AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,64

sur 61 notes
5
3 avis
4
7 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est la deuxième enquête de Gregor Reinhardt qui se retrouve à Sarajevo deux ans après les événements criminels de 1943. Depuis, il a été affecté aux Feldjaergerkorps, sorte de police militaire, et c'est dans ce cadre qu'il va enquêter sur la mort de soldats allemands. le contexte est explosif : nous sommes en mars 1945 et les partisans de Tito encerclent Sarajevo. L'armée allemande va se replier et dans cette ambiance tendue, les oustachis vivent leurs dernières heures de pouvoir. Comme ils n'ont plus rien à perdre, arrestations et meurtres de civils se succèdent. Au cours de ses recherches, Reinhardt comprend que les meurtres des soldats allemands cachent des enjeux plus politiques. Des individus peu scrupuleux, prêts à tout pour s'enrichir, ont mis en place une combine pour aider des hommes à disparaître dans la nature pour échapper aux représailles. Que Reinhardt s'obstine à traquer inquiète beaucoup de monde.
J'ai bien aimé ce deuxième opus. L'intrigue est complexe mais plus ramassée dans le temps. Il y a une urgence tout au long de ce roman car les allemands ne peuvent rester plus longtemps à Sarajevo. Et ce que j'aimé, c'est la description de ces quelques jours en suspens où les oustachis, autrefois arrogants et sûrs de leurs droits, cherchent n'importe quelle solution pour s'échapper de la ville et ne pas tomber entre les mains des partisans. C'est une ambiance de fin de règne qui traverse le roman avec son lot de violences et de désespoirs. Seule la volonté de Reinhardt à comprendre ce qui se passe éclaire la noirceur de ce roman.
Je mets 4 chats.
Lien : https://labibdeneko.blogspot..
Commenter  J’apprécie          100
Non, Gregor Reinhardt n'a pas déserté à l'issue de son enquête ciblant le général Verhein (Cf L'homme de Berlin). Non, il n'a pas rejoint les anglais. C'eût été une trahison envers ce pays qu'il aime, qui est le sien, même s'il n'est pas en accord avec ceux qui le dirigent dans cette Seconde Guerre Mondiale qui n'en finit plus. Il reçoit même une distinction pour sa bravoure dans la retraite de Belgrade en Octobre 1944.

Et le voilà de retour à Sarajevo, dans les Balkans, sa situation chaotique, les guerres intestines face au conflit mondial, l'avancée des russes, la débâcle, le flux des réfugiés et de ceux qui aimeraient se faire oublier pour échapper à l'ordre nouveau qui s'amorce.

Reinhardt est transféré aux Feldjaegerkorps, pour mener une enquête sur des exécutions, des meurtres. Civils, militaires, partisans, hommes, femmes et enfants. le mystère pourrait passer inaperçu parmi la somme devenue banale des décès quotidiens mais Reinhardt soupçonne une série de meurtres prémédités et organisés. Et le puzzle sera ardu à reconstituer en ces temps mouvementés.
La maison pâle est une référence à la Maison de la terreur, QG des oustachis sur les rives de la Miljacka, qui ont étendu leur répression par un nombre ahurissant d'exécutions sommaires assorties de tortures n'ayant rien à envier aux oeuvres de la Gestapo quand ils ont senti le vent tourner en leur défaveur. 

J'ai eu plaisir à retrouver ce personnage tourmenté, obligé de survivre, écartelé entre ses valeurs personnelles et son appartenance au camp des nazis mais qui a décidé de reprendre sa vie en mains, malgré tous les dangers et les compromis nécessaires, en évitant toute compromission. Son travail de policier est son essence mais les circonstances et conditions de l'exercice de son travail l'oppressent.
Malgré tout, il est plus sûr de lui, volontaire et frondeur. Il fonce, notre Reinhardt, ne se laisse pas démonter, affronte le Mal sous toutes ses formes. Il tâtonne, rage de son travail de fourmi mais n'abandonne rien. 

Et si les progrès pour retrouver son estime de soi sont lents et sans cesse contrariés par les événements, on sent un homme plus fort et qui reste profondément humain par ces questionnements et surtout la peur qui lui colle à la peau. Il sait qu'il n'est pas seul, même si la trahison est omniprésente dans ses rangs et ceux de ses amis.

Nous recroisons également certains protagonistes du premier tome, avec plus ou moins de plaisir, mais affranchis de la perception de la complexité propre aux Balkans, entre croates, serbes, musulmans, juifs, catholiques, partisans, communistes et résistants. La situation de la Yougouslavie est très particulière et l'auteur a su retranscrire cette spécificité et cette instabilité extrême durant le chaos de la Seconde Guerre Mondiale.

Ajouté à cela une intrigue complexe autour de ce que les historiens appelleront plus tard les ratlines (filières d'exfiltration utilisées par les nazis et fascistes pour fuir l'Europe à la fin de la guerre), je ne vous cacherais pas qu'il faut apprivoiser la bête! La lecture est attentive pour ne pas perdre le fil mais là aussi, l'auteur a le talent de mêler action et réflexion, introspection et contexte historique. Nous avons plusieurs points de vue selon l'intervention d'un partisan comme Valter, d'un Oustachi, d'un nazi pur et dur ou d'un grec embarqué dans un bataillon disciplinaire allemand et nous vivons tout autant la "petite" histoire policière que la grande.

Ce roman, tout comme le premier, est dense, riche, complexe et formidablement bien mené et documenté. Et si quelques détails vous ont échappé au cours de la lecture, quelques notes en fin d'ouvrage mettent à niveau en perspective la vue d'ensemble historique.

De plus, une petite aventure amoureuse vient pimenter, si besoin était, l'action déjà bien trépidante et soutenue du roman! 

Encore un excellent moment passé en compagnie de Reinhardt et de son papa, Luke McCallin, et je recommande très vivement cette série aux fans d'Histoire car je me suis régalée, autant pour le côté purement historique que pour l'intrigue policière qui sont tous deux intiment liés. 

Et vous savez quoi? J'ai hâte de me plonger dans Les cendres de Berlin! Va-t-on quitter Sarajevo? Reinhardt va-t-il réussir à se sortir de son guêpier nazi? 
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
Commenter  J’apprécie          90
Toujours aussi impressionnant, le deuxième volume de la trilogie Gregor Reinhardt dans Sarajevo presque assiégée en 1945.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/03/30/note-de-lecture-la-maison-pale-luke-mccallin/
Lien : https://charybde2.wordpress...
Commenter  J’apprécie          40
La maison pâle : que s'est-il passé pour le capitaine Gregor Reinhardt de l'Abwehr après sa délicate enquête menée en 1943 à Sarajevo et qui avait mise en cause un général allemand ( voir "L'homme de Berlin", premier tome de la série ) ? Il a connu la défiance, a été envoyé en Grèce et à Belgrade d'où l'armée du Reich a dû battre en retraite devant l'avancée soviétique. En octobre 1944, il est à Vienne pour intégrer le Feldjägerkorps chargé pour le Haut commandement des forces armées de maintenir la discipline dans les bases arrières de l'armée. C'est la police militaire, elle détient des pouvoirs très étendus.

Sarajevo, mars 1945. La situation militaire tourne à la déroute et à la panique. L'armée allemande a perdu pied, les Oustachis font régner la terreur, la région est sous la menace directe des Partisans et des soviétiques. A qui imputer les charniers que Reinhardt a découverts ? Aux Ouchtachis, aux Partisans de Tito, à l'armée allemande ? Des corps calcinés, des exécutions sommaires... la terreur règne. Même le Bureau des crimes de guerre où officie le commandant Dreyer est impuissant. Reinhardt et Dreyer se connaissent bien et s'apprécient.

Sous l'oeil expert de l'ex-inspecteur de la Kriminalpolizei, ce qui pourrait être un charnier d'exécutions sommaires devient une scène de crimes où sont caché bien des mobiles. le récit fait la part belle à l'enquête : autopsies, interrogatoires, vérifications interminables des Soldbuchs, disparitions de témoins, indics menacés. L'enquête est polluée par l'attitude arrogante et dominatrice des Oustachis du sanguinaire Bunda qui tient à sa merci les autorités civiles de Sarajevo. La population est muette de peur. Les Feldgendarmes sont peu coopératifs et encore moins le Bataillon disciplinaire des Balkans 999 ( le manque de soldats dans les rangs allemands a conduit à la création d'unités incorporant des repris de justice et des auxiliaires étrangers volontaires principalement grecs et albanais ) . La hiérarchie de Reinhardt serait même prête à étouffer l'affaire. Dés qu'il est persuadé de progresser, les pistes s'interrompent brusquement sur de nouveaux cadavres où bien à la Maison pâle le nom donné au quartier général oustachi, un lieu d'horrible réputation sur les rives de la rivière Miljacka.

C'est un Gregor Reinhardt nouveau qui rythme ce récit, après s'être libéré de l'alcool, il entraine le lecteur dans un contexte noir et cruel et dans une enquête passionnante en même temps que l'auteur nous fait découvrir la face cachée d'une armée allemande en déroute. Imperturbablement, avec l'aide de Suzana Vukic qui va lui permettre d'entrer en contact avec les Partisans, Reinhardt persévère dans sa recherche de l'indice qui enclenchera la découverte de la vérité. Ce deuxième opus de la série imaginée par Luke McCallin s'est bonifié par rapport au premier, plus condensé avec une large place au volet policier et un contexte historique délicat à aborder mais habilement traité. Sarajevo est prise par les Partisans de Tito le 6 avril 1945, la Wehrmacht s'est repliée vers l'Allemagne. La fin est proche mais Reinhardt a d'autres combats à mener.
Lien : http://mille-et-une-feuilles..
Commenter  J’apprécie          40
Déjà, à la vue du titre, je me suis posée la question « serait-ce une référence à la maison de la terreur, QG des Oustachis proche de la Miljacka ? »… si tel était le cas, vu les exécutions, tortures et ordureries perpétuées dans ce lieu (même la Gestapo était stupéfaite !), cela allait être sanglant… et particulièrement nauséabond !
Eh bien, j'ai été servie !
Donc, on retrouve Reinhardt au sein des Feldjaegerkorps enquêtant sur des exécutions et meurtres, quels qu'ils soient.
Dès le début, on plonge dans un massacre dont personne ne veut vraiment élucider, pour des raisons diverses, principalement par la complexité des Balkans entre croates, serbes, musulmans, chrétiens, juifs, partisans, communistes ou résistants… tout est mélangé et particulièrement explosif. Au milieu de cela, les oustachis qui, dans leur QG, torturent, exécutent et laissent pourrir ceux qui les dérangent. de l'autre côté, l'armée allemande sent le vent du boulet se rapprocher et se souhaite qu'une chose « dégager de ce bourbier, vite ! ».
C'est toujours un grand plaisir de retrouver Reinhardt tellement ce personnage, tourmenté, se retrouve toujours écartelé entre son devoir en tant que militaire, policier allemand, et ses valeurs personnelles, largement anti-nazies. Sa vie personnelle est chaotique, luttant contre ses démons, ses absents (sa femme et son fils) et ceux qui le détestent au sein de son propre camp. Il faut dire qu'il est particulièrement buté quand il prend un dossier à élucider !

Dans cet opus, malgré le tâtonnement de l'enquête, multiple et notamment contrariée, Gregor Reinhardt demeure frondeur et téméraire (trop parfois). Il s'accroche, avance, et oublie, quelque fois, les menaces qui rôdent vers lu.
Nous touchons ici aux arcanes des filières d'exfiltrations des nazis mais aussi des fascistes, tortionnaires et affiliés qui ont fleuri pour fuir l'Europe et les arrestations.
Comme le précédent, c'est un roman à lire avec attention car, au détour d'une phrase, l'auteur nous propulse vers un autre indice, et plusieurs points de vue se chevauchent… Nous sommes dans un bourbier, dans les Balkans et tout le monde essaie de sauver sa peau… y compris les éléments d'un des bataillons disciplinaires allemands qui luttaient eux-mêmes pour leurs peaux, quitte à tuer un des leurs pour se sauver…
Ce roman est encore plus documenté, intense, complexe et rondement mené… comme d'habitude, une petite notice explique aux non-initiés le contexte et une perspective intéressante – soyons honnêtes, que je lis en diagonale, connaissant bien cette période et ces lieux.
Commenter  J’apprécie          00
C'est le deuxième tome d'une trilogie et cela m'a manqué de n'avoir pas lu le premier. Il me fut difficile de suivre l'intrigue du fait des longs passages dans une bonne première moitié avec beaucoup de personnages à peine entrevus. Heureusement, l'écriture est agréable et l'histoire devient beaucoup plus prenante vers la fin.
Commenter  J’apprécie          00
On retrouve Gregor Rheinhart dans la peau d'un feldjäger une troupe d'élite aux pouvoirs étendus.
Une série de crimes, des cadavres méconnaissables.
En cette fin de guerre et l'arrivée des partisans il faut aller vite.
Les ennemis ne sont pas toujours ceux que l'on croit....
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (163) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3192 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}