La dissidence des cancrelats

L'homme veut deux choses : le danger et le jeu.
C'est pourquoi il veut la femme, le jouet le plus dangereux.

Sorensen aurait aimé filer droit comme un Panzer dans les entrailles ténébreuses du Dédale. Hélas, sa blessure qui continue inexorablement de baver, ralentit grandement nôtre progression en son sein. Fier, Il ne se plaint jamais, mais les esquisses furtives et grimaçantes que j’aperçois parfois au coin de ses lèvres trahissent sa douleur. Tout en éclairant et marchant devant lui, je me dis qu’un homme qui n’arrive pas à mieux dissimuler les quelques résidus de contorsions d’une bouche devenue trop claire est un homme en proie à une vive-madame-souffrance

la plainte solitaire d’un vent mauvais s’engouffre pour hurler toute sa rage dans le hall. Les feuilles de la réception virevoltent violemment autour de nous et ne tardent pas à se mêler au renfort de celles du jardin jusqu'au milieu des sièges de l'immense pièce. Elles s’élèvent jusqu'au firmament des projecteurs, renvoyant la dominatrice et puissante lumière de façon stroboscopique. Évidemment, pour nous, simples mortels, c'est magnifique.

« - Ma miséricorde prime toujours sur ma colère. Je condamne le crime, jamais le criminel. Allons au diable nos enfantillages, Brebis ! Oublions tout ceci, Voulez-vous ? Une chance pour vous que je sois cet honnête homme, modeste fruit tombé de l’arbre droit de l’intégrité après une longue et méthodique éducation.
 -  … »

Enfin, lorsque mon vil et viril Sorensen a refermé si magnifiquement la porte du dernier wagon visité, j’ai eu l’irrépressible envie d’y glisser ILLICO PRESTO ma petite tête de maboule afin qu’elle pète aussi vite qu’un masochiste grain de blé noir devenu pop-corn-dément. 

Ayant Judicieusement choisi de me murer dans un puissant silence dans le premier temps de ma subtile défense, je respecte scrupuleusement ma stratégie et reste totalement muet. Classique et lâche attitude, certes. Pourtant, cette cruelle condition s'est avérée bien souvent efficace dans l'Histoire faxe à l'adversité. Qui ne saurait se souvenir du triomphe dans l'audiovisuel de ces pauvres Charlie Chaplin et Buster Keaton malgré l'injuste maladie?

Ils jouent tous à Dieu. Mal adaptés, maîtrisant peu leur vie, ils se jurent d’y parvenir à travers d’obéissantes et rassurantes écritures.
Naïvement, ils pensent avoir trouvé là, l’ultime refuge face à la férocité du monde. Car tout est menace. Ils se convainquent : « Ici, tout sera ordonné, sécurisé selon ma volonté. »
Evidemment, la séquence créatrice est éphémère et la forteresse de papier se révèle bien vite être de pacotille tant elle est un triste leurre. Quel que soit notre élan, la vitesse de notre fuite en avant, implacable, le cruel principe de réalité nous rattrape tous une fois la plume posée.

"Ils jouent tous à Dieu. Mal adaptés, maîtrisant peu leur vie, ils se jurent d’y parvenir à travers d’obéissantes et rassurantes écritures. Naïvement, ils pensent avoir trouvé là, l’ultime refuge face à la férocité du monde. Car tout est menace. Ils se convainquent : « Ici, tout sera ordonné, sécurisé selon ma volonté. » Évidement, la séquence créatrice est éphémère et la forteresse de papier se révèle bien vite être de pacotille tant elle est un triste leurre. Quel que soit notre élan, la vitesse de notre fuite en avant, implacable, le cruel principe de réalité nous rattrape tous une fois la plume posée."

"J'aime ces moments, ces petites choses qui agissent sur l'inconscient collectif et nous illusionnent confortablement d'un sentiment de sécurité."

« la plainte solitaire d'un vent mauvais s'engouffre pour hurler toute sa rage dans le hall. Les feuilles de la réception virevoltent violemment autour de nous et ne tardent pas à se mêler au renfort de celles du jardin jusqu'au milieu des sièges de l'immense pièce. Elles s'élèvent jusqu'au firmament des projecteurs, renvoyant la dominatrice et puissante lumière de façon stroboscopique. Évidemment, pour nous, simples mortels, c'est magnifique. »