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Citations sur Je pleure encore la beauté du monde (54)

— Tu peux m’aider à retrouver sa trace ?

Il secoua la tête.

— On ne peut pas pister les loups, pas vraiment.

— Mais alors comment on les retrouve ?

— On ne les retrouve pas. On les laisse tranquilles.

Je courbai le dos, déçue.

Il me glissa un regard de biais.

— OK, je vais te dire un secret. Mais tu devras en faire bon usage. Tu me le promets ?

— Oui.

— On ne peut pas pister les loups, répéta papa. Ils sont plus intelligents que nous. Alors à la place, on piste leurs proies.
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Enfant, je croyais que les arbres de cette forêt étaient notre famille. Les branches des plus hauts et des plus imposants dardaient à plusieurs mètres au-dessus du sol et ce signe nous indiquait leur grand âge. Les troncs des cèdres rouges arboraient des rayures, ou tout comme, sillons verticaux rectilignes creusés dans leur écorce jusqu’à leur cime, mais en dehors de ça ils étaient lisses, et leur couleur grise virait à l’argenté quand la lumière de l’après-midi se frayait un chemin à travers la canopée, tout là-haut. Élégants, les cèdres, avec leurs feuilles semblables à des fougères. Les tsugas étaient différents, de couleur plus sombre, plus terriens. Des motifs tarabiscotés ornaient leur écorce rugueuse. Les deux se paraient de plaques de mousse semblables à des éclaboussures de peinture, d’un vert vif, presque fluo. Il y avait plein d’autres arbres, des plus petits qui s’enroulaient autour des grands, des jeunes indisciplinés, peut-être des adolescents. Certains d’entre eux dépliaient au sol leurs doigts tortueux pour nous faire trébucher, les farceurs, d’autres étaient dodus et touffus, d’autres encore frêles et sinueux. Il n’y en avait pas deux pareils. Ils étaient uniques, étranges et variés, mais ils partageaient tous le même point commun : ils parlaient.
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Quelque chose circule entre nous, un autre genre de compréhension. Du désir, il y en a eu dès le début, mais ce n’est plus seulement ça. La sérénité qu’il me communique. Le calme.
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Nos enfants intérieurs ont besoin de monstres revêtant des formes que nous comprenons. Ils veulent avoir peur des loups pour ne pas avoir peur l’un de l’autre.
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La question avait alors divisé la population et suscité des débats passionnés car les loups, comme l’avait souligné Niels, possèdent le don incontesté de rendre les humains sensibles. 
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« Quand les loups partent chasser, ils prennent tout leur temps. Ils sont patients. Ils suivent une harde pendant plusieurs jours, observent chaque animal. Ils choisissent les plus faibles. Les plus lents. Ils les scrutent avec attention, se familiarisent avec leurs habitudes, leurs tempéraments. Ils connaissent tellement bien leur proie le jour où ils décident d’attaquer qu’ils peuvent programmer toute l’action. Ils « économisent leurs forces. Et patientent jusqu’à ce qu’ils soient sûrs à cent pour cent de réussir leur coup.
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... les hommes ont traqué et supprimé tous les loups, jusqu’à l’extinction de la population. C’était une énorme boulette. Les écosystèmes ont besoin de superprédateurs parce qu’ils sont à l’origine de changements écologiques considérables qui se répercutent sur la chaîne alimentaire. Dans notre jargon, nous appelons ce phénomène les “cascades trophiques.” Leur réintroduction modifiera le paysage de manière positive : la faune sauvage disposera d’un nombre croissant d’habitats, la nature du sol sera de meilleure qualité, il y aura moins de crues et d’inondations, les émissions de CO2 seront neutralisées. Des animaux de toutes tailles et de toutes espèces reviendront vivre sur ces terres. 
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Ma bouche s’ouvre mais les mots s’évaporent. Il a raison, et c’est plus facile à admettre maintenant que ma colère est retombée. Il a raison, et en même temps pas complètement. La fureur d’un homme, sa violence, personne d’autre que lui n’en est responsable. 
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Tu peux m’aider à retrouver sa trace ?
Il secoua la tête.
— On ne peut pas pister les loups, pas vraiment.
— Mais alors comment on les retrouve ?
— On ne les retrouve pas. On les laisse tranquilles.
Je courbai le dos, déçue.
Il me glissa un regard de biais.
— OK, je vais te dire un secret. Mais tu devras en faire bon usage. Tu me le promets ?
— Oui.
— On ne peut pas pister les loups, répéta papa. Ils sont plus intelligents que nous. Alors à la place, on piste leurs proies. 
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Le responsable du Denali Wolf Project en Alaska m’avait prévenue dès mon arrivée au sein de l’équipe. Ne faites jamais la bêtise de croire que vous pouvez prévoir le comportement d’un loup. Le danger est là. Ils vous surprendront toujours.
Un frisson m’électrifie. J’adore sa férocité. Je la sens dans ma gorge, comme une espèce de chatouillis. Un flot d’adrénaline me submerge et elle détecte l’odeur, je le sais. 
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