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Critique de OverTheMoonWithBooks


Motherfucker a pour sous-titre : "Au sein du mouvement des Black Panthers". Mais cette bande dessinée parle des "conditions" qui ont rendu possible le succès des Black Panthers plus que des Black Panthers elles-mêmes.

Motherfucker s'inscrit dans un diptyque que Sylvain Ricard a voulu faire sur les Etats-Unis. La première partie étant Kuklos, une bande dessinée qui nous parlait de l'adhésion d'un jeune blanc sudiste au Ku Klux Klan.
Dans Motherfucker, le graphisme en noir et blanc de Guillaume Martinez est précis (surtout lorsqu'il s'agit des expressions du visage), comme dans un film noir.

Cette fois, l'histoire est racontée du point de vue d'un Noir, Vermont Washington. Vermont est un militant au parti des Black Panthers, ce qui déplaît fortement à Jefferson, son père, chez qui il habite avec sa femme et sa fille. La bande dessinée s'ouvre sur un rapide historique de le parcours de la famille de Vermont. Un parcours tragiquement classique : sa famille a émigré vers le Nord du pays après que son grand-père (dont il a hérité le nom) fut lynché par le KKK.
Dès ce moment-là, l'opposition entre Vermont qui lutte pour ses idéaux et son père qui adopte une attitude plus soumise par peur du pire - et noie cette insatisfaction dans l'alcool - entre en scène.

Chaque "chapitre" est construit autour d'un des points du manifeste des Black Panthers - voir quatrième de couverture.
Avec cette histoire que l'on pourrait qualifiée de "banale" (dans le sens où de tels scénarios étaient sans doute très courants), on est bien loin de l'image révoltée du célèbre Malcolm X. Ici, les personnages luttent pour leur dignité et pour le respect de leurs droits. Malheureusement pour eux, les abus sont toujours fréquents. Ces quelques scènes permettront à beaucoup de lecteurs de comprendre comment un parti avec une idéologie communiste a pu réunir autant d'adhérents dans un pays comme les Etats-Unis (et pendant la Guerre Froide!).

Avec cet opus, on se rappellera que les Etats-Unis n'ont pas toujours été le pays des rêves qu'Hollywood veut bien nous vendre. Ceci dit, on aurait pu faire le même constat avec les Amérindiens…

Pour conclure, je citerai la dédicace que l'auteur a fait mon exemplaire : " Ce grand moment historique où les Etats-Unis d'Amérique auraient pu devenir une vraie nation humaniste… Raté! "
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