La dissimulation nous enseigne toujours la dissimulation, et la seule question est de savoir si nous serons les maîtres ou les victimes de cet art. Question à laquelle l'amour de soi a tôt fait de répondre.
Ceux que leurs vœux privent de l'intérêt que donnent les affections naturelles, sont obligés d'en chercher dans les artifices de l'orgueil et de la domination.
A tous ces souvenirs se joignit celui des dernières paroles de son père : la mémoire de cette scène remplit de larmes les yeux de John ; il s'empressait de les essuyer quand la voiture s'arrêta devant le jardin de son oncle.
Quel ennemi plus invétéré l’homme a-t-il donc que lui-même ? S’il veut savoir où trouver son ennemi qu’il se frappe la poitrine, et son cœur répondra : Le voici.
Le langage n’est plus nécessaire à ceux dont les cœurs palpitants savent se faire entendre, dont les yeux se parlent plus clairement, même à la lumière affaiblie de la lune, que la physionomie ouverte au grand jour ; à ceux qui, éprouvant une joie exquise au renversement de tous les sentiments et de toutes les habitudes de la terre, trouvent la lumière dans les ténèbres et l’éloquence dans le silence.
Pourquoi faut-il que je pense, que je sente, puisque la vie n’exige que des devoirs qu’aucun sentiment n’inspire, qu’une apathie qu’aucune réflexion ne trouble ?
Ceux qui aiment peuvent chercher les délices des jardins, et s’enivrer des parfums qui semblent être les offrandes de la nature sur l’autel qui brûle déjà dans leur cœur ; mais que ceux qui ont aimé s’égarent sur les rivages de l’Océan : ils y entendront aussi une voix qui leur répondra.
Je devais avoir une bien faible connaissance des hommes pour ne pas savoir que le crime et l’insensibilité se réunissent souvent dans le même cœur, et qu’il n’y a pas sur la terre d’alliance plus indissoluble que celle qui existe entre la main qui ose tout et le cœur qui ne sent rien.
Le sentiment de notre supériorité est quelquefois plus délicieux, quand il est renfermé dans notre propre sein, que quand tout le monde en est témoin.
Le prisonnier qui se berce d’un rêve de liberté souffre moins d’ennui que le monarque sur son trône, environné de flatteurs et rassasié de voluptés.