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Critique de Doralex72


L'amour dans l'âme, ou La chaine d'amour, est à la fois le premier roman de la prolifique Daphné du Maurier, paru en 1931, et le premier de ses romans a avoir été traduit en France en 1950. Avec cette oeuvre de cinq cents pages, l'auteure britannique mettait déjà en scène sa chère Cornouilles et la mer, cet élément aussi rassurant que destructeur.
Elle nous livre ici une fresque familiale sur quatre générations en contant la saga des Coombe, une famille classique vivant au XIXème siècle. Il y a tout d'abord Janet, une jeune femme au caractère bien trempé qui regrette de ne pas être un homme et de ne pas pouvoir prendre la mer. A la place, elle épouse un homme aimant, Thomas, un armateur. Ensemble ils auront six enfants. Si elle ne peut pas prendre la mer et voguer, un bateau portera son nom et son buste en sera la tête de proue. C'est alors une Janet faite de bois qui affrontera les océans. Son second fils, Joseph, est celui dont elle est le plus proche. Il est celui qui réalisera son rêve en devenant capitaine. Aux commandes du Janet Coombe, il fait prospérer les affaires familiales. Mais cet homme torturé sera frappé par la folie. de plus, une blessure profonde le ronge : son fils ainé a une aversion pour la mer. En effet, Christopher déteste tout ce qui s'y rapporte. Il ne veut pas de cette vie d'aventurier qui le ferait partir pendant des mois en mer. Il rêve d'ailleurs, mais d'un ailleurs sur la terre ferme. Pour lui, au grand dam de son père, ce sera Londres. Mais l'on n'échappe pas à son destin et ses pas le ramèneront aux origines et à Plyn en Cornouilles. Son unique fille, Jennifer, sera l'élément de liaison de la famille, celle qui ramènera la paix. Pour elle, Plyn sera l'endroit où elle se sentira bien, sa réelle maison, son port d'attache. Avec elle, le boucle sera bouclée.
La famille Coombe aura essuyé des tempêtes : elle n'est pas exempte de trahisons et de vengeances. Là où certains agissent pour le bien commun, d'autres sont pourris d'orgueil.
On ne trouve guère de rebondissements dans ce roman dans le sens où il est très différent de Rebecca ou de L'auberge de la Jamaïque. Il ne s'agit pas d'une oeuvre à suspens. C'est un roman simple par son déroulé, mais complexe par sa construction. On entre dans la tête de personnages aux trajectoires bien différentes. Du Maurier démontrait déjà dans ce premier roman qu'elle excelle à dépeindre les passions humaines et la psychologie de femmes et d'hommes à la fois communs et exceptionnels.
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