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Critique de BazaR


BazaR
27 novembre 2021
Encore une belle pépite publiée dans la collection UHL du Bélial.

Emmett est un bouquiniste anglais qui s'est fait une spécialité des récits tournant autour de la deuxième guerre mondiale. Un jour il trouve un recueil de poésie contenant, glissée entre les pages, une lettre d'amour poignante. C'est un certain Tom qui écrit à son amant Ben. Emmett va chercher à identifier ces deux individus et rebondir de mystère en mystère. Comment, en effet, est-il possible que l'on retrouve leurs traces à diverses époques ?

Le récit alterne entre l'enquête mâtinée des tribulations de la vie personnelle d'Emmett et émaillée de lettres des amants, et des passages de Tom le poète qui représentent le début de l'histoire selon son point de vue. Les pièces du puzzle s'emboîtent petit à petit, accroissant d'abord la profondeur de l'énigme avant d'éclairer le lecteur d'une lumière jubilatoire (enfin, moi j'ai jubilé).

Ian McDonald a un talent certain pour dépeindre les personnages même fugaces en quelques mots, d'une manière qui donne envie de mieux les connaître. Une manière qui rappelle Jean-Pierre Jeunet. Exemples « le grand Lionel, dans son éternel costume anthracite luisant au cul et aux coudes, qui explorait les bacs en plastique à la manière d'un héron en chasse », ou Lee qui ne cesse de répondre aux questions d'Emmett par des « Tu délires ou quoi ? » ou « Tu te fous de moi ? ».
Pour Tom le poète, l'auteur adopte un langage effectivement très poétique, celui d'une âme qui aime rêver et créer en regardant les étoiles. Ses qualificatifs me surprennent parfois, comme dans « Sous un ciel couleur de Jugement ». Bon, je devine que ça doit être orageux, tonnerre et éclairs, mais ce genre d'expression déstabilise mon esprit rationnel, lol. Ben est beaucoup plus mon style, physicien jouant avec le principe d'Incertitude, donc cartésien, ce qui ne l'empêche pas d'être un passionné au contraire.
Un style qui m'évoque assez Robert Charles Wilson, pour le peu que j'ai lu de ce dernier.

Marrant, ce récit m'a tout de suite fait penser à une nouvelle plus ancienne, écrite et jamais publiée par une personne de ma connaissance, mais en mieux. Fifrildi voit de qui je parle 😉.

Avec tout ça, voilà encore un auteur dont il me faudra l'oeuvre un peu plus avant. J'ai vu qu'un numéro de Bifrost lui accordait un dossier. Je vais peut-être commencer par là.
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