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Critique de Fisheye


On ne lit plus trop André Maurois, je crois. Une mince couche de poussière recouvre son nom, et j'aime à l''imaginer, patient, attendant sans faire de bruit que les années passent, que la roue tourne, et qu'il soit à nouveau temps.

Climats pourtant ravit, Climats pourtant étonne. Lente descente dans un enfer sans flamme, le couple, ressassements infinis et si précis autour d'un homme et de deux femmes qui ne sauront jamais trouver le moyen de s'aimer. Deux lettres, en fait, qui cherchent à exorciser, en chuchotant, la plus épuisante des vérités humaines : pourquoi, comment, la pelote des sentiments toujours s'emmêle. Maurois ne connais pas le biais, il regarde la comédie humaine frontalement, sans hausser les épaules, mais avec l'entêtante impression qu'on aura beau dire, on ne pourra jamais rien y changer. Chaque paragraphe enserre les sentiments, les pousse jusqu'à leurs derniers retranchements. Art extrême de la phrase qui s'enroule, se tend, pour dire l'éternelle tristesse : il n'y a que ce qu'on ne comprend pas que l'on peut expliquer.

Sobre et compatissant, il y a tout de même de l'Aragon avant l'heure dans la mélancolique mélodie qui s'élève de ces pages. Car Maurois lui aussi le sait bien : "Rien n'est jamais acquis à l'homme, ni sa force, Ni sa faiblesse, ni son coeur. Et quand il croit Ouvrir ses bras, son ombre est celle d'une croix. Et quand il croit serrer son bonheur, il le broie. Sa vie est un étrange et douloureux divorce. Il n'y a pas d'amour heureux"
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