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Critique de s_videau
Hakan Marty témoigne de son enfance et adolescence d'enfant placé par l'ASE (Aide Sociale à l'Enfance) dans une famille d'accueil. Cette demande vient de sa propre mère qui ne pouvait pas l'élever dans des conditions dignes et qui pensait que cette situation ne serait que temporaire.
La première partie du témoignage s'appuie sur les rapports de l'ASE afin de reconstituer l'enfance d'Hakan, dès son plus jeune âge, car il était trop petit à cette époque pour avoir des souvenirs. Puis il y rajoute ses propres souvenirs, dans cette famille d'accueil où il va subir de la maltraitance. Mais quand on n'a que cette référence familiale et cette peur chevillée au corps de ne pas être aimé, comment se rendre compte, en étant enfant, que certaines situations qu'il vit ne sont pas normales ? Puis, suite à la longue maladie de sa "Tata", il va vivre son adolescence dans un foyer où il va découvrir plus de liberté, à son plus grand étonnement, et prendre peu à peu conscience qu'une partie de ce qu'il a vécu en famille étaient des mauvais traitements. Enfin, soutenu par ses éducateur, il va découvrir sa vocation et tout mettre en oeuvre pour devenir lui-même éducateur et faire bouger les choses de l'intérieur.
Ce témoignage est un témoignage coup de poing. Et paradoxalement, malgré les mauvais traitements, il est écrit sans haine, avec beaucoup d'amour envers cette famille qui l'a élevé. Il pointe aussi du doigt les dysfonctionnements des organismes de la protection de l'enfance. Peu de moyens, donc des contrôles trop espacés. Sans compter l'emprise de l'adulte sur l'enfant, jouant sur le chantage affectif : s'il parle des punitions aux inspecteurs de l'ASE, ils leur sera enlevé. Dans ces conditions, il est extrêmement difficile pour un enfant de se construire. Déjà fragilisé par l'abandon maternel, le manque de confiance en soi est un très lourd fardeau, entretenu par les privations et les injustices. On peut dire qu'Hakan Marty est un miraculé. La chance qu'il a eu c'est de pouvoir sortir de cette famille d'accueil et surtout d'avoir rencontré sur son parcours des éducateurs motivés et présents qui l'ont épaulé et poussé à sa réussite scolaire et à l'apprentissage de l'indépendance.
Ce document est d'autant plus fort qu'il n'utilise aucun artifice. Seuls les faits sont exposés. le ressenti d'Hakan est bien sûr décrit, mais sans tomber dans le pathos. Il est plutôt analysé et retranscrit avec le regard biaisé de l'innocence enfantine qui pense que ce qu'il vit est normal (alors qu'en fait, non) jusqu'à l'adolescence où il va découvrir le fonctionnement d'autres familles (celles de ses amis) ainsi que celui du foyer, et commencer à s'interroger sur sa famille d'accueil.
Bref, un livre édifiant qui expose les faits et dysfonctionnement pour faire réagir et commencer à faire bouger les lignes pour que la protection de l'enfance soit réellement efficace et humaine, plutôt qu'une machine administrative qui traite des dossiers.
La première partie du témoignage s'appuie sur les rapports de l'ASE afin de reconstituer l'enfance d'Hakan, dès son plus jeune âge, car il était trop petit à cette époque pour avoir des souvenirs. Puis il y rajoute ses propres souvenirs, dans cette famille d'accueil où il va subir de la maltraitance. Mais quand on n'a que cette référence familiale et cette peur chevillée au corps de ne pas être aimé, comment se rendre compte, en étant enfant, que certaines situations qu'il vit ne sont pas normales ? Puis, suite à la longue maladie de sa "Tata", il va vivre son adolescence dans un foyer où il va découvrir plus de liberté, à son plus grand étonnement, et prendre peu à peu conscience qu'une partie de ce qu'il a vécu en famille étaient des mauvais traitements. Enfin, soutenu par ses éducateur, il va découvrir sa vocation et tout mettre en oeuvre pour devenir lui-même éducateur et faire bouger les choses de l'intérieur.
Ce témoignage est un témoignage coup de poing. Et paradoxalement, malgré les mauvais traitements, il est écrit sans haine, avec beaucoup d'amour envers cette famille qui l'a élevé. Il pointe aussi du doigt les dysfonctionnements des organismes de la protection de l'enfance. Peu de moyens, donc des contrôles trop espacés. Sans compter l'emprise de l'adulte sur l'enfant, jouant sur le chantage affectif : s'il parle des punitions aux inspecteurs de l'ASE, ils leur sera enlevé. Dans ces conditions, il est extrêmement difficile pour un enfant de se construire. Déjà fragilisé par l'abandon maternel, le manque de confiance en soi est un très lourd fardeau, entretenu par les privations et les injustices. On peut dire qu'Hakan Marty est un miraculé. La chance qu'il a eu c'est de pouvoir sortir de cette famille d'accueil et surtout d'avoir rencontré sur son parcours des éducateurs motivés et présents qui l'ont épaulé et poussé à sa réussite scolaire et à l'apprentissage de l'indépendance.
Ce document est d'autant plus fort qu'il n'utilise aucun artifice. Seuls les faits sont exposés. le ressenti d'Hakan est bien sûr décrit, mais sans tomber dans le pathos. Il est plutôt analysé et retranscrit avec le regard biaisé de l'innocence enfantine qui pense que ce qu'il vit est normal (alors qu'en fait, non) jusqu'à l'adolescence où il va découvrir le fonctionnement d'autres familles (celles de ses amis) ainsi que celui du foyer, et commencer à s'interroger sur sa famille d'accueil.
Bref, un livre édifiant qui expose les faits et dysfonctionnement pour faire réagir et commencer à faire bouger les lignes pour que la protection de l'enfance soit réellement efficace et humaine, plutôt qu'une machine administrative qui traite des dossiers.
