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Critique de CarlmariaB


David Herbert Lawrence qui détestait la philosophie et surtout Kant, "la bête", aimait pourtant une autre bête, Moby Dick. Il lui consacre le chapitre 11 de ses Essays on Classic American Literature, et je ne vois pas bien ce qu'on pourrait dire de mieux sur le sujet que ce qu'en a dit ce provocateur surdoué. Evacuons la zoologie: Moby Dick est un grand cachalot (sperm whale) et non pas une baleine. Mais Moby Dick est aussi un symbole. Symbole de quoi? Melville, selon Lawrence, n'en était pas sûr lui-même et c'est bien tout l'intérêt de ce roman qui peut se lire au moins deux fois dans une vie; enfant pour l'aventure et plus tard, pour filer la métaphore jusqu'au au bout du filin, là où se plante le harpon. Trois jours de combat mystique perdu, pour Lawrence, c'est la malédiction de l'Amérique blanche qui entraîne dans sa noyade toutes les autres ethnies embarquées avec elle dans sa quête folle, pour quelques pièces. Moby Dick c'est aussi Jesus et Socrate que le pouvoir pourchasse et crucifie, causant sa propre perdition. "Captain Ahab", pour Melville, toujours selon Lawrence, c'est, déjà en 1851, le maniaque fanatique américain qui engloutit tout avec lui dans son projet de civilisation dérisoire et l'océan fait en sorte qu'il soit oublié pour toujours. "and the great shroud of the sea rolled on as it rolled five thousand years ago."
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