Là où il était le plus heureux, c’était quand il s’asseyait, le soir, le dos contre l’abreuvoir et qu’il regardait le ciel et la lune changeante.
Il avait connu plusieurs hommes qui s’étaient tiré une balle dans la tête. Le bonheur qu’apportaient le ciel et la lune ne leur avait sans doute pas suffi pour surmonter les idées noires auxquelles personne n’échappe.
Comme c'était curieux de paraître infaillible aux yeux d'autrui et de se sentir si vide et si triste en son for intérieur.
La fille s'approcha lentement de lui, aussi timide qu'un lapin.
- Bon, je retire rien de ce que j'ai dit, fit Louisa. Vous les hommes, vous êtes une race de bons à rien. Vous êtes tout juste bons pour tirer un coup une fois de temps en temps et puis c'est tout.
- Vous avez déjà été marié ? demanda Louisa.
- Non, M'dame, répondit Roscoe. J'ai même jamais été fiancé.
- Autrement dit, nous avez rien fait de bien, reprit Louisa.
[...]
[...]
- Vous avez dit quoi ? demanda-t-il finalement.
- J'ai dit qu'on devrait se marier, répéta Louisa d'une voix forte. Ce que j'aime chez vous, c'est que vous faites pas de bruit.
Deets aimait son travail, il aimait faire partie de l'équipe et avoir son nom sur l'écriteau. Pourtant, il se sentait souvent triste. Là où il était le plus heureux, c'était quand il s'asseyait le soir, le dos contre l'abreuvoir et qu'il regardait le ciel et la lune changeante.
Il avait connu plusieurs hommes qui s'étaient tiré une balle dans la tête. Le bonheur qu'apportaient le ciel et la lune ne leur avait sans doute pas suffi pour surmonter les idées noires auxquelles personne n'échappe.
Ce voyage était pire que tout ce que Roscoe avait imaginé, et pourtant, il s'était préparé à vivre un enfer absolu.
Le taureau continuait d'observer les cochons.
Il n 'y avait pas grand-chose à faire à Lonesome Dove, pourtant on ne trouvait jamais le temps de s'occuper de tout.
Ils avaient vagabondé trop longtemps, se disait Augustus lorsqu’il réfléchissait à la question. Ils étaient faits pour chevaucher au grand air, pas pour vivre à la ville. De ce point de vue, ils ressemblaient bien plus aux Comanches que Call ne voulait bien l’admettre. Ils étaient à Lonesome Dove depuis près de dix ans, et les quelques terres qu’ils avaient acquises valaient si peu qu’aucun d’eux n'aurait eu de scrupule à seller son cheval et à tout laisser derrière lui. (p. 103)