AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,61

sur 22 notes
5
1 avis
4
7 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans les centenaires de l'Ouest américain, j'avais en tête Jack Crabb dans Little Big Man de Thomas Berger ou encore le légendaire Gueule-Tranchée de Glenn Taylor et voilà que je découvre ce Frank Mayer mort à l'âge de 104 ans. Pas un héros de fiction celui-là, un vrai de vrai qui a tout connu : clairon durant la guerre de Sécession, "coureur" de bisons, vétéran des guerres indiennes, rancher puis à 80 ans passés chercheur d'or ! Sacré tableau, je me dis que ce petit livre doit être fort intéressant et que les propos recueillis avant la mort du bonhomme et retranscrits dans ce petit livre passionnants.

Autant vous dire que c'est tout le contraire... Frank Mayer n'a rien d'un héros du Far West, c'est juste un de ces nombreux types attirés par l'argent facile. En 1872, la peau d'un bison valait 3 dollars ce qui faisait beaucoup d'argent à cette époque. Mayer et deux acolytes parcourent les plaines et tuent du buffalo à tout va simplement pour les dépecer et vendre leur peau. Portrait typique de l'homme blanc qui par appât du gain se sert et pille la nature, détruit tout pour son profit : bisons, baleines, séquoias géants... Mayer n'éprouve ni fierté, ni honte. Il essaye de justifier que la fin du buffalo est orchestrée par l'Etat car la fin du buffalo rime avec l'asservissement des indiens "si on tue le buffalo, on conquiert l'Indien". Pourtant je pense que de nombreux chasseurs y voient avant tout un pur business plutôt qu'un acte charitable qui permet d'épargner la vie des indiens. Mayer nous raconte le type de fusil qu'il utilise Remington, Sharps, les calibres utilisés, les marques de poudre, la bonne façon de tuer un buffalo. C'est un personnage suffisant qui, a plusieurs reprises, dit tout connaître des fusils américains "du fusil à silex aux fusils modernes". Il explique que les chausseurs des années 1950 ne valent pas ceux des années 1870, de son époque.
L'épisode des fioles de poisons est risible ! Cela consiste à se trimballer avec une fiole de poison et de croquer dedans si on se fait capturer par les indiens, comme ça ils ne vous scalpent pas. Ils ne mutilent pas un homme mort, venant de la part de ces coureurs de buffalo intrépides qui ne prennent pas les mêmes considérations avec ces mêmes indiens ou encore avec les millions de bisons exterminés en même pas dix ans.

Bref, peut-être un témoignage précieux sur la vie à cette époque par ce qui est sans doute le denier tueur de bisons mais pas un livre indispensable dans ma bibliothèque, loin de là. Je vais donc faire un place de plus sur mes étagères. Si vous souhaitez lire un livre passionnant sur les bisons, ces animaux majestueux des Grandes Plaines ainsi que sur l'histoire de leur chasse dans les années 1870 (il y a des chiffres très détaillés), lisez l'excellent Les bisons de Broken Heart de Dan O'Brien !

Commenter  J’apprécie          51
L'Ouest américain et ses images d'Epinal… ses tribus Indiennes, ses cow-boys solitaires chevauchant au coucher du soleil et ses immenses prairies parcourues de dizaines de millions de bisons…

Dizaines de millions ? Chiffre valable avant le plus grand massacre jamais orchestré contre une espèce animale, c'est à dire avant la seconde moitié du XIXème siècle, et dont ce curieux récit constitue un témoignage précieux.

Franck Mayer était un jeune aventurier, décidé à avoir sa part d'émotions fortes et si cela était possible, de gagner rondement sa vie. En cette époque de transition où la frontière était sur le point de disparaître, l'essor de l'industrie et de la civilisation telle qu'on l'envisageait, à l'est et au nord, menaçait la grande faune sauvage et le mode de vie des tribus indiennes encore libres.

Les coureurs de buffalo comme ils se nommaient, et dont Mayer était le parfait représentant, ne s'encombraient guère de principes moraux, et puisque l'armée et le gouvernement fédéral encourageaient cette chasse gigantesque, autant y participer. Les cartouches étaient fournies, et le marché pour les peaux de bisons, puis les os, était garanti.

Le récit de Mayer débute un peu à la manière des mémoires de Jack Crabb (Little Big Man). Un langage simple, un humour cynique et un déroulement des faits exposés dans leur plus grande simplicité, qui ponctuèrent la vie du narrateur. Mais nous ne sommes pas dans un roman, ce n'est pas une fiction (le récit a été publié aux USA en 1958 à titre posthume), et le massacre des bisons a bel et bien eu lieu. A la fin du XIXème siècle, il restait moins de 1000 animaux ! C'est dire l'ampleur de la tuerie…

Franck Mayer décrit admirablement la mécanique d'une telle opération, sans états d'âme, sans remords ni regrets. C'était juste un moyen de se faire de l'argent et de vivre librement, en attendant quelques aventures (la charge d'un troupeau, des escarmouches avec des Indiens…) propres à pimenter l'existence et qui nourriraient les conversations autour du feu de camp pendant de longs mois.

Cette indifférence glacée, cet égoïsme forcené (Mayer reconnait bien volontiers que derrière le massacre des bisons, le gouvernement travaillait à obtenir la soumission totale des indiens…) sont accablants et témoignent de ce penchant naturel de l'homme, cette volonté d'anéantir ce qui le gêner, de briser ce qui lui résiste, et de ne jamais penser aux conséquences de ses actes.

On me rétorquera que la faute est collective, des types ordinaires, l'armée, le gouvernement fédéral… et que l'histoire finit bien puisque le bison ne s'est pas éteint. Mais l'histoire se répète, aujourd'hui, ici et ailleurs, sur d'autres espèces animales. Et nous sommes tous, à nouveau, responsables.
Lien : http://labibliothequedefolfa..
Commenter  J’apprécie          50
Tueur de bisons n'est pas qu'un roman, ce livre va au-delà du roman, de l'histoire racontée, car il s'agit ici d'une narration, du témoignage, d'un des plus importants massacres, perpétré par un tout petit nombre d'êtres humains, à l'encontre d'une espèce animale emblématique, qui fut innombrable pour se retrouver réduite à rien, le bison. Animal fabuleux que le bison, force et puissance se dégagent de cette encolure massive, et pourtant sa fragilité transparaît tant une telle montagne de muscles repose sur des pattes sommes toutes fines et fragiles. L'auteur, acteur lui-même de cette tragédie américaine, nous livre une effrayante description de l'immense carnage perpétré dans les années 1870-1880 dont la conséquence sera une transformation du paysage et des hommes qui le peuplent. La lecture de ce livre, véritable fenêtre sur une page fort peu glorieuse des hommes de la Prairie, nous rappelle l'impact sidérant que nos actes peuvent avoir sur l'environnement. Cette profusion de mort, cette oeuvre de destruction massive réalisée sous l'emprise du gain immédiat, pour le profit de quelques uns, illustre pleinement la rapacité humaine. Détruire en conscience, méthodiquement.
Commenter  J’apprécie          31
L'appropriation de la ressource naturelle sous une des première forme industrielle. Profit et acte politique puisque le massacre permit d'anéantir une grande partie de ce qui faisant le mode de vie des "native americains".
Un acte fondateur des Etats Unis d'Amérique.
Commenter  J’apprécie          20

Lecteurs (50) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3230 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}