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Critique de Corboland78


Carson McCullers, née Lula Carson Smith en 1917 à Columbus en Géorgie et morte en 1967 à Nyack dans l'État de New York, est une romancière américaine. Elle abandonne une partie de son nom en 1930 pour se faire appeler Carson. Elle écrit sa première nouvelle à l'âge de 16 ans et après des études à l'Université, elle commence à travailler sur son premier roman le coeur est un chasseur solitaire, initialement intitulé le Muet. En 1937, elle épouse Reeves McCullers et s'installe à Charlotte (Caroline du Nord), où elle achève ce roman qui sera publié en 1940, elle a alors 23 ans. En 1946, Carson McCullers part voyager en Europe avec son mari. À la suite de problèmes de santé, elle tente de se suicider en 1947 et est hospitalisée à New York. En 1952, elle s'installe en France avec son époux, dans l'Oise, à Bachivillers. L'année suivante, après le suicide de celui-ci, elle rentre aux États-Unis. Son quatrième et dernier roman, L'Horloge sans aiguilles, est publié en 1961. Carson McCullers meurt des suites d'une hémorragie cérébrale en septembre 1967.
Le roman se déroule dans une petite ville du Sud des Etats-Unis, durant les années 1930. Par une étourdissante construction, Carson McCullers compose une fresque magistrale en alliant une vision à la fois microscopique, cette ville et ses habitants, et macroscopique, en l'élargissant au monde avec l'arrivée de Mussolini et Hitler au pouvoir.
Les personnages sont nombreux, entrant en scène les uns après les autres en une savante farandole, reliés par des liens ténus de prime abord puis plus profonds pour certains. C'est la progression dans la narration qui permet au lecteur d'en discerner les acteurs principaux. Il y a John Singer, un muet un peu mystérieux dont personne ne sait grand chose, très posé et toujours à l'écoute des autres ; il exerce une attraction bienfaisante sur tous les autres et tous se confient à lui. Il loge dans la pension tenue par les parents de Mick, une gamine de douze ans quand débute le récit, qui adore la musique. Autour de ces deux-là, citons aussi Biff Brannon le patron du café-restaurant de la ville, Jake Blount, l'homme moustachu et communiste, qui fait tourner un manège et le docteur Copeland, un Noir.
A partir de ces quatre acteurs, l'écrivaine joue sur les deux tableaux indiqués précédemment. Leurs liens et leurs interactions dans la petite communauté, la grande leçon d'amitié entre Singer et Spiros, l'éveil de l'adolescence pour Mick ; ou bien l'élargissement du discours en abordant les problèmes sociaux et raciaux de l'Amérique, la misère des petites gens, les Noirs mais les Blancs aussi et au loin, la montée du fascisme et l'approche de la guerre en Europe.
Carson McCullers a toujours les mots justes, chacun de ses personnages nous touche et nous émeut car on les voit tellement solitaires, se débattant avec cette solitude qui leur pèse. Si le roman est triste ou mélancolique - tous n'en sortiront pas indemnes - il déborde aussi d'une certaine manière, d'amour.
Je n'emploie que très rarement ce mot et je suis souvent avare de compliments, mais j'y vois là un chef-d'oeuvre.
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