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Critique de iris29


Texas, début du XX siècle, trois jeunes gens, un trio inséparable, et trois personnes qui racontent.
Qui racontent leur amitié, et leurs amours, mais pas que ça . Elles racontent aussi la vie en ce début de siècle, le travail rude , la vie rude, leur éducation à la dure, et la solitude, parce qu'on a l'impression qu'en dehors d'une poignée de personnages, rien n'a compté d'autre pour eux que leur trio.
On commence avec Gid, fils d'éleveur et fermier, qui devra reprendre l'exploitation, puis, Johnny, qui vient donner un coup de main, et qui sera presque toute sa vie durant, l'employé du père, puis du fils , à la vie à la mort. Une amitié aussi solide qu'un roc, que rien même Molly ne viendra rompre.
Et on a Molly, la jeune fille dont ils sont amoureux et qu'ils se partageront toute leur vie. Gid veut l'épouser, elle ne veut pas . Elle en épousera un autre, personne ne comprendra (moi non plus !), mais sa maison (et son lit ) leur seront toujours ouvert au gré des absences du mari.
Gid, puis Molly, puis Johnny raconteront, se raconteront, on comprendra cet ordre à la fin en une page...
Gid a été mon préféré, celui que j'ai le mieux compris, puis Johnny, qui ne veut pas d'attache, juste profiter de la vie, puis Molly que je n'ai pas compris, au risque de trouver parfois des paradoxes dans son raisonnement, au risque de trouver l'auteur pas très fortiche sur la psychologie des femmes, au risque de trouver que ce personnage a gaché la vie de trois personnes, là où elle aurait pu en sauver deux, à commencer par elle-même...
L'auteur botte un peu en touche concernant la vie privée de Gid . J'aurai aimé en savoir plus sur son couple. Les enfants seront à peine évoqués, le temps d'un revers de plume, ou d'un revers d'histoire avec un grand H...
J'aurais aimé en savoir plus sur leur vie en dehors de ce trio , et puis non !
C'est mieux ainsi, ce parti pris artistique, cet objectif braqué sur eux ce resserement , comme un étouffement pas subi mais choisi . Cette impression que malgré les voisins, malgré l'école, ils ne se sont pas fait d' autres relations amicales, amoureuses. cette impression qu'en dehors de ce trio, rien ne compte vraiment, rien ne les atteind, personne ne peut les comprendre. Cette impression de pureté, d'échappée en enfance, cette facilité à vivre cela, ce naturel, qui ne devraient pas être et qui prend le pas sur la jalousie, sur ce qui pourrait être malsain.
Et c'est toute la force , le talent de Larry McMurtry, raconter une histoire formidablement bien, là où cette histoire racontée par un écrivain moins doué m'aurait profondément dérangé ou ennuyé, (rayez les mentions inutiles...)
Cette impression aussi que si, trio il y a , c'est parce qu'il y a solitude, isolement, malgré l'immensité des paysages, la multitude des bêtes,
Peu de choix, d'autre choix amoureux, d'autres choix d'amitié, d'autres expériences de vie. Des maisons loin de la ville, loin d'un renouveau social, une vie à la dure tournée vers ce qu'offre (ou pas !) la nature, ce qu'on en fait, le travail manuel, la volonté.
Dans cet Adieu Cheyenne, point d'indiens d'Amérique, juste le gout de l'Amérique, son ADN, son histoire.
Dans cet Adieu Cheyenne, une explication, comme une définition dés la deuxième page : " le Cheyenne de ce livre désigne la première portion du cercle des jours d'un cow-boy, la première et la meilleure : sa terre de sang et les pâturages de son coeur."
Adieu Cheyenne ou adieu Gid, adieu Molly, adieu Johnny, dans cet ordre narratif et pas autrement, vous comprendrez cela à la dernière page...
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