Citations sur Le Capital (8)
La facilité même du [travail aidé par la machine] devient une torture en ce sens que la machine ne délivre pas l'ouvrier du travail, mais dépouille le travail de son intérêt.
(Section IV, Chapitre 15 « Le machinisme et la grande industrie », p. 114)
Dans l'agriculture moderne, de même que dans l'industrie des villes, l'accroissement de productivité et le rendement supérieur du travail s'achètent au prix de la destruction et du tarissement de la force de travail. En outre, chaque progrès de l'agriculture capitaliste est un progrès non seulement dans l'art d'exploiter le travailleur, mais encore dans l'art de dépouiller le sol ; chaque progrès dans l'art d'accroître sa fertilité pour un temps, un progrès dans la ruine de ses sources durables de fertilité.
(Section IV, Chapitre 15 « Le machinisme et la grande industrie », p. 209)
[L'auteur dénonce la déclaration d'un membre du Parlement parue dans le journal Times.]
Il ne s'agit plus seulement de réduire les salaires anglais au niveaux de ceux de l'Europe continentale, mais de faire descendre, dans un avenir plus ou moins prochain, le niveau européen au niveau chinois.
(Section VII, Chapitre 24 « La transformation de la plus-value en capital », p. 44)
Le capital ne s'inquiète point de la durée de la force de travail. Ce qui l'intéresse uniquement, c'est le maximum qui peut en être dépensé dans une journée. Et il atteint son but en abrégeant la vie du travailleur, de même qu'un agriculteur avide obtient de son sol un plus fort rendement en épuisant sa fertilité.
(Section III, Chapitre 10 « La journée de travail », p. 249)
[…] La nature spéciale de la marchandise vendue exige que sa consommation par l'acheteur ne soit pas illimitée, et le travailleur soutient son droit comme vendeur quand il veut restreindre la journée de travail à une durée normalement déterminée. Il y a donc ici une antinomie, droit contre droit, tous deux portent le sceau de la loi qui règle l'échange des marchandises. Entre deux droits égaux qui décide ? La Force. Voilà pourquoi la réglementation de la journée de travail se présente dans l'histoire de la production capitaliste comme une lutte séculaire pour les limites de la journée de travail, lutte entre le capitaliste, c'est-à-dire la classe capitaliste, et le travailleur, c'est-à-dire la classe ouvrière.
(Section III, Chapitre 10 « La journée de travail », p. 215)
L'utilisation de la force de travail, c'est le travail.
[…] On ne s'étonnera pas que, suivant le témoignage unanime des [auteurs d'un rapport officiels sur la situation des salariés agricoles irlandais], un sombre mécontentement pénètre les rangs de cette classe, qu'elle regrette le passé, déteste le présent, ne voie aucune chance de salut dans l'avenir, "se prête aux mauvaises influences des démagogues", et soit possédée de l'idée fixe d'émigrer en Amérique.
(Section VII, Chapitre 25 « La loi générale de l'accumulation capitaliste », p. 180)
Dans toute affaire de spéculation, chacun sait que la débâcle vendra un jour, mais chacun espère qu'elle emportera son voisin après qu'il aura lui-même recueilli la pluie d'or au passage et l'aura mise en sûreté. Après moi le déluge ! Telle est la devise de tout capitaliste et de toute nation capitaliste. Le capital ne s'inquiète donc point de la santé et de la durée de la vie du travailleur, s'il n'y est pas contraint par la société.
(Section III, Chapitre 10 « La journée de travail », p. 253)