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Critique de Cyrlight


La trilogie Inaccessibles se conclut dans une ultime Démesure. Les protagonistes essayent tant bien que mal de retrouver un semblant de stabilité après les drames qui ont eu lieu à Dubaï, mais Mariel et la vengeance qu'elle fomente n'ont pas fini de les hanter.

J'ai refermé cette saga avec des regrets. Non pas celui d'en avoir terminé, ni de laisser les personnages derrière moi, même si j'admets que cette fascinante superTour qu'est devenue New-York me manquera, mais le regret de ne pas avoir donné une meilleure note au deuxième tome.

Parce que même si j'ai dévoré cet ultime roman et que je ne peux pas prétendre l'avoir détesté, j'en ressors déçue. Déçue par un résumé trompeur, des promesses non tenues et surtout le magistral retour à la case départ qui s'opère dès les premières pages. Inaccessibles aurait pu se terminer de façon grandiose, palpitante, originale, mais tout ce que nous offre l'auteur, c'est un condensé de ce qu'elle a déjà écrit et mis en scène dans ses deux précédents livres.

Au cours d'un long début qui m'a fait regretter d'avoir feuilleté Vertiges pour me remettre ses différents évènements en mémoire, car ils sont rapportés dans leurs moindres détails au fil des chapitres, on retrouve les personnages quasiment un an après la soirée d'inauguration de la double superTour de Dubaï.

Est-ce qu'ils font front commun pour se prémunir contre Mariel et une potentielle vengeance de sa part, comme leur réunion après l'agression de Leda le laissait supposer ? Que nenni ! C'est à peine s'ils interagissent.

Avery a rompu avec Atlas et est de retour à New-York après un séjour à Oxford où elle s'est trouvé un nouveau petit ami adorable, avec qui elle s'efforce de tourner la page, jusqu'à ce que son frère adoptif refasse irruption dans sa vie (comme dans le tome 1). Leda, bouleversée par la révélation de sa parenté avec Eris, a replongé dans la drogue et a été renvoyée en désintox (comme dans le tome 1). Rylin s'est remise avec Hiral (son copain du tome 1), mais oscille à cause de ses sentiments pour Cord et…

C'est tout. Elle ne sert à rien. Elle doit avoir trois ou quatre conversations avec les autres protagonistes, où elle fait surtout de la figuration. Pour quelqu'un qui ne veut pas être définie par les garçons avec qui elle est sortie, son intrigue tourne uniquement autour de cela. Même sa passion pour l'holographie n'est qu'en filigrane.

C'est tout de même Calliope qui remporte la palme de l'inutilité. Alors qu'elle s'érigeait en ennemie d'Avery dans les dernières pages de Vertiges, leur chantage mutuel n'aura strictement aucune conséquence, on n'en reparlera même pas, hormis dans un court paragraphe. Calliope est complètement à part, elle a sa propre sous-intrigue, et quelle sous-intrigue ! Je vous la résume en une ligne : ses mensonges l'étouffent, volent en éclats, et tout s'arrange très facilement. Bye bye, Callie, tu ne resteras pas dans ma mémoire.

Pas plus que Max, le petit ami d'Avery, qui tient davantage de l'accessoire que du personnage. Pas plus que le dénouement.

Car passés les deux tiers du livre et cette impression d'avoir fait dix pas en arrière, les révélations et les rebondissements finaux ne remontent pas le niveau. En procédant par élimination, j'avais deviné l'identité de l'assassin de Mariel dès l'épilogue de Vertiges. Quant au sort d'Avery, je n'y ai pas cru une seconde. Pire, j'ai trouvé son plan assez stupide, quand on y réfléchit.

Spoilers dans ce paragraphe ! Elle n'a jamais lu Roméo et Juliette, ou quoi ? Elle n'a pas songé que, en apprenant sa mort, Atlas risquerait d'avoir envie de se suicider, lui aussi ? Et elle part à l'aventure sans garder contact avec Leda et Watt qui pourraient les aider à se retrouver ? Fin des spoilers !

Autant j'avais beaucoup aimé Leda dans le tome 2, autant je dirais que, cette fois, le seul à s'en sortir honorablement (c'est-à-dire le seul qui n'a pas vu l'auteur balayer son évolution du revers de la main), c'est Watt. Il a quelques moments touchants, même si je suis presque surprise que, intelligent comme il l'est, il n'ait pas compris plus tôt la vérité au sujet de la mort de Mariel.

Qu'est-ce qui fait que j'ai tout de même apprécié (et dévoré) ce livre malgré la déception qu'il m'a causée ? Son univers ! Je ne me lasse pas de la superTour, de sa technologie pensée dans les moindres détails, et à laquelle vient s'ajouter dans Démesure une dimension politique.

Le seul point négatif que je relèverai de ce côté-là, c'est l'absence de moyens de la police. Leda a déjà drogué Watt pour connaître le secret d'Avery, Mariel l'a droguée à son tour pour connaître les secrets de toute la bande, mais le bureau d'enquête de New-York se contente de les interroger, et c'est tout ? Pas de détecteurs de mensonge, rien ? C'est un peu léger, comme méthode…

En conclusion, je garderai un souvenir positif de cette trilogie, mais Vertiges est clairement au-dessus du lot, et Démesure n'a hélas pas réussi à se montrer à la hauteur de ses promesses, ni de mes attentes. Une fin nimbée de désappointement (et du surcroît trop bisounours pour moi).
Lien : https://leslecturesdecyrligh..
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