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Critique de Zephirine


Lorsqu'on aime l'histoire et ses bouleversements, on ne peut qu'être séduit par le thème de ce court roman et la manière dont l'auteure l'aborde. Elle mêle avec subtilité l'histoire, la grande, avec des fragments de vie de ses personnages confrontés à la chute du mur ce 9 novembre 1989 à Berlin.

On vient d'annoncer la nouvelle sur l'unique chaine de télévision : la frontière est ouverte.

Plutôt que de nous expliquer l'évènement historique en l'entremêlant de ses propres souvenirs, Christine de Mazières choisit les points de vue de différents personnages qui, tel un kaléidoscope, nous racontent ce basculement de leur vie avec la chute du mur.
Les héros, des gens ordinaires, sont très différents, il y a Anna la française en visite à Berlin Est où elle fait la rencontre de Micha qui cache un traumatisme. Il y a un journaliste, membre du Politbüro, des militaires dont ce soldat qui garde le mur. de l'autre côté, il y a Lorenz le cinéaste qui a fui la RDA et d'autres encore. Ces destins qui s'entrecroisent apportent la touche d'émotion à ce récit.
J'ai particulièrement aimé le personnage de Niklas, ce jeune handicapé mental qui vit dans l'attente du retour de son frère Tobie, le meilleur ami de Micha disparu alors qu'ils tentaient tous deux de fuir la RDA.
A cette galerie de portraits se rajoute celui, imaginaire, de l'ange Cassiel, échappé du film de Wim Wenders, Les ailes du désir, que vient de revoir Anna. Cassiel survole ces hommes dont il décrit les débordements de joie, il les suit dans leur quotidien et fait le lien entre eux de chaque côté du mur. Ce personnage irréel donne au récit un souffle de poésie.

Pas de grandes épopées dans ce livre mais de petits cheminements de vie, et des personnages terriblement attachants que j'ai suivis avec curiosité et tendresse. Tous convergent sans le savoir vers ce 9 novembre 1989 sans savoir encore qu'il deviendra historique

« Ils prennent leur manteau et sortent. Cela ne prendra qu'un instant. Quel jour sommes-nous. ? Jeudi 9 novembre. Oui, il ne faudra pas trop tarder, la semaine n'est pas finie. le poste frontière de la Bornholmer Strasse est au coin de la rue. Ils veulent en avoir le coeur net… »

Cette histoire vient fort à propos nous rappeler, trente ans après, l'importance de la chute du mur et l'immense espoir que cela a suscité dans le monde.

Ecrit dans un style fluide et sensible, bien documenté, ce court roman se lit avec plaisir
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