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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Belle histoire que celle d'Anton Torvath, tzigane et dresseur de chevaux. Alain Mascaro nous conte la vie de ce "fils du vent" qui aura connu les horreurs de ce début de 20 ème siècle.
J'ai beaucoup apprécié la langue sculptée avec un grand art par l'auteur de ce premier roman. L' ouvrage fut sélectionné pour l'édition 2022 du festival "Premiers Romans" à Laval, en Mayenne. Mais ce n'est qu'aujourd'hui que je le découvre grâce à une mise en valeur dans la bibliothèque de la ville.

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Fait partie de la sélection pour le Prix des Lecteurs du Val de Sully (3/6)

Un roman qui transpire l'émotion à chaque page, presque à chaque mot…

Anton, jeune adolescent tzigane vit dans sa famille. Celle-ci possède un cirque et déambule lentement par monts et par vaux pour donner des représentations. Mais, le public se fait plus rare. La guerre menace.

La famille remonte vers la Pologne pour se mettre à l'abri. Alors qu'Anton est en forêt, ses parents sont emmenés par les soldats allemands dans le ghetto de Lodz (Pologne). Anton décide de les rejoindre…

Ce livre sans chapitre peut se découper en trois parties. Insouciance, Enfer et enfin Renaissance.

« Tout commença dans la steppe, dans le cercle des regards qui crépitaient avec le feu de camp. »
Cette phrase qui commence le roman donne immédiatement une ambiance bucolique. On ressent les liens très forts qui unissent cette famille qui vivent dans les traditions tziganes.
Sans tomber dans une routine, l'auteur nous fait vivre le quotidien de nos personnages.

« Le lendemain, Hitler entrait triomphalement dans Vienne. »

Par cette phrase, l'auteur change l'ambiance et va planter un nouveau décor. Par des descriptions très dures, on vivra des moments indicibles qui m'ont glacé.
C'est l'Enfer.

« Jamais il ne put dire ce qu'il avait vu ce jour-là dans les yeux du garçon, ce qu'il avait reconnu derrière ces traits effacés par la maigreur et l'épuisement, mais le fait est qu'il prit une décision immédiate, sans appel : il fallait soustraire ce mort-vivant aux enfers, sur le champs. »

L'auteur ouvre la porte de la Renaissance.
L'ambiance est plus chaleureuse, les couleurs des descriptions sont plus chaudes.
Le texte est émaillé d'expressions tziganes, yiddish ce qui donne une vraie authenticité.
Quelque soit la partie du roman, les mots sont bien choisis et le style est fluide.

Bien sûr, je me suis attaché à tous les personnages. J'ai tremblé durant toutes les pages en Enfer et j'ai jubilé lors de leur Renaissance.

Vous l'aurez compris, je vous encourage à lire cette histoire.
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Anton naît entre-deux-guerres, dans le cirque tzigane des Torvath. Même si à cette époque, le monde a déjà changé, il n'est pas complètement enfermé derrière des frontières. Les tziganes peuvent encore circuler, incarnant toujours un idéal de liberté. Mais les signes funestes s'accumulent. Bientôt les tziganes sont parqués dans des ghettos voisins de ceux des Juifs, livrés à la malnutrition, aux maladies et aux sévices des SS...
N'y allons pas par quatre chemins : le livre d'Alain Mascaro est un petit miracle. le style littéraire y est d'une beauté de plus en plus rare de nos jours. Roman initiatique, empruntant volontiers aux romans d'aventures du 19ème siècle, il ne se départit jamais d'une grande poésie qui n'est pas sans rappeler celle des contes, tout en retraçant une partie de l'histoire européenne. Mascaro parvient à décrire avec la même puissance évocatrice l'esprit tzigane, l'atrocité des camps de la mort ou la lumière de l'Inde. Grâce à la figure prophétique d'Anton, qui incarne à lui seul le destin de tout un peuple, Mascaro réveille la part libre et nomade qui sommeille en chacun de nous.
À lire absolument !
Lien : https://mediatheque-lattes.f..
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« Il évoqua les ghettos de Lodz et de Varsovie, les persécutions, les meurtres affreux le long des routes. On lui prêta une oreille compatissante, mais c'étaient des affaires de gadjé en vérité, à quoi bon s'en mêler? Les Tziganes sont un peuple sans mémoire, peut-être est-ce là la condition de leur survie : oubliés les persécutions du siècle précédent, les cinq cents ans d'esclavage en Roumanie, le joug pesant, humiliant de Marie-Thérèse de Hongrie et le pourtant très récent Zigeuner Buch allemand. Mais les mots du gadjo juif avaient quand même semé le trouble dans les esprits; aussi vinrent de longs mois incertains, comme suspendus dans l'attente d'un signe, bon ou mauvais. »

Avant que le monde ne se ferme, Alain Mascaro @alainmascaro @jailu_editions

Le génocide des Tziganes! On en parle trop peu… et pourtant il fut terrible, définitif en quelque sorte!

Avec talent, l'auteur nous le raconte à travers le destin de la famille Torvath, gens du cirque et de la route, et plus particulièrement à travers l'odyssée d'Anton, rescapé des camps…

« Plus rien ici ne ressemblait à la froide et implacable géométrie d'Auschwitz, une démence désordonnée, panique, s'était emparée du camp depuis que les derniers convois étaient arrivés en provenance d'autres Lager. Mauthausen était surpeuplé. Mauthausen était un charnier à ciel ouvert. Les blattes n'étaient plus maîtresses de la mort. le typhus se propageait. La faim était devenue un despote absolu, on murmurait qu'elle avait poussé çà et là les mâchoires des vivants à se planter dans la chair des morts. C'était bien la seule chose qui semblait faire peur à Katok, ça, que des dents humaines se plantent dans sa chair humaine. Il disait que c'était le dernier bastion, celui qu'il fallait à tout prix tenir […] »

Il y a beaucoup d'humanité dans ce récit, d'entraide, c'est ce qui m'a le plus émue… il y a la volonté aussi, de tenir, de survivre, de se reconstruire… quoi qu'il en coûte!

« Il était comme Ulysse s'en allant chercher Tirésias aux enfers pour lui demander conseil- reverrait-il Ithaque ? - et rencontrant les spectres de ses compagnons de combat, celui de sa mère et ceux des suppliciés.
Mais était-ce seulement possible de revoir Ithaque ? »

L'horreur, l'inhumanité des camps… mais ensuite la route, le chemin parcouru, les rencontres faites… il y a aussi beaucoup de lumière dans ce roman qui est comme un chemin de vie…

« Ne sois pas effrayé par les idées de vengeance qui te traversent l'esprit, mon garçon, tu es en droit de vouloir te venger, rien n'est plus légitime, mais jamais la violence n'a résolu quoi que ce soit; tu dois trouver autre chose, quelque chose de beau, de symbolique, quelque chose qui te purifie au lieu de te salir, sans quoi tu ne pouras pas aller de l'avant, toujours le poids de ta vengeance te tirera en arrière… »

Cette histoire, celle d'un « fils du vent nommé Moriny Akh » est un très bel hommage aux Tziganes; elle leur rend leur place, leur humanité, la lumière de leur vie d'errance et de joie!

« Au tout début de la route, ce qu'elle avair préféré, c'étaient les villes, la beauté des monuments, les temples antiques, les aqueducs, les ponts, les mosquées, les médersas, toutes ces traces indéniables du génie humain. […] Elle avait ensuite été fascinée par les gens, les autres, avec leurs moeurs souvent étranges, leurs habits, leur nourriture, leur dénuement parfois, leur hospitalité ou leur hostilité. […] et qu'il y avait en fait un fonds commun à toutes les cultures et à tous les hommes. »

C'est une ode à la vie de ces nomades, faite de rencontres, de partages et de découvertes, une vie simple et authentique à la fois… une vie pas si différente des nôtres!
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Ce livre nous emporte dans son univers. Il est beau tout simplement, il est agréable de prendre le temps d'apprécier la tournure des phrases, le choix des mots, creuser les références. L'âme du voyage déborde de ce livre, une réelle belle découverte ! Avec une immense joie que je lirai d'autres écrits de cet auteur.
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Merveilleux roman à la fois voyageur et humain, à l'image de son auteur qui parcourt le monde à vélo. (Blog Transhumance). Une philosophie très inspirante (nécessaire) que celle véhiculée par les tziganes. Merci d'avoir donné de la voix à ce peuple important, questionnant la possession, la fraternité, l'avenir.

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"Avant que le monde ne se ferme", d'Alain Mascaro, Editions Autrement.

Quelle claque !!! Des aventures, de la gaieté, de l'horreur, des larmes, de l'indicible, des rires, de la résilience et des souvenirs ! C'est absolument le genre de littérature qui me porte, faites de contes, d'Histoire, de sagesses, de destinées individuelles formidables !

"Avant que le monde ne se ferme" est un texte renversant et d'une profonde beauté, bouleversant et empli d'une force romanesque rare. Alain Mascaro signe avec ce PREMIER roman (difficile à imaginer), une entrée qui je l'espère sera remarquée dans le paysage littéraire francophone.

On y suivra la destinée d'Anton, tzigane et dresseur de chevaux né au coeur de la steppe kirghize peu après la fin de la première guerre mondiale. Il grandit au sein d'un cirque itinérant, la kumpania Torvath, un clan bigarré et profondément attaché à sa liberté.

Ces "fils du vent" comme on les appelle ne se laisse porter que par le voyage et les représentations à travers l'Asie Centrale et l'Europe de l'Est. Quand le bruit des bottes vient à marteler le continent, Anton sera confronté directement à la folie des hommes. Il sera la mémoire d'un peuple sans mémoire, mais peut-on vraiment stopper la marche en avant d'un fils du vent ?

À lire absolument ! Coup de coeur sera ici un faible mot tant j'ai été touché aux larmes, la gorge nouée par cette histoire sur la destinée du peuple tzigane, certains passages feront échos en moi encore très longtemps ! Chapeau bas !
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Un court roman initiatique qui se lit comme un conte. Réalisme cru et merveilleux s'y côtoient, si bien que le pire, le ghetto, les camps, la mort, sont comme transcendés par l'onirisme, la poésie et la formidable résilience du personnage central. On voit que le romancier est un voyageur, car il a une capacité à restituer des lieux et des ambiances particulières en peu de mots (les steppes, l'Inde) et à stimuler l'imagination du lecteur.
Malgré le sujet, il s'agit d'un roman lumineux, profondément humaniste.

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Ce livre m'a été offert. Quel livre !. Saga humaine et historique (j'ai découvert Porajmos le génocide tsigane); ce qui m'a le plus marqué : l'art de l'auteur à décrire les lieux, les personnages, les situations, c'est aussi beau qu'une photographie ou du cinéma et en fait un très beau livre
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Si je pouvais mettre six étoiles, je le ferai.

C'est un roman à la fois terrible et magnifique, aussi puissant que peut l'être « Betty » de Tiphany Mc Daniel ..
On en sort ému, effrayé bouleversé, avec une dose de soif de vivre en plus..

A lire d'urgence…..
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