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Critique de clude_stas


Winsor McCay (1869-1934) est un véritable virtuose de la BD. Et je ne suis pas aussi dithyrambique que les critiques américains. « Little Nemo in Slumberland », pour eux, n'est rien de moins que la plus grande bande dessinée de tous les temps. Historiquement, elle est liée au début du XXe siècle, une période importante dans l'histoire des médias outre-Atlantique. Elle a été publiée pour la première fois le 15 octobre 1905 dans l'hebdomadaire le New York Herald par Joseph Pulitzer. Six ans plus tard, elle est publiée (dès le 30 avril 1911) dans un journal concurrent le New York American (propriété de William Randolph Hearst) après avoir été rebaptisé « Little Nemo in the Land of Wonderful Dreams ». A l'époque, les meilleurs illustrateurs sont sollicités de toutes parts. Winsor McCay est de ceux-là. L'histoire est même devenue un classique : un garçon, Little Nemo, vit de merveilleuses aventures au pays des rêves et du sommeil ; il est appelé toutes les nuits par la princesse du royaume de Slumberland, vaste territoire peuplé de créatures très étranges. Mais à chaque fois (en bas de la page), Little Nemo se réveille, en sursaut, en tombant de son lit. En fait, en y réfléchissant bien, Winsor McCay s'est reposé sur ce scénario assez simple pour réaliser une bande dessinée d'une richesse graphique incomparable, rarement inégalée depuis lors. Très fortement influencé par l'Art nouveau, McCay est un dessinateur extrêmement doué, à l'imagination fertile, multipliant les audaces visuelles : les perspectives sont accentuées ; des effets photographiques et cinématographiques sont utilisés : les plongées et contre-plongées, le zoom, le travelling, la déformation, etc. Enfin, l'éclatante mise en couleurs joue également un rôle narratif, accentuant la dimension onirique. Il est dommage que McCay ait interrompu la série, en 1914, pour se lancer dans la réalisation de films d'animation, sans jamais rencontrer réellement le succès.
Avec 6 pages d'introduction de Claude Moliterni et Pierre Couperie, avec la collaboration de Philippe Druillet, Charles Cohen, André Couture, Paul Daubannay, cette édition propose les aventures de Little Nemo dans ses couleurs d'origine (donc certaines pages sont en noir et blanc). La typographie utilisée ne facilite malheureusement pas la lecture. Ce n'est pas le fait de cette édition mais bien des planches originales. Cette bande dessinée agira sur certains adultes comme la madeleine sur la mémoire de Marcel Proust. Elle réveillera toutes ces émotions tapies au plus profond d'eux-mêmes.
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