La musique a le pouvoir, double et unique, de nous délier de toutes les entraves extérieures et de nous lier par le fond de nous-mêmes à tout le devenir de l'univers. Elle ne s'oppose pas à la civilisation qui est la nôtre : elle nous permet d'y vivre dans la liberté, qu’il faut toujours reconquérir, de nos tendresses et de nos rêves, de nos désirs et de nos élans.
[…] une époque difficile où l'Italie se découvrira une conscience nationale. Dans cette aventure où tout un peuple s'invente une communauté d'intérêt et d’ambitions, il n'est pas possible de détacher le culturel de la politique. L’opéra a sa place dans le combat : la salle de théâtre est un champ de bataille comme les autres. Encore faut-il que les musiciens en prennent conscience ; ce qu'ils ne font pas tous de la même façon.
Et on connaît la boutade de Schoenberg lui -même : « Ma musique n'est pas moderne, elle est mal jouée.»
A qui Franz Schubert choisissait-il de dédier son trio en mi bémol ? « A ceux qui y prendront plaisir ». Qu'il nous soit permis d'offrir d'abord cette Histoire de la musique occidentale à ceux qui y trouveront le chemin de leur joie.
L'orgue étant un domaine fort conservateur, on continue à mesurer les tuyaux en pieds et en pouces, et à dénommer un jeu selon la longueur de son plus long tuyau : jeu de 32 pieds (10,40 m), jeu de 16 pieds, de 8 pieds, de 4 pieds.
Fait prisonnier en 1940, Olivier Messiaen compose et fait exécuter dans son stalag par ses compagnons de captivité une de ses œuvres maîtresses, le Quatuor pour la fin des temps pour violon, clarinette, violoncelle et piano (1941). On ne s'étonnera pas de la référence poétique à l'Apocalypse de Jean : il faut savoir aussi que la faim éprouvée alors par le prisonnier n'est pas étrangère à la naissance de l’œuvre : « L’absence de nourriture me donnait des rêves colorés : je voyais l'Arc-en-ciel de l'Ange et d 'étranges tournoiements de couleurs. »