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Cela fait longtemps que je ne passe plus qu'en coup de vent par ici, juste pour lire ou répondre à quelques commentaires. J'ai perdu l'habitude quotidienne de venir consulter mon fil d'actualité. J'ai pourtant beaucoup de temps depuis la réponse négative du CRFPA le 20 octobre, dont j'ai raté les écrits pour un 8 à la note de synthèse.

Un coup dur, je ne vous le cache pas, des centaines d'heures de travail pour un résultat décevant. Moralement ce n'était donc pas trop ça, et niveau lecture, le calme plat. Il aura fallu une masse critique et une coupure de courant de plusieurs heures en Bretagne pour que je décide de me plonger dans un roman : "Miska" d'Eva Martin.

Autant vous dire que j'espère que ce roman se vendra bien, car il m'a plu, beaucoup plu même. J'ai tout simplement adoré ce one-shot de fantasy français, dont j'ai dévoré la seconde moitié le temps d'une soirée, en ne le reposant qu'une fois la dernière page tournée et ma curiosité assouvie à 1h du matin passée. Dire que j'ai été embarqué est donc un euphémisme. Cela fait des mois qu'une lecture ne m'avait pas tenu en haleine à ce point, et encore plus longtemps pour que l'une d'elles parvienne à me garder éveillé après 23h, une heure où je suis déjà bien souvent dans les bras de Morphée.

Il faut dire qu'avec cette magnifique couverture de Sébastien Annoni, j'étais déjà à moitié convaincu. C'est d'ailleurs celle-ci plus que son résumé qui m'a donné envie de découvrir ce roman. Des voiliers, un immense navire énigmatique sur des flots visiblement agités, voilà qui promettait voyages et aventures. Pour le voyage maritime, j'ai vite compris qu'il faudrait aller voir dans un autre roman, bien que quelques passages marquants se déroulent en mer, notamment au tout début du roman, mais cela n'est pas au coeur de l'intrigue en elle-même.
Pour l'aventure en revanche, j'ai été plus que servi. Il faut dire aussi que les quelques mots sur le marque-page du roman étaient des plus prometteurs : "Des bateaux volants, un système de magie original, des anti-héros attachants, de l'humour et du style."

La promesse est amplement remplie, ce qui ne m'a pas empêché d'être surpris lors de ma lecture. Je ne m'attendais pas à ce genre de récit, ni à la violence des premières pages. Eva Martin ne prend pas de gants et n'est pas tendre avec ses personnages. Elle donne d'ailleurs très rapidement la couleur avec une première partie assez glaçante. On n'est clairement pas dans un récit où tout va bien dans le meilleur des mondes, non, on est dans un récit où deux peuples aux cultures très différentes vont violemment se confronter. L'un est envahisseur, puissant par sa technologie et ses mages à la puissance démesurée, l'autre semble démuni, incapable de faire face et contraint de voir ses terres colonisées, sa culture et son mode de vie s'effacer.

Le capitaine Dacien, soldat, et sa petite troupe de compagnons Caldéciens vont pourtant jouer les trublions et résister à ce terrible envahisseur bien décidé à s'implanter. Ils vont fonder Miska, la résistance, Miska qui signifie "dégage" dans la langue de ces étrangers. En parallèle de cette petite troupe à laquelle on finit par s'attacher au fil des pages, on découvre Azalon, Kinoshs, le peuple tentant de coloniser la Caldécie, d'abord convaincu que les Caldéciens ne sont que quelques barbares sans culture qu'il convient de civiliser.

Inutile de vous dire que la rencontre entre les deux peuples est âpre et entraîne son lot de cadavres, face à des batailles qui certes ne manquent pas d'épique, mais n'en demeurent pas moins de véritables boucheries. Pourtant, loin de tomber dans un récit manichéen entre deux peuples, c'est une histoire toute en nuance que propose ici avec talent Eva Martin, où rien n'est tout blanc ou noir, mais dans des variations de gris. Aucun peuple n'est parfait, tous deux vont commettre des horreurs, mais tous deux vont aussi tenter, via certains de leurs représentants, de sortir de cette spirale infernale de la guerre et de ses horreurs. D'aller au-delà des a priori, du désir de vengeance, avec la volonté de parvenir à une entente qui serait profitable pour tous.

Totalement captivant, touchant, parfois triste autant qu'il peut être violent, "Miska" est un formidable roman de fantasy qui ne m'aura pas laissé indifférent. Avec son intrigue haletante, des personnages haut en couleurs que l'on prend plaisir à suivre et des thématiques fortes, c'est un premier roman qui a tout pour plaire aux amateurs ou passionnés de fantasy. C'est un premier roman très réussi qui, je l'espère, sera suivi de plusieurs autres romans de l'autrice.

Merci à Babelio et aux éditions Critic pour cette très belle découverte.

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Tout commence par des rumeurs. D'inquiétantes rumeurs.
D'immenses navires auraient été repéré au large.
Des navires d'un genre inconnu et qui préoccupent de plus en plus les autorités de Caldécie.
Pour tirer les choses au clair, le capitaine Dacien et sa troupe sont missionnés avec pas moins de quatre navires amiraux.
Mais voilà que la rencontre tourne à l'affrontement et que les marins des Longues Côtes découvrent que les nouveaux venus n'ont aucune intention de négocier. Dès lors, la capitale Assale se retrouve en première ligne et l'invasion de la fédération commence !
L'armée Kinosh peut-elle être vaincue malgré sa formidable avance technologique ? …Et si la réponse armée n'était pas la bonne ?
Voilà ce que vous propose de découvrir Miska, premier roman de fantasy signé par la française Eva Martin et publié par les éditions Critic en cette fin d'année !

Miska est un premier roman enthousiasmant et, pour tout dire, complètement addictif. le lecteur plonge dans un monde en plein bouleversement ou, devrait-on dire, un monde en pleine collision.
D'un côté, la fédération de Caldécie avec ses cinq états, Des Causses à la Nordie en passant par les Plaines de Mirra et, bien sûr, Les Longues Côtes et sa capitale Assale.
De l'autre, l'empire Kinosh qui traverse la mer avec une armée impressionnante et qui maitrise déjà la poudre et une forme de magie bien plus avancée qu'en Caldécie.
C'est l'histoire d'un choc entre deux civilisations radicalement différentes et qui, forcément, vont avoir bien du mal à se comprendre l'une l'autre.
Eva Martin écrit donc une fantasy entre résistance à l'envahisseur et réflexion sur le colonialisme, ou comment parvenir à réconcilier les peuples en évitant les massacres et les atrocités.
Pour se faire, la Française imagine des colons qui sont un melting-pot d'influence, faisant ainsi du peuple Kinosh une sorte d'archétype universel qui rappelle au lecteur notre propre histoire, des Croisades à la Conquête de l'Ouest en passant par la traite des Noirs.
On suivra ainsi deux points de vue : celui de Dacien, un capitaine Calcadien constamment tiraillé entre son devoir et sa morale, et Azalon, un technologue Kinosh qui doute grandement de ce que l'on raconte à propos de ce peuple de sauvage qui vit par-delà l'océan.
C'est donc l'occasion de croiser deux regards différents et de comprendre le point de vue de chacun au sujet de l'autre. Comment en arrive-t-on à avoir une perception erronée de tout un peuple ? Qui en profite ?
Pourquoi certaines situations poussent-elles à des actes intolérables ?
Eva Martin prend grand soin de nuancer son propos, à tenter de comprendre les deux partis et à montrer au lecteur qu'il ne s'agit jamais totalement d'un monde en noir et blanc. Qu'il existe un tas de niveaux de gris entre les deux. Que certains résistants peuvent devenir des monstres et que certains colons peuvent vouloir changer les choses. Ce qui, au fond, fait tout le sel ce roman bien plus malin qu'il ne le semblait de prime abord.

En explorant la civilisation Kinosh, aussi avancée sur les Caldéciens que les Européens sur les Amérindiens en leur temps, Eva Martin met en lumière le traitement différent des femmes, donnant l'occasion à l'une d'entre elle, Petite, de briser le plafond de verre et de se rendre compte de tout ce qui lui était jadis interdit. Miska devient un texte féministe qui montre à quel point le contact avec d'autres peuples, d'autres cultures, peut permettre de dénouer les choses et de faire avançer les combats.
Mais ce qui reste le plus intéressant dans Miska, c'est cette propension à aller au-delà des apparences pour comprendre les actes des uns et des autres. Que ce soit les actes de barbarie commis par Bérion et Ronn après avoir eux-mêmes été des victimes de l'envahisseur ou ceux des responsables Kinosh poussés par la famine et des dirigeants corrompus.
Personnage principal du roman, Dacien est un point d'ancrage parfait pour le lecteur, à la fois pendant la bataille mais aussi pendant les moments de doute. Dacien et ses compagnons, des jumeaux Loan et Ogar aux charmeurs — comprendre magiciens — Arnat et Ivold, forment une bande attachante qui n'est pas sans rappeler une certaine Compagnie Noire.
Pour les amateurs de fantasy, sachez que celle d'Eva Martin n'inclut pas de races étranges et exotiques, qu'elle a recourt à une certaine forme de magie (qu'on vous laisse le plaisir de découvrir) mais qu'elle semble surtout crédible jusqu'au bout, presque proto-historique. Ce qui la rend certainement d'autant plus accessible pour les novices…et attrayant pour les vétérans du genre. En vérité, l'univers est tellement intéressant, tellement maitrisé et foisonnant qu'on se prend à rêver à une suite pour explorer le reste du continent. Mais ceci…est une autre histoire !

Addictif et roublard, le premier roman d'Eva Martin saura conquérir les novices comme les vétérans, ceux qui aiment la fantasy avec de grandes batailles et ceux qui veulent des thématiques fortes n'oubliant jamais l'histoire en cours de route.
Miska est une réussite à la française qui va vous faire chavirer à coup sûr !
Lien : https://justaword.fr/miska-d..
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Premier roman publié par Eva Martin « Miska » nous entraîne en Caldécie, un continent relativement paisible mais en passe de connaître un bouleversement sans précédent. Voilà en effet plusieurs semaines que des marins signalent avoir aperçu aux larges des côtes un navire immense aux capacités technologiques clairement supérieures et avec lequel aucun contact n'a encore pu être établi. La mission échoue à un vétéran, Dacien, placé depuis des années à la tête d'une petite troupe de fidèles soldats qui vont s'embarquer sur la fine fleur de la marine locale pour tenter de percer le mystère de ce vaisseau. Et c'est là que tout part en vrille. Car le navire en question se révèle être en fait l'avant-garde d'une force d'invasion dotée d'une puissance de frappe inouïe et dont l'objectif n'est ni plus ni moins de soumettre une partie de la Caldécie afin de piller ses abondantes ressources. Très vite, les Kinoshs parviennent à occuper le territoire et imposent à la population un joug sévère qui va évidemment éveiller des velléités de résistance chez certains, parmi lesquels figurent évidemment le fameux capitaine Dacien et ses hommes. le roman se compose de différentes parties dont l'ambiance et le rythme varient considérablement. La première partie se révèle plutôt intéressante : on se familiarise doucement avec le fonctionnement de la fédération caldécienne et surtout avec cette petite troupe de soldats certes rapidement caractérisés mais surtout liés par un sentiment de camaraderie immédiatement communicatif. L'arrivée des Kinoshs et la mise en place d'un régime colonial impitoyable suscitent ensuite une grande curiosité qui s'accompagne malheureusement presque aussitôt d'une baisse de rythme assez significative. S'il serait exagéré de parler d'ennui, force est de constater que l'intérêt que l'on porte tant à l'intrigue qu'aux personnes s'étiole peu à peu, faute d'éléments de compréhension. On ignore en effet tout de ces envahisseurs pendant le premier bon tiers du roman, si bien qu'on ne dispose d'aucun indice sur leurs motivations, leur origine, ou leurs moeurs qui s'avèrent radicalement différentes de celles des Caldéciens. Ce manque d'information entraîne automatiquement une prise de distance qui, sans aller jusqu'au désintérêt, donne en tout cas naissance à une certaine lassitude.

Ce petit ventre-mou finit heureusement par prendre fin avec l'entrée en scène d'un autre protagoniste originaire cette fois du continent kinosh, et qui va nous aider à comprendre les tenants et les aboutissants de la présence de ses compatriotes en Caldécie. Un changement de point de vue bienvenue qui permet de remettre le récit sur les rails et de complexifier une intrigue qui est bien loin de se résumer à un affrontement manichéen entre « méchants envahisseurs » et « gentils colonisés », comme le début le laissait craindre. L'autrice nous livre ici une réflexion intéressante sur la colonisation à laquelle elle va astucieusement donner un tour différent de celui auquel se rattache notre imaginaire. En effet, la Caldécie, ce continent désormais occupé et pillé pour ses ressources, ressemble à s'y méprendre au territoire d'ordinaire non pas victime d'une politique impérialiste mais à son origine. Eva Martin décrit en effet une société s'apparentant à notre société occidentale à la fin du Moyen âge en terme d'évolution technologique, or cette inspiration aurait plutôt tendance à nous la représenter comme l'agresseur, et non l'agressée. L'empire kinosh, quant à lui, emprunte à de multiples influences, à la fois européennes et (surtout) asiatiques. La présence de sociétés spécialisées dans tel ou tel domaine scientifique n'est ainsi pas sans faire penser aux célèbres sociétés anglaises, toutes deux entendant pleinement profiter des conquêtes militaires de leur nation pour accroître le champ de leur connaissance géographique, botanique ou zoologique. La plupart des aspects de la culture kinosh évoqués ici renvoie cela dit essentiellement à la culture japonaise de l'époque moderne, qu'il s'agisse de la rigueur qui imprègne toute les conventions sociales (notamment en ce qui concerne les femmes), de la hiérarchie impériale, mais aussi de la mention de certaines pratiques culturelles ou martiales comme la présence de ninjas, de haikus ou encore de jardins zen. On éprouve ainsi presque plus d'intérêt à découvrir la culture de ces envahisseurs qu'à en apprendre sur celle dont sont pourtant originaires la plupart des protagonistes, cette dernière nous paraissant de toute façon rapidement assez familière. Ce renversement de notre imaginaire colonial, faisant d'une société d'inspiration occidentale le territoire colonisé et non colonisateur, est l'une des plus grandes réussites du roman car il permet de prendre du recul sur le phénomène et de le voir sous un jour, non pas nouveau (on connaît déjà bien les effets dévastateurs de l'impérialisme sur les autres continents), mais différent (la scène remarquablement dépeinte du « zoo humain » est à mon sens l'illustration parfaite de ce renversement).

Parmi les autres points positifs du roman, on peut également citer la volonté de l'autrice de ne pas réduire le conflit à une opposition purement manichéenne et à questionner le bien fondé de techniques de résistance violentes. Difficile de ne pas faire le lien avec ce qui se passe aujourd'hui dans une partie du monde. La résistance à un oppresseur justifie-t-il le recours à la violence contre des populations civils réduites au rang de potentielles victimes collatérales ? Si certains questionnaient encore la capacité de la fantasy à s'emparer de problématiques actuelles et à les étudier avec un autre regard, voilà un exemple assez édifiant. Des dissensions vont en effet très vite éclater entre les rebelles, certains étant partisans d'une lutte armée impitoyable, quand d'autres estiment que la fin ne justifie pas les moyens et refusent de renoncer à une résolution pacifiste. Pour porter ces questionnements hautement inflammables, l'autrice convoque une galerie de personnages attachants mais parfois un peu simplistes. Dacien est par exemple un protagoniste tout à fait sympathique mais qui manque de charisme et de profondeur, tandis que ses compagnons d'aventure, bien que tout à fait plaisants eux aussi, restent cantonnés tout au long du récit à un rôle très secondaire. Leurs profils n'en reste pas moins intéressants et j'ai beaucoup aimé le clin d'oeil un peu appuyé de l'autrice aux deux magiciens multipliant les taquineries qui n'est pas sans faire penser à l'emblématique duo Gobelin/Qu'un Oeil des « Annales de la compagnie noire ». Un mot, enfin, concernant la place des personnages féminins qui restent malheureusement très en retrait malgré la mise en valeur de l'une d'entre elle qui restera un cas relativement isolé. Cela est d'autant plus surprenant côté caldécien, où les femmes semblent jouir d'une plus grande liberté que dans la société kinosh, ce qui n'empêche pas leur quasi totale invisibilisation.

« Miska » est un premier roman réussi qui met en scène la rencontre de deux civilisations très différentes, le tout dans le contexte explosif d'une conquête coloniale. Les thématiques abordées sont très actuelles et sont évoquées avec astuce par Eva Martin qui parvient à éviter l'écueil du conflit manichéen et à doter son intrigue d'une complexité bienvenue. Quelques bémols demeurent toutefois, qu'il s'agisse d'une baisse de rythme constatée dans le deuxième tiers du roman, ainsi que du manque de profondeur global des personnages.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Bravant le gyre gigantesque et le ciel déchaîné, survolez les flots à bord de voiliers immenses et partez à la découverte de la première oeuvre fantastique de l'autrice française Eva Martin.


À travers les yeux de deux protagonistes que tout sépare pensons-nous, Dacien, capitaine Caldécien, et Azalon, technologue Kinosh, l'autrice nous offre une profonde réflexion sur le colonialisme et la compréhension interculturelle.
Plongeant le lecteur dans les complexités de la motivation humaine et abordant des thèmes de féminisme et de résistance dans un voyage ô combien d'actualité, sa plume nous raconte ces guerres qui changent les hommes, les conspirations, les colères et les soumissions : autant de serpents maladifs faisant leurs nids au coeur même des nations.



Quand des étrangers dont nous ne savons strictement rien referment le poing sur notre cité, répondez-vous présent à l'appel de ce grondement sauvage, cet appel sans visage et sans gloire, cette inscription dérisoire du nom de Miska ?
Les états d'âme ne faisant pas le poids face à la réalité, le temps d'une rébellion silencieuse est révolu, laissant place au ralliement et à la résistance.



Quand un peuple païen et cannibale se trouve de l'autre côté de l'océan, devons-nous leur apporter les préceptes du Père et la sagesse de la Dame ?
En tant que peuple élu, faisons preuve de bonté envers ces inconnus sans foi ni loi, ces sauvages aux pieds boueux et à l'esprit malsain. Mensonge d'état.



"Miska" est un premier écrit de fantasy parfaitement maitrisé, réussite à la française, mais plus que tout un appel à l'espoir et à la compréhension.


Un appel aux battements réguliers : cinq coups.
Cinq coups qui se font entendre, cris de ralliement assourdissants.


Aujourd'hui est venu le temps d'affronter un danger menaçant les hommes de bien.
Aujourd'hui, mes amis, est le jour où vous devrez défendre votre famille. Vos amis. Votre pays. Votre liberté.
Pour que nos deux peuples se tiennent la main, apprennent l'un de l'autre, et qu'une paix, si fragile soit-elle, puisse éclore des ruines encore fumantes de notre patrie.

Je suis Miska. Nous sommes tous Miska. Nous sommes la résistance.
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J'aime pas les trolls, J'aime pas les farfadets, j'aime pas les dolmens, j'aime moyen les magiciens et les bouquins d'aventures. Mon kiff à moi c'est plutôt les revues techniques les modes d'emplois et pourtant...
Quand un pote à moi a pourri mon apéro de fin de semaine en déblatérant sur ce bouquin qu'il avait trouvé si bien et qu'il l'a laissé sur la table du salon, j'ai serré les dents et j'ai rien dit.
Quand ma nana la lu et m'en a fait l'article , là encore j'ai tenu bon. Et pis pof, je ne sais pas pourquoi, je l'ai ouvert et je l'ai mangé en moins d'une semaine et me voilà, moi qui n'avait pas lu ce genre de livre depuis mon adolescence, en train de le conseiller à mes collègues de boulot et à faire une critique sur un site internet. Il est bien, il est vachement bien ce livre. Quelle déception de découvrir que c'était un premier bouquin parce que je vais devoir attendre pour lire encore cet auteur. Si il y a une suite, un spin off je prends! Si il vous reste des nouvelles de jeunesse dans un tiroir madame Martin je prends aussi. Et s'il vous prend l'idée d'écrire un mode d'emploi, hé bien, pourquoi pas.

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Miska ⛵ d' Eva Martin aux éditions CRITIC

Le capitaine Dacien et sa petite troupe de soldats coulent une vie plutôt tranquille en Caldécie, quand leur pays se voit assaillit par un envahisseur venu de par delà le maelström : le peuple Kinosh. Arrivés sur des bateaux volant au dessus des vagues, ils semblent pourvus d'une technologie inconnue des caldéciens. Refusant de céder a cet envahisseur, Dacien et ses hommes vont se liguer et instaurer la résistance contre les Kinoshs.

J'ai d'abord complètement flashé sur la couverture de Miska, l'illustration de Sébastien Annoni est magnifique et donne vraiment envie de lire ce récit de fantasy.
Contant le choc de la rencontre entre deux civilisations totalement différentes, le récit se divise entre les deux points de vue de Dacien le capitaine Caldécien vieillissant, et d'Azalon, le technologue kinoshe.
Le récit est particulièrement intense, on ne s'ennuie pas le moins du monde tout au long de ces 500 pages. Certains passages sont assez durs (guerre oblige). Les protagonistes sont profondément humains et attachants. le choc culturel entre ces deux peuples, qui ont chacun qualités et défauts, est particulièrement intéressant. le système de magie est plutôt original. Les thèmes abordés sont totalement d'actualité.
Et tout cela dans un tout premier roman à la plume fluide et efficace !
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Grâce à une masse critique, j'ai pu découvrir non seulement la plume d'Eva Martin, mais aussi le travail éditorial de Critic.
En ce qui concerne l'édition, premier bon point : le livre est imprimé en France. Aussi, la couverture est belle, la mise en page classique mais efficace. La quatrième de couverture me semble peut-être un peu chargée, mais ce n'est qu'un détail. Je n'ai relevé que deux coquilles durant ma lecture, et rien que ça c'est un très bon point.

En ce qui concerne le texte, je dois avouer que la couverture et le résumé au dos m'ont induit en erreur : en voyant des bateaux en illustration et en isant que le héros est certain "Capitaine Dacien", je m'attendais à une aventure en haute mer, avec des pirates, des batailles navales... Sur ce point, il y a bien quelques voyages en bateaux, mais ce n'est clairement pas le coeur du texte !
Aussi, je suis souvent bien peu convaincue par les préfaces, puisque la plupart du temps elles ne consistent qu'à présenter d'une manière dithyrambique l'ouvrage, tout en trouvant le moyen de gâcher l'histoire. Ici, ça passe, je l'ai lu sans avoir l'impression qu'elle me survendait trop le texte.

Pour autant, j'ai adoré ce livre, passée la surprise de me plonger dans un récit qui n'avait rien à voir avec ce que j'imaginais ! Ici, l'histoire raconte le choc de deux civilisations, avec un peuple envahisseur qui possède une technologie forte et des mages en pleine possession de leurs pouvoirs, contre un peuple démuni technologiquement, qui subit de plein fouet la violence de la colonisation. Avec une galerie de personnages variés finement décrits, une violence justement dosée sans jamais tomber dans la surenchère de gore, des enjeux politiques et économiques expliqués d'une manière qui n'alourdit pas le texte, l'ensemble se lit très bien. L'univers propose une idée de la magie qui est originale.

La manière d'écrire de l'auteure est bien travaillée et très agréable à lire, tout en nuance, avec de nombreux petits détails qui rendent l'ensemble cohérent et facile à imaginer. Les descriptions sont bien imagées, les émotions des personnages sont plausibles et touchantes, l'univers est très complet et bien pensé. Les différents points de vue offrent un récit bien loin des clichés manichéens.

En bref, j'ai passé un excellent moment de lecture, et j'ai très hâte de voir ce que l'auteure écrira ensuite, si tout est du même niveau que Miska, ça promets de très chouettes moments !
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Un premier roman sympathique et qui pousse donc à l'indulgence, mais qui n'a rien d'une claque. Les thématiques développées sont celles à la mode depuis bientôt 10 ans maintenant et le style est parfois peu "naturel", je songe surtout aux dialogues qui m'ont souvent paru chercher à forcer le trait.
Mais l'histoire est maligne et on peut aussi fermer les yeux sur quelques longueurs.
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Avouez que cette couverture de Sébastien Annoni, en plus d'être belle avec ses couleurs qui pètent, interpelle beaucoup. Mais qu'est donc ce beau mais monstrueux bateau qui semble voler là ? Et puis on lit le pitch et... oui, c'est confirmé, ce bateau vole ! Vous rajoutez à cela que c'est un one-shot de fantasy, et hop, il n'en fallait pas plus pour que je plonge.

Mais il faut quand même que je vous avoue une chose bizarre, ce titre m'a pourri mon début de lecture ! À chaque fois que j'empoignais mon livre, Miska se transformait en Mirza et j'avais cette foutue chanson en tête 😠 ! Et cela a duré jusqu'à ce que j'apprenne enfin la signification de ce mot. Mais ne comptez pas sur moi pour vous vendre la mèche ! 😁

Dès le premier chapitre Eva Martin donne le ton et il est plutôt rugueux, violent. Des envahisseurs se pointent, avec une technologie bien supérieure aux autochtones, en tout. Leurs voiliers déjà ont été capables de franchir le maelström de l'est. Supérieurs également en armement et en agressions magiques grâce à une poignée de mages surpuissants.

Le capitaine Dacien et sa troupe participent à la défense d'Assale, la capitale, où les navires caldéciens sont proprement coulés, puis le port et la partie de la ville attenante bombardée, brûlée. C'est l'hécatombe, la débandade. Et les étrangers débarquent, envahissent, soumettent et font la loi. Dacien prend la tête de la résistance, dans l'ombre et appelle tout naturellement son groupuscule "Miska"... et non, je ne vous dirai toujours pas la signification de ce mot ! Plus qu'une solution : le lire !
La suite sur le blog ;)
Lien : https://www.bookenstock.fr/2..
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Une des meilleures fantaisie qui m'est été donné de lire !
Ce n'est que mon avis bien sûr mais ce livre coche exactement toute les cases de se que j'adore dans un bouquin et je ne pense pas être le seul avec ce genre de goût.
Mais je vais m'expliquer en plusieurs points :

- Un rythme rapide et extrêmement bien maîtrisé, jamais aucune ligne n'était de trop, les descriptions étaient courtes mais restaient sur l'essentiel et l'émotionnel. Jamais on ne s'ennuie, c'est une des premières fois ou je tournait les pages sans m'en rendre compte. Je sens la lecture et relecture de l'autrice pour épuré repositionner et réformer à la perfection chaque scène !
- Une histoire plein de nuance de gris, plein de mystère intriguant, de tragédie, de mauvais choix mais ultimement d'espoirs.
- Tout les personnages sont super bien construit, le personage principal est attachant au possible, toute les péripétie son déclenchées par des choix et ça c'est vraiment agréable (par rapport à des personnages passifs). Les "méchants" sont humanisé sans être exusé, franchement un régal !
- Chaque peuple a une culture et une histoire organique, pas nécessairement hyper détaillé, comme dans d'autre bouquin, mais l'autrice nous donne assez de détails pour qu'on puisse aisaisement remplir les troues.
- Et sur ce point, qui pour ma part est le plus gros point positif, l'autrice laisse beaucoup plus la place au lecteur pour imaginer les scènes, on nous dit pas la couleur de la chaussée ou la dentition du barman, ça rend le tout si fluide et si facile a rentrer dedans.

Alors après tout cela est mon goût personnel, j'imagine que certain préféreront des descriptions plus longues et détaillées, un rythme plus lent mais pour moi ce livre est la perfection en terme de story telling !
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