petit corbeau. Ce qui n’a pas de sens. Donc, “vieille corneille” pourrait au contraire être une marque de respect, due à l’apposition de l’adjectif “vieux/vieille” : n’est pas vieux con qui veut. Voir Racine qui s’y connaissait en Corneille. L’éditeur de ce Dictionnaire tient à décliner toute responsabilité quant au contenu de certaines définitions (voire de toutes).
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« Guillaume de Cardaillac se préparait, dans ses appartements, à s’en aller dire une messe en la cathédrale. Ce n’était point que cela l’amusât encore beaucoup, mais il était évêque, tout de même, et il fallait bien le montrer de temps en temps. »
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« Cruche (pauvre) : tant va à l’eau qu’à la fin… on est soulagé qu’elle se casse de là. » (p. 8)
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Quinze jours plus tôt, son abbé l'avait convoqué.
Puis adoptant ce regard de fouine minée par un terrible mal d'estomac qu'il prenait toujours en de telles circonstances, celui-là lui avait dit, du miel collant plein la bouche :
"Frère Déodat, nul en cette abbaye ne doute de votre grande intelligence, ni de votre courage, ni de vos qualités pour vous sortir des situations les plus en apparence compromise..."
Déodat, lequel en effet ne s'était jamais soucié d'être bête, avait aussitôt flairé que de tels compliments ne sauraient être gratuits. Mais comment pouvait-il se comporter, sinon s'obliger à écouter jusqu'au bout et à dire oui à la fin ? "Nous... enfin, j'ai donc pensé", avait repris l'abbé, souriant à faire peur au saint patron des hypocrites lui-même, "que vous étiez celui qu'il nous... me fallait pour une mission de haute confiance ?" Un silence était tombé, exactement comme l'aurait fait une enclume dans une flaque de boue : il avait tout aspergé. Néanmoins, Déodat avait encore attendu. Il sentait bien, par expérience, que le pire venait tout doucement. Et là, il avait dû entendre, sans manifester d'impatience visible, une interminable tirade à propos d'une relique de saint, volée par les moines d'une abbaye du Rouergue, qui venait d'Hispanie, qui était fort efficace, généreuse, et enrichissait grandement l'abbaye en question, qu'ici on était fort pauvre, mais que c'était une honte d'agir de la sorte de nos jours, que les vols de relique ne se pratiquaient plus, Dieu nous en préserve, que cela pourtant ne serait pas tellement navrant si l'os dont on parlait pouvait être ici plutôt que là-bas...
L'abbé avait parlé vite, sans respirer.
Puis, essouflé, il avait tenté de mesurer sur le visage de frère Déodat l'effet de son discours. Alors, pragmatique, ce dernier avait tout simplement demandé d'une vois égale :
"En somme, vous voudriez que j'aille chez ces gens commettre cette honte à mon tour ?"
Surpris, l'abbé s'était un peu redressé sur son siège :
"Heu... oui ! En somme... c'est bien cela, mais...
-Et la translation*, dans ce sens-là, n'est point un péché ? C'est cela aussi ?"
Ce jour d'hui encore, les pieds dans la neige, Déodat se remémorait avec une joie féroce cet instant...
À l'évidence, l'abbé ne s'était pas préparé à une telle réaction. Il avait donc bizarrement répondu, tandis que son regard passait de celui de la fouine à celui de la poule apercevant un œuf pour la première fois :
"Dans... ce sens-là ?
- Je veux dire : de chez eux vers chez nous...
- Ah ! Eh bien... un tout petit... peut-être...
- Je n'aurai donc aucune diffilculté à en être absous ?
- Non ! Oh, non ! Je vous entendrai moi-même en confession dès votre retour !"
Frère Déodat, de toute manière, n'aurait pu refuser. Voici pourquoi il avait choisi l'attaque. Obliger son abbé à prendre un tel air ahuri s'était avéré en outre du meilleur effet sur son moral déjà chancelant, bien que cela n'eût point duré : les yeux de son supérieur avaient derechef varié, et sauté de ceux de la poule effarouchée à ceux du coq nain en préparation de bataille, dès qu'il avait été question d'emporter de l'argent pour le voyage, de l'argent que, soi-disant, l'on ne possédait pas... qu'il avait bien fallu trouver pourtant, puis donner, avec force gémissements et multiples recommandations.

* C'est par cette sorte d'euphémisme que l'on désignait au Moyen Âge les déplacements de reliques... les vols,donc.
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Joan avait proposé à Jérôme de faire route avec lui, et donc avec les deux autres et l'âne, cet animal pour lequel, en bon amuseur qu'il était, il avait conçu aussitôt compréhension et affection... Le pire, c'est que cela semblait être réciproque: malgré quelques lourdes plaisanteries et des tapes appuyées sur l'arrière-train, Morel n'avait toujours pas aplati le jongleur contre un mur.

Dominique, de son côté, avait pleuré et couiné tant de "aïe" déchirants que le Lombard, lui aussi en route pour Oloron, l'avait autorisé à user de l'une de ses mules. A l'étape de la veille, peu après la cité de Pau, le geignard n'avait donc pas trop gémi, en tous cas, il n'avait pas fait le siège des pèlerins et de leur âne, se contentant de ne point s'éloigner du marchand. Jérôme, pendant ce temps, creusait son idée de l'avant-veille, car le Lombard n'allait point en Espagne et il devait demeurer plusieurs journées à Oloron. C'était ce qu'il avait annoncé. En clair, cela signifiait que Dominique se remettrait en quête d'un moyen de transport moins pénible pour ses jambes dès le lendemain. Il faudrait être prêt à le satisfaire enfin. A cette seule pensée, un petit ricanement perfide échappa à Jérôme, mais pas à Joan:

"A quoi penses-tu ?" demanda ce dernier.

Jérôme regarda son nouveau compagnon et lui sourit avec amabilité.

"A mon égoïsme", répondit-il.
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« Mon ami ! Que vient-on de m'apprendre ? »

Domenc fit un incroyable bond de côté, au risque de disparaître dans les abysses menaçants de la cave, et là-bas, tout au fond, la torche réapparut d'un coup, droite telle une exclamation.

Interloqué, le commis se demanda si Bertrand n'avait pas réveillé un dragon infernal. En réalité, ce qui venait une nouvelle fois de lui hacher menu les oreilles était la petite phrase traditionnellement prononcée par Pèirone quand elle déboulait quelque part. Ce « mon ami » roulait comme une charge de cavalerie. Quant à la question qui suivait, c'était celle par laquelle la dame entendait affirmer son statut d'épouse soumise à qui on ne dit jamais rien. Sauf qu'elle savait toujours, avant tout le monde et sur tout le monde, elle savait les secrets intimes du dernier des consuls et, les soirs de grande colère, elle prétendait en savoir assez pour faire pendre l'Évêque et tout le Chapitre. Enfin, si elle ignorait quelque chose, elle l'inventait, et cela faisait même usage.

Remis de son émotion, Domenc se rapprocha de dame Pèironne...

« Ma dame », dit-il sur un ton d'inquiétude un peu forcé, « vous allez prendre froid !

- Et pourquoi donc, mon ami ? » répondit la femme...

« Je ne suis point comme vous, les hommes, qui geignez au moindre coup d'épée, et je ne prends froid que si je le décide ! »
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[...]... Les vêpres approchaient. Dans l'église, il y aurait bientôt grande agitation, quelqu'un viendrait [dans la crypte] forcément. A agir, il fallait faire vite ou attendre ... et réfléchir.

Déodat se cala ventre contre la grille, un bras passé à travers les barreaux, et il se plaça de telle manière que les piques acérées ne pussent le toucher ... à condition toutefois qu'il n'eût aucun mouvement brusque. Ahanant, il tendit la main à s'arracher l'épaule. Il en tremblait de tous ses membres. Malgré cela, l'extrémité de tous ses doigts ne pouvaient même pas effleurer le reliquaire. Hors de question donc de l'ouvrir, de plonger à l'intérieur et d'en retirer quoi que ce fût ... Il manquait la longueur d'une main, de deux ou trois peut-être, pour au moins réussir à faire chuter le coffre en avant, lequel libèrerait ainsi l'ossement ou l'objet qui ...

S'appuyant à la grille comme s'il voulait faire corps avec elle, le pèlerin entêté força encore : il en devenait cramoisi, ses doigts tremblaient de plus en plus fort, son bras était douloureux et dur telle une bûche, une pique avait réussi à l'atteindre au genou, mais il essayait, et essayait encore ...


Une petite toux sèche l'alerta.

Il se figea dans la position où il se trouvait et pour le coup, ses doigts cessèrent de s'agiter vainement.

- "Aucun bras d'homme, de ceux que Dieu créa, en tous cas, n'est assez long pour atteindre le reliquaire," fit une voix engourdie. "Ce fut très longuement et doctement pensé, voici dix années ..."

Toujours pétrifié dans sa position inconfortable, Déodat se sentit perdu. La sueur de l'angoisse se mit à dégouliner le long de son corps, sous la robe, dans le cou, sur les yeux. Qui parlait ? Il n'avait pas vu frère Gabriel [le gardien]. Il n'avait vu personne. Dieu ? ... [...]

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" Ah ! Frère Anselme ! Approchez, je vous en prie..." fit l'abbé, tandis qu'Abdon enfonçait un peu plus sa tête dans ses épaules.

Anselme vint derrière Abdon, s'arrêta, et lâcha un soupir excédé. Le gros moine eut confirmation de son pressentiment: il n'avait pas vu le regard pointu que le frère herboriste venait de lui décocher, mais il entendit le soupir...

Un sifflement de serpent, songea-t-il...

L'abbé regarda Abdon qui torturait de plus belle la gaine de son couteau. " Onze années, frère Abdon ! Des milliers de journées passées parmi nous, et presque autant de catastrophes ! " s'écria-t-il avant d'enchaîner sur un ton faussement suppliant: " Etes-vous ici pour nous faire vivre le Purgatoire sur terre ? "

Abdon releva les yeux vers l'abbé, impressionné par cette drôle d'idée, et les rabaissa aussitôt.

" Nous avons connu le Paradis, néanmoins ", lâcha Anselme, mauvais, " dix jours où il n'eut point à s'accuser de ne s'être pas levé au son de la cloche ! Dix jours où la fièvre le cloua sur sa paillasse ! "

L'abbé haussa les épaules et désigna Abdon.

" Mais depuis, rien ! Pas même un refroidissement ! Il possède la santé d'un ours des montagnes ! " dit-il, sincèrement attristé, avant de hurler soudain, provoquant un mouvement de recul de frère Abdon: " Jamais malade, l'ours des montagnes ! " Là-dessus, excédé, il rejoignit son siège et s'y laissa tomber en lâchant un grognement. Redressant le buste, il déposa doucement ses mains sur les accoudoirs. Il regarda vers les fenêtres du cloître où les marteaux frappaient en cadence. Il revint enfin à Abdon: " Vous aiderez le frère herboriste à réparer les dégâts que vous avez causés, et..." Il s'interrompit en remarquant Anselme, derrière le gros moine, qui faisait désespérément des gestes de dénégation, préférant éviter, à l'évidence, que frère Abdon revînt s'occuper de jardinage. " J'ai dit ! " trancha pourtant sèchement l'abbé.
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