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Critique de Titine75


Sur l'île de Lewis, un cadavre a été découvert, celui d'un jeune homme mort cinquante ans plus tôt. La tourbe l'a momifié, ce qui permet au médecin légiste de déterminer qu'il s'agit d'un meurtre. « A présent, le cadavre gisait ouvert, comme une carcasse que l'on aurait décrochée d'un crochet de boucherie. Les organes internes avaient été enlevés et découpés en tranches. C'était le corps d'un jeune homme fort, en pleine santé. Ils n'y trouvèrent rien qui puisse les détourner de l'idée que sa mort avait été provoquée par un meurtre bestial. Un meurtre perpétré par quelqu'un qui avait des chances d'être encore vivant. » L'analyse ADN établit un lien entre le mort et Tormod Macdonald, le père de Marsaili, amie d'enfance de Fin MacLeod. Ce dernier a abandonné son métier de policier et est de retour sur Lewis pour retaper l'ancienne blackhouse de ses parents. Cherchant à aider Marsaili, Fin se met à enquêter sur le meurtre. Et ce n'est pas Tormod, plongé dans les brumes d'Alzheimer, qui va pouvoir l'aider.

Peter May orchestre avec brio cette nouvelle enquête sur l'île de Lewis. C'est un plaisir de retrouver les personnages de « L'île des chasseurs d'oiseaux » et surtout le complexe Fin qui oscille toujours entre son passé et son avenir. Son enquête l'entrainera cette fois à fouiller le passé de quelqu'un d'autre. Les chapitres alternent entre l'enquête proprement dite et les souvenirs de Tormod qui affluent dans sa tête. Cette construction est très semblable au précédent roman. Peter May intercalait les souvenirs d'enfance de Fin et son intrigue policière. Il est dommage, voire un peu facile, d'utiliser exactement le même procédé. Mais je n'en tiens pas rigueur à l'auteur qui est un narrateur hors-pair. L'intrigue monte en puissance et accroche le lecteur jusqu'à la dernière page. Elle est également bien documentée et nous fait découvrir le terrible sort qui attendait les orphelins catholiques soixante ans auparavant. Envoyés sur les îles Hébrides, ils servaient d'ouvriers, de main-d'oeuvre aux habitants et étaient corvéables à merci.

« Les habitations escaladaient la colline par grappes dispersées sur Five Penny et Eoropaidh, orientées vers le sud-ouest pour braver les vents dominants au printemps et en été, et tassées le long de la corniche, tournant le dos aux rafales glaciales de l'hiver en provenance de l'Arctique. Tout au long de la côte déchiquetée, la mer écumait et grondait, une armada infatigable de chevaux blancs dépourvus de cavaliers qui venaient s'abattre sur la pierre sombre et imperturbable des falaises. » de nouveau, les paysages sauvages de l'île de Lewis sont à l'unisson des destins tourmentés des personnages. Les descriptions de Peter May sont grandioses et nous plongent totalement dans cette île rude mais magnifique.

Malgré les fortes similitudes avec « L'île des chasseurs d'oiseaux », l'intrigue de « L'homme de Lewis » est excellente et particulièrement glaçante.
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