Edelweiss

« Il n'est pas de voyage, quelles que soient les précautions que l'on prenne, qui n'entraîne de petites contrariétés. »
Henriette d'Angeville

- J’m’énerve si j’veux ! Et tais-toi donc, Louison, vu l’prix du silence, tu dois pas souvent avoir les poches pleines.

- Monmon, je voulais te parler de ta dernière lettre.
- Hmm ?
- L'edelweiss... C'était vraiment une mauvaise idée. Ces fleurs se battent pour survivre là-haut et toi tu te permets d'en arracher une à la vie ?
- Je pensais que ça te ferait plaisir.
- J'ai trouvé le geste romantique, mais complètement stupide.

L'edelweiss, fleur solaire couleur de lune.

Il est temps que tu mettes ton énergie dans ta vie. J'ai besoin de toi ici avec moi, pas là-haut avec des fantômes.

Mais je suis quoi pour toi ? Une médaille à accrocher à ton veston pour montrer que tu as fait tes preuves ? Un mariage c'est un acte d'amour, pas d'ascension sociale !

- C'est ici que j'ai appris l'escalade avec ma mère, avant la guerre.
- Elle connaissait tout, le nom des sommets, des plantes, des animaux.
Ça me fascinait.

- On va s'arrêter là. Si on continue, on va mourir gelés. Sortez vos pelles, on va se creuser un abri.
Mettez vos pieds dans vos tartes, les gars, vous aurez moins froid.
- Passe-moi le génépi. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
- On se dépêche d'attendre. Attendre, c'est le vrai métier du soldat.

- Ecoute-moi bien, Edmond. Si tu me veux, c'est maintenant, comme je suis et pour la vie. Sinon, tu peux toujours attendre que mon père valide, mais je serai déjà loin.

mais tout ça c'est de la théorie. Il fait - 40 là-haut.
Tu sais ce que ça peut te faire un froid intense comme ça ?
Tu perds tous tes sens et quand le froid te prend, tu le laisses faire, tu te dis que tu n'auras plus jamais chaud. C'est le sentiment le plus horrible et le plus apaisant qui soit. J'y ai perdu la volonté de vivre et 'il n'y avait pas eu mon caporal, je serais resté là-haut...