En général... les gens se font tatouer des flammes. Symboles de la passion, de la transformation, du changement. Moi, je voulais de la fumée parce que c'est tout ce qui reste, à la fin. Après le feu, une fois que tout a été détruit, il n'y a plus que de la fumée et des cendres.
Il hocha la tête au reflet de Gage dans le miroir, car s'il avait ouvert la bouche, il aurait forcément dit une connerie du type : "Reste pour toujours."
Une fois qu'il eut repris sa respiration, Brady s'entendit demander, sans le croire lui-même :
- Tu as besoin de parler ?
Gage ferma les yeux, et répondit, un battement de cœur après :
- J'ai juste besoin de toi, rien que de toi... Laisse-moi dormir chez toi.
Une semaine plus tard, Gage l'avait appelé.
Une semaine après, Brady l'avait embrassé.
Et dans les cinq secondes, il avait paniqué et ordonné à Gage de se barrer.
Mais celui-ci n'avait pas renoncé. Il l'avait pourchassé. Oui, il lui avait fait la cour, nom de Dieu !
Sur son tee-shirt était écrit : "Pompier. Parce que "enculé" n'est pas vraiment un nm de métier".
Chapitre 1 :
"... Eh merde ! Ce type au visage, au corps et à la vois d'un dieu était-il en train... de flirter avec lui ? Il devait y avoir un tunnel spatio-temporel dans ses fichues cuisines, car ç'aurait sans doute été possible dans un autre univers, mais sûrement pas dans celui-ci.
Indifférent à la tragédie, Eli continuait à discuter, il l'avait vaguement entendu évoquer une discussion au sujet d'une collecte de fonds pour le lundi suivant. Et puis les deux intrus s'étaient dirigés vers la sortie, tandis qu'il se creusait le méninges pour dire quelque, n'importe quoi, qui aurait montré qu'il reconnaissait, en dépit de sa personnalité peu communicative, certains signaux envoyés par autrui même si, en l'occurrence, il n'en comprenait pas la raison.
Il s'en va... Il s'en va... Il va disparaître...
À l'agonie, Brady leur avait alors tourné le dos pour reprendre son rang dans les cuisines et subitement, sous l'impulsion du désespoir, avait lâché :
- Appelle-moi !"