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Critique de 974JerLab34


Fini, terminado, the end… Et le rideau sur l'écran est tombé… Bye, bye, les aventures des deux célèbres rangers texans…
En préambule à cette chronique, un double avertissement est indispensable :
- À ceux qui ne connaissent pas cette fabuleuse épopée : il serait inopportun de s'y plonger en commençant par « Les Rues de Laredo », cinquième et ultime volet. Il vous reste dès lors deux options : vous précipiter dans « Lonesome Dove » (I) puis (II) ou bien dans « La marche du mort », suivant que vous choisissiez l'ordre d'écriture de cette pentalogie ou l'ordre chronologique du récit.
- À ceux qui ont suivi jusque là les aventures de Gus et Woodrow : n'ayez aucune crainte ! Cet opus vous réjouira.
McMurtry, c'est la symbiose texane de Zola et Dumas. Des descriptions qui vous plongent immédiatement dans un cadre historio-géographique savamment retracé et probablement étayé par une solide étude documentaire. Des portraits d'hommes et de femmes auxquels on s'attache même parfois quand ce sont des vrais gros méchants. L'Ouest sauvage en recèle de nombreux exemplaires. Dans cet ultime opus, ils sont encore bien présents. Chez McMurtry, donc des bad guys mais pas de super héros, pas de John Wayne. Plutôt des Eastwood, des Mitchum, des hommes certes courageux mais également en proie à des interrogations existentielles. Des hommes qui n'hésitent pas à défourailler mais, qui, une fois le calibre rangé, sont confrontés à leurs doutes. Emportés qu'ils sont emportés dans les bourrasques d'une nature majuscule, aussi belle qu'hostile, ils doivent de surcroît nager dans les tourments de la construction compliquée de l'American dream, entre antagonismes opposant les Yankees et les sudistes et les violentes confrontations avec les Indiens et les Mexicains.
Tous les ingrédients sont réunis pour permettre des intrigues palpitantes reprenant les codes traditionnels du western tout en remettant en cause le roman national américain. Rien n'est manichéen chez McMurtry, pas étonnant de la part du scénariste du secret Brokeback Mountain…
Histoire d'hommes ? Pas seulement, les scénaristes de « Godless », la meilleure série western d'une célèbre plate-forme de streaming, connaissent probablement leur McMurtry sur le bout des doigts. Les femmes sont très présentes tout au long des plus de 3000 pages de cette « série » et ce final ne déroge pas à la règle.
Ce n'est pas seulement le couple Pea Eyes et Lorena, déjà rencontrés précédemment, qui vole la vedette au duo Gus et Woodrow, Maria et Joey, la mère courage et le fils maudit, embarquent le lecteur dans un drame plus proche de la tragédie grecque que des querelles de la famille Smet.
La relative confidentialité de ces cinq livres me surprend. Sans doute, la perspective de s'embarquer dans un voyage aussi long joue-t-il en leur défaveur. Ce bon Charly disait « Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! de vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. » Je rajouterai « Ou bien sniffez du McMurtry ! »
Plonger son nez dans cette quinte flush royale risque de créer une dépendance palmadesque, mais heureusement, c'est une addiction sans danger pour vous et vos prochains… à moins, bien sûr, que vous ne lisiez au volant.
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