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Critique de BackToBooks


Très agréable roman addictif, mais selon moi rien de révolutionnaire dans le genre !

La déferlante Michael McDowell initiée par la série Blackwater et poursuivie par Les aiguilles d'or m'a bien sûr finalement atteinte grâce aux Babeliotes même si tardivement et par la seconde vague.

Il faut reconnaitre un récit très riche en personnages et décors mais qui pour moi est tout de même resté en surface pour ce qui est des personnages. le coeur du récit est le contraste bien marqué entre deux quartiers et par conséquent deux milieux sociaux et à titre représentatif deux familles. Nous sommes à New York en 1882, après une forte croissance économique par son activité portuaire, de la population par une importante immigration européenne, majoritairement allemande et irlandaise, et les effets marquants de la guerre de Sécession.

Tout cela, le positionnement historique, y est mais forcément effleuré. Les sujets abordés sont donc nombreux, un véritable condensé de tous les types de guerres de classe, de pouvoir et des sexes. La religion et le journalisme n'échappent pas non plus à une certaine remise des faits en perspective. Il est certain qu'en surimpression de tout cela, tous les vices, les défaillances humaines sont présentées. En cela, c'est un roman d'ambiance plus que de véritable noirceur sociale.


Pour ma part, je ne retiendrai qu'un seul sujet de toutes ces mises en clair-obscur, ce qui fait et définit une famille. Michael McDowell en présente ici distinctement deux versions selon que nous nous trouvions d'un côté ou l'autre en termes de classe et de sexe. Sans rien dévoiler des intrigues, il va pousser sa démonstration sur ce sujet en particulier jusqu'à son extrême dans l'épilogue du livre.
La famille de sang bien sûr mais aussi au-delà, porte ainsi à elle seule toutes les valeurs, d'amour, de sacrifice, de cohésion, de confiance et fidélité en quelque sorte et par extension d'honneur.
Une certaine morale nous est finalement donnée, un seul « pouvoir » prévaut sur tout, celui de la famille. En effet, ce qui va finalement permettre à une des deux familles de prendre le dessus va être sa capacité à la cohésion indestructible face au contraire à la propension à faire et défaire des liens familiaux selon les évènements.
Chacune de ces familles étant pour l'autre la caricature de ce qu'elle imagine de cet autre côté inconnu, au départ si proche et pourtant si loin. Ce côté trop tranché, trop moralisateur tout blanc ou tout noir, presque parti pris, est justement pour moi un bémol que je mettrais.


Par ailleurs, l'écriture est fluide et efficace, créant une vraie dynamique avec un intérêt pour l'intrigue évidemment mais sans véritable surprise. Cet ensemble fait de ce roman d'une part un roman très visuel et d'autre part un roman à envisager sous le format de feuilletons, confirmant les qualités cinématographiques déjà reconnues de Michael McDowell.
Ce récit correspond ainsi tout à fait au genre de roman saga/fresque que j'apprécie de lire. Cependant, selon moi, il ne vaut pas, loin de là, ni une fresque de Charles Dickens ou Eugène Sue, ni une fresque de Ken follet pour une comparaison contemporaine.


Pour conclure, je ne suis aucunement déçue car j'ai eu un très bon moment de lecture, j'ai avec facilité et très rapidement dévoré ce roman. Cependant, la dernière page tournée, je suis tout aussi rapidement passée à autre chose et je ne suis pas certaine du souvenir précis qu'il m'en restera dans un moment.
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