AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Verdorie


C'est Moebius qui, en 1991, à fait découvrir Suehiro Maruo aux lecteurs français en publiant quelques planches de ce mangaka dans un HS de la revue "À Suivre".
Maruo est le maître incontesté (et admiré au Japon) du manga underground et de l'ero-guro : un mouvement artistique japonais qui a vu le jour dans les années 1920, entremêlant érotisme, grotesque et morbidité.

Dans ce recueil de quatre histoires, Maruo expose son univers, composé de déchéance, déviances (comportementales), malfaisance, cruauté, et surtout de souffrance. Or il arrive, souvent, et en même temps, à édulcorer ces mondes (d'avant-guerre) par un certain sens -particulier- de l'humour noir.
Chez Maruo, l'horreur et l'ép(r)ouvante ne sont guère "fantastiques" mais se manifestent dans les situations du quotidien : misère de la pauvreté, sexe, cupidité, relations homme-femme et parents-enfants (comme dans "Kogané-Mochi : les gâteaux de riz de la fortune" et dans "Pauvre grande soeur"...mon préféré...)... ou encore dans les liens dépravants entre frère et soeur avec le récit "L'Enfer en bouteille" (adaptation d'une nouvelle de Kyûsaku Yumeno, publiée en 1928).

L'auteur se dit influencé (e.a.) par l'expressionnisme allemand et le surréalisme. Avec un clin d'oeil à Dali, cette attirance est surtout perceptible dans "La Tentation de Saint Antoine", nouvelle également plus égrillarde en comparaison aux trois autres.

Impossible de se soustraire à la fascination qui opère dans ce manga déconcertant, le regard reste tout autant captivé par les épures magistraux d'un réalisme fort et intense, aux traits fins et tranchés.
Commenter  J’apprécie          320



Ont apprécié cette critique (28)voir plus




{* *}