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Critique de jamiK


J'ai ouvert ce livre à la médiathèque parce que j'étais intrigué par l'image de couverture, un graphisme pas du tout conventionnel, j'ai ouvert quelques pages vers le milieu, le traitement teinté de surréalisme m'a tout de suite attiré, c'est après que je remarque une petite étiquette sur la couverture “Public averti”.
Dans le livre, pas de mots, mais ce livre n'a rien à voir avec une simple suite d'images suggestives. Dave McKean explore l'univers du fantasme, pas du tout à la manière de Crepax ou Manara. C'est un travail sur l'image et le désir, le personnage central est une femme, elle rentre dans son appartement, son amant, est retenu au travail, il ne peut la rejoindre. Elle se met un film, avec un vieil appareil de projection pour bobines celluloïdes. Les images du début sont traitées avec un trait fin, sec, de surfaces claires, de beiges et verts, et le trait et les couleurs vont se transformer en fonction des fantasmes de la femme. On démarre sur une référence à Egon Schiele, ou la peinture de la période bleue de Picasso, puis on évolue vers un expressionnisme plus coloré, plus en surfaces sombre et les formes s'inspirent ensuite d'un graphisme post-cubiste, et surréaliste, quelques références à Picasso, Dali, Chirico et même Tanguy et Miro, pour revenir ensuite, avec quelques intégrations de photos vers un travail plus en effets de matière, sur le grain, la lumière... C'est très sensuel et onirique, les sens sont en émoi, on ressent le trouble et l'ivresse à travers le graphisme, et même les mouvements artistiques évoqués prennent une autre dimension et ne peuvent plus être vus de la même manière. On est très loin de la Bande dessinée SM, Dave McKean ne tombe jamais dans les clichés de la soumission, du rapport de force et de pouvoir dans la relation sexuelle tellement imbuvable dans une grande partie de la littérature érotique et pornographique. le terme de pornographie est d'ailleurs pour moi trop axé sur l'idée d'excitation du lecteur pour pouvoir s'appliquer ici, l'auteur se concentre sur celle de son personnage avant tout, mais certaines scènes sont tout de même très crues. Ici, Dave McKean représente le désir, la montée de l'excitation, le plaisir, l'orgasme, avec une véritable exploration graphique, l'image raconte des sensations, c'est ce qui est très fort dans cette bande dessinée, et trop rare dans l'univers de l'érotisme et de la pornographie.
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