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Critique de frandj
La vie de cette femme parmi d'autres, c'est un microcosme bien particulier et, en même temps, on y trouve quelque chose d'universel. Mais, pour son premier grand roman, écrit laborieusement, Maupassant s'est centré sur un monde qu'il connait bien: le milieu des notables normands au XIXème siècle. On y trouve d'ailleurs divers éléments empruntés à sa propre famille
Toute jeune, l'héroïne prénommée Jeanne sort du couvent et se fait épouser quasiment par le premier venu (appartenant à la noblesse, quand même…). Avec lui, elle découvre la sexualité dont elle n'avait presque aucune idée. Après le voyage de noces, son existence devient aussitôt monotone, vide et surtout remplie de désillusions. Elle se trouve confrontée à la domination, à l'avarice et à l'infidélité systématique de son époux. Elle renonce à tout épanouissement; son seul soutien vient de ses parents. Elle reporte son besoin d'aimer sur son fils unique, qui sera trop gâté et contribuera à son malheur. C'est une vie banale, sans mélodrame mais sans bonheur. La dernière phrase du roman est: « La vie, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit », mais Jeanne finit sa vie dans l'amertume.
Je trouve particulièrement remarquable la manière dont, à travers Jeanne, Maupassant évoque la condition féminine à son époque. La femme est dépeinte comme prisonnière d'un déterminisme social qui la condamne à rater son existence. Elle n'est absolument pas préparée à la "vraie vie". Faute d'éducation et d'expérience personnelle, elle tombe dans tous les pièges, ça se passe en trois temps. Premièrement: avant le mariage, la jeune fille doit être une "oie blanche" et s'adonner à des rêveries romantiques extrêmement éloignées des réalités. Deuxièmement: elle épouse très vite un homme de son milieu et se livrent à lui pieds et poings liés. Troisièmement: adulte, elle mène une vie morne, son seul rôle essentiel étant de faire des enfants. Et puis elle meurt à petit feu. Tristes destins ! On ne peut nier que les femmes sont mieux loties aujourd'hui, heureusement !
Dans ce roman, il y a bien d'autres thèmes développés avec réalisme: l'importance de l'argent, les relations protocolaires entre personnes de la bonne société, la place du curé dans les campagnes, les fils prodigues qui font des dettes, la sexualité débridée des jeunes paysans normands, etc... Sous la plume habile et acérée de Maupassant, ce monde maintenant révolu prend une consistance remarquable. Pendant la lecture, on accompagne tous les personnages avec un immense intérêt et on ne peut pas les oublier de sitôt. "Une vie" est une sorte de chef d'oeuvre.
Toute jeune, l'héroïne prénommée Jeanne sort du couvent et se fait épouser quasiment par le premier venu (appartenant à la noblesse, quand même…). Avec lui, elle découvre la sexualité dont elle n'avait presque aucune idée. Après le voyage de noces, son existence devient aussitôt monotone, vide et surtout remplie de désillusions. Elle se trouve confrontée à la domination, à l'avarice et à l'infidélité systématique de son époux. Elle renonce à tout épanouissement; son seul soutien vient de ses parents. Elle reporte son besoin d'aimer sur son fils unique, qui sera trop gâté et contribuera à son malheur. C'est une vie banale, sans mélodrame mais sans bonheur. La dernière phrase du roman est: « La vie, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit », mais Jeanne finit sa vie dans l'amertume.
Je trouve particulièrement remarquable la manière dont, à travers Jeanne, Maupassant évoque la condition féminine à son époque. La femme est dépeinte comme prisonnière d'un déterminisme social qui la condamne à rater son existence. Elle n'est absolument pas préparée à la "vraie vie". Faute d'éducation et d'expérience personnelle, elle tombe dans tous les pièges, ça se passe en trois temps. Premièrement: avant le mariage, la jeune fille doit être une "oie blanche" et s'adonner à des rêveries romantiques extrêmement éloignées des réalités. Deuxièmement: elle épouse très vite un homme de son milieu et se livrent à lui pieds et poings liés. Troisièmement: adulte, elle mène une vie morne, son seul rôle essentiel étant de faire des enfants. Et puis elle meurt à petit feu. Tristes destins ! On ne peut nier que les femmes sont mieux loties aujourd'hui, heureusement !
Dans ce roman, il y a bien d'autres thèmes développés avec réalisme: l'importance de l'argent, les relations protocolaires entre personnes de la bonne société, la place du curé dans les campagnes, les fils prodigues qui font des dettes, la sexualité débridée des jeunes paysans normands, etc... Sous la plume habile et acérée de Maupassant, ce monde maintenant révolu prend une consistance remarquable. Pendant la lecture, on accompagne tous les personnages avec un immense intérêt et on ne peut pas les oublier de sitôt. "Une vie" est une sorte de chef d'oeuvre.
