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Critique de Patmarob



Sébastien Meier est un jeune écrivain suisse qui signe avec « le Nom du père » une suite à un premier roman policier « Les ombres du métis ». « le Nom du père » se lit indépendamment cependant.
Il installe une intrigue sur des ressorts classiques du thriller : un ex-policier confronté à son passé, une investigation dans les affaires financières de multinationales mafieuses, la recherche de documents « explosifs », l'approche de réseaux de prostitution de luxe, le pouvoir de contrôle de magistrats et de policiers corrompus.
Le personnage central, Paul Bréguet, est un ancien policier qui sort de deux ans de prison pour violences conjugales. Son passé est trouble, il a été soupçonné d'avoir assassiné un avocat, et la mort de son jeune amant n'a pas été éclaircie.
A sa sortie de prison, il est contacté par l'oncle de l'avocat assassiné, Flückiger, qui dirige une puissante multinationale suisse, la BFHG. Il prétend détenir une vidéo qui prouve la culpabilité de Paul Bréguet dans le meurtre de son neveu. Il lui impose un chantage, il doit trouver l'identité du chef d'un réseau de prostitution de luxe, « l'Aristo », et récupérer des documents compromettants que son neveu a rassemblés sur les activités de la BFHG. L'enquête de l'ancien policier le plonge dans le blanchiment d'argent dont les banques suisses sont les grandes bénéficiaires.
Avec la procureure Émilie Rossetti, il décide de retrouver les liens cachés entre tous ces protagonistes, entre les intérêts économiques et financiers mondiaux, les réseaux de prostitution au pouvoir « occulte » et la corruption de magistrats et de policiers suisses… L'enquête lui révèle l'implication de son père, ancien bâtonnier, dans ces trafics.
L'intrigue est maintenue tout au long du roman. L'alternance du récit entre les recherches de l'ex-policier, de la procureure et les rappels datés du passé impriment un rythme et l'intérêt du lecteur est soutenu. le démantèlement des opérations financières élaborées entre les multinationales, les sociétés-écrans, et les banques sont présentées avec clarté. le fonctionnement du monde financier, économique, institutionnel… apparaît sombre. le citoyen, l'individu reste faible et démuni face à des enjeux énormes dont les acteurs n'ont aucun scrupule à les maintenir par la violence et le cynisme.
La personnalité de Paul Bréguet apparaît complexe cependant. L'ambivalence de sa sexualité imprime des paragraphes à la tonalité érotique… ( trop ?) appuyée. le personnage oscille entre faiblesse psychologique et virilité d' acteurs de romans policiers. Il s'effondre devant l'Aristo, puis se défait avec efficacité d'un barbouze envoyé par Flückiger. La conclusion de l'intrigue s'apparente davantage à la scène finale d'un film d'action et paraît quelque peu en retrait du propos développé : les pouvoirs de la finance internationale et le rôle joué par le système bancaire suisse dans le blanchiment de l'argent sale.
Sébastien Meier a réussi à combiner intrigue policière, affaire économique illégale, et personnages aux personnalités complexes. La lecture du roman en est facilitée par une belle édition; la qualité de l'impression, du papier contribuent à la réussite du livre.
Merci à Babelio , à son opération Masse Critique, et aux éditions ZOE.
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